dimanche 21 juillet 2013

Une petite pause...

... s'impose en cet été ensoleillé. 
Je reviens très vite, fin août si mon emploi du temps le permet.
A bientôt !

lundi 15 juillet 2013

[Critique] Insaisissables : 4 chevaliers pour un grand spectacle… un peu creux (31/07/13)

INSAISISSABLES

De Louis Leterrier
Avec  Jesse Eisenberg, Woody Harrelson, Isla Fisher, Mark Ruffalo, Dave Franco, Mélanie Laurent…

Sortie le 31 juillet 2013

Quatre magiciens, vivotant plus ou moins de leur art malgré leurs talents indéniables, se font recruter par une mystérieuse personnes. Devenus les Quatre Cavaliers, ils sont réunis pour accomplir l'impensable : dérober le contenu d'une banque parisienne en direct face à un public médusé. Leurs aptitudes se complètent parfaitement et ils réussissent leur coup. De quoi mettre le FBI et Interpol sur les dents. Traqués de ville en ville, les magiciens essaient de trouver qui tire les ficelles de cette machinerie extra-ordinaire.

Le Frenchy Louis Leterrier s'est souvent illustré de l'autre côté de l'Atlantique avec de grosses productions qui en mettent plein les yeux, surtout faites pour engranger des billets verts (Le Choc des Titans, L'Incroyable Hulk, Le Transporteur II). De quoi devenir l'ambassadeur de la cool attitude auprès des jeunes... Avec Insaisissables, les monstres et les gros bras sont mis de côté au profit de prestidigitateurs malins, manipulateurs et terriblement habiles. On ne peut pas en dire autant du scénario. Si celui-ci est riche en tours de passe-passe et autres diversions pour soit-disant nous "perdre", il tombe rapidement dans la facilité. A force de vouloir nous en mettre plein la vue en enchaînant les twists, l'ensemble donne une impression de vide et de banalité. On a envie d'y croire et de se laisser emporter, mais il manque un petit quelque chose pour se laisser totalement faire. 

"Si vous regarder de trop près un tour de magie, vous ne distinguerez jamais la supercherie"

Et pourtant, la mise en scène est dynamique, avec des premières scènes plutôt prometteuses, présentant des personnages atypiques. Une énergie et un rythme endiablé jusqu'au premier casse se transformant en show à l'américaine au style ostentatoire, et fonctionnant parfaitement bien (travellings aériens, bagarres millimétrées, couleurs vives sur fond de nouvelles technologies dernier cri). Mais sur la longueur, l'histoire se fait bavarde à force de tout vouloir expliquer, comme pour mieux nous persuader de la solidité des faits et de l'histoire. Si le début est ludique, la suite manque de consistance, et la fin totalement prévisible (voire même tirée par les cheveux...).

Dommage, car le casting cinq étoiles a de quoi attirer. Les interprètes des Quatre Cavaliers sont crédibles et assument leur personnage... sans plus, ni moins. Jesse Eisenberg est parfait en leader casse-pied-qui-sait-tout, Woody Harrelson fait toujours son arrogant aux yeux mitraillette, Isla Fischer (seul pendant féminin) incarne la touche glamour, tandis que Dave Franco (petit frère de James) nous la joue beau-gosse mais sans manquer de répondant. Ils prennent du plaisir à jouer, et ça, ils le transmettent parfaitement. 


En résumé : Comme la plupart des films américains d'en ce moment, le visuel compte plus que le fond. On regarde ainsi Insaisissables avec plaisir immédiat certain, mais il ne laissera pas grand chose dans nos mémoires sur le long terme. Sympathique pour l'été mais pas indispensable.



Et pour les curieux... voici quelques minutes du film :

lundi 1 juillet 2013

Mr Selfridge : Retour aux sources du shopping moderne

La série MR SELFRIDGE débarque avec ses 10 épisodes sur la chaîne OCS à partir du 2 juillet. Véritable succès outre-Manche, une deuxième saison est déjà en cours d'écriture pour une diffusion l'année prochaine.


