lundi 3 septembre 2012

Critique : Killer Joe : Descente aux enfers chez les déglingués (05/09/12)


KILLER JOE


De William Friedkin

Avec Matthew McConaughey, Emile Hirsch, Juno Temple, Gina Gershon, Thomas Haden Church... 

Chris est un petit dealer de seconde zone. Mais sa môman l'a mis dans un sacré pétrin en lui volant sa poudre pour la revendre. S'il ne veut pas se faire trouer la peau, il doit trouver un moyen de payer ses dettes à son fournisseur, vraiment pas commode. Son père lâche et sans un rond, sa belle-mère une pourriture de première n'ont pas l'intention de lever le petit doigt. Un éclair de génie lui traverse l'esprit : et s'il faisait disparaître sa mère pour toucher son assurance-vie ? Et qui va se charger du sale boulot ? Joe Cooper, alias Killer Joe, un détective qui arrondit ses fins de mois en jouant de la gâchette pour une somme rondelette. Incapable de lui verser une avance, cette famille déglinguée va lui laisser en "caution" la jeune Dottie, la jeune sœur de Chris sur qui Joe a complètement flashé. Evidemment, rien ne se passe comme prévu...

Avec Killer Joe, le sale gosse du cinéma William Friedkin nous embarque chez les ploucs du sud des Etats-Unis sans aucune éducation ni aucun sens moral, et prend un malin plaisir à les dézinguer un par un. Dans une ambiance glauque et crasseuse d'un mobile home poisseux gardé par un molosse gueulard, les personnages étale leur misère sociale à coup de répliques accablantes et de prises de décisions incroyablement idiotes. 

"Vos yeux font mal"

On prend ainsi un malin plaisir à les voir s'enfoncer dans leurs problèmes qu'ils se créent eux-mêmes avec un cynisme et une exultation malsaine. Cette famille maudite cherche la rédemption quelqu'en soit le moyen, mais leur chemin va inévitablement passer par la violence et un bain de sang (on est chez Friedkin tout de même !), parfois du plus mauvais goût (vous ne mangerez plus du poulet frit de la même façon...). Elle n'a de choix que de donner en offrande la vierge de la famille au dieu censé les sortir de la malédiction qui les poursuit. Et quel dieu ! 

Si Emile Hirsch (Into the Wild) et Thomas Haden Church (Hellboy) ont tendance à en faire des caisses façon films gores des années 70, Matthew McConaughey incarne un vrai vilain comme on les aime. Affublé d'un éternel chapeau de cow-boy (loin de celui qu'il avait dans Magic Mike), de santiags en croco, de lunettes de soleil, déversant son discours de tueur bien rôdé son accent texan à couper au couteau, il trimbale son arrogance avec classe. En tueur à gages, il fait des merveilles, jouant subtilement entre perversité et envie d'une vie "normale" (ses yeux s'émerveillent lorsque le mot "bébé" est prononcé). Ce qui ne l'empêche pas de jouer des poings avec une férocité sans nom.

Au final, Killer Joe est un véritable bazar qui peine à trouver du sens, et dont le scénario, plutôt basique, nous fait se gratter la tête pour pas grand chose... 


En résumé : A voir pour la prestation de Matthew McConaughey... rien d'autre.


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