Londres, début du XXe siècle. Un homme d'affaires américain au nom pompeux, Harold Gordon Selfridge, et au caractère tout aussi grandiloquent, installe un grand magasin sur Oxford Street. Son ambition ? Révolutionner les achats de ses dames (essentiellement) en leur proposant de nouveaux produits, tout en imposant sa "marque de fabrique" maison. Tissus flamboyants, parfums fleuris, accessoires brillants en tout genre font leur entrée sur les étales, bousculant toutes les conventions et les habitudes commerciales britanniques. Selfridge multiplie les "coups de pub" s'associant aux vedettes du moment et aux événements historiques, et en vendant ce qui était autrefois tabou. Ainsi, rouge à lèvres et à joues font leur entrée dans un magasin grand public, sans être caché dans un tiroir. L'aristocratie au début frileuse se fascine pour l'endroit et son propriétaire, qui use et abuse de toutes les opportunités que le "grand monde" lui offre. Mais sous ses airs d'entrepreneur bien sous tout rapport, il cache (plus ou moins) son goût immodéré pour les jupons, en particulier d'une chanteuse de cabaret, et pour le poker. L'un et l'autre risquent de lui coûter son mariage. Mais le grand magasin brille de tous ses feux, aussi grâce à ses nombreux employés, issus de différentes classes sociales. Chef du personnel, décorateur, stylistes, chefs de rayons, comptables, vendeuses... Tous ses côtoient, s'entraident ou se jalousent, s'aiment ou se séparent... Et sont les premiers acteurs du changement d'un pays en pleine mutation, coincé entre la rigidité des codes de bienséance et l'envie de tout faire voler en éclat pour plus de modernité.

"Nous allons révolutionner la mode"


Mr Selfridge retrace la vraie vie de Harry Gordon Selfridge, dont le magasin existe toujours sur Oxford Street, à Londres. Si c'est une série en costumes, elle ne fleure point la naphtaline ! Et qui de mieux pour incarner ce redoutable businessman au sourire carnassier et aux paroles enjôleuses que Jeremy Piven, déjà dans ce type de rôle avec Ari Gold dans la série Entourage (pour lequel il a reçu 3 Emmy Awards et un Golden Globe) ! Il était attendu après avoir incarné ce terrible personnage détestablement jouissif. Il incarne Selfridge avec panache, facétie  (un brin de sur-jeu, diront certains) et une douce amertume. A l'écouter, il pourrait vendre de la glace aux Esquimaux, même avec son costume trois pièces noir, son haut-de-forme et sa barbe en collier. De quoi nous faire adhérer malgré nous à une série qui se veut révolutionnaire ? Si elle se pose en "petite sœur" de Downton Abbey, comédie britannique faisant un carton d'audience depuis quatre saison, elle n'en a pas tous ses atouts, mais se défend tout de même !

Au premier abord, Mr Selfridge attire de par sa galerie de personnages attachants, leurs péripéties sentimentales, et les nombreux événements et bouleversements historiques dus à cette période riche de la Grande-Bretagne. Bien évidemment, les littéraires retrouveront l'esprit d'Au Bonheur des Dames de Zola (en moins triste). Les sériphiles retrouveront l'esprit  shopping de The Paradise, diffusé l'année dernière sur la BBC. Si Mr Selfridge a son identité propre, avec une reconstitution historiques minutieuse (des décors identifiables et des costumes fabuleux), son scénario est assez aléatoire tout au long de la saison. Tout d'abord, le spectateur doit être un peu patient pour commencer à l'apprécier, le temps aux personnages d'être présentés et de s'installer. Dès que la mécanique se met en route, on trouve un certain schéma régulier d'un épisode à l'autre, mais dont le rythme n'est pas toujours maîtriser. Si la série manque parfois de pêche, on ne s'ennuie pas pour autant ! Jeremy Piven se fait alors le Mr Loyal du spectacle, relançant une intrigue après l'autre. 

On peut regretter que la "révolution" promise par l'homme d'affaires n'aille pas plus loin dans son audace. Les intrigues sont gentillettes, sans réel caractère, voire un peu brouillonne. Voir les gens bien-pensant choqués qu'on puisse mettre du maquillage en vitrine, ou les clientes gênées de demander à un vendeur de lui sortir des sous-vêtements, n'est pas la panacée d'une effronterie magistrale. On s'en amuse, mais on reste sur notre faim. 
Voilà qui contraste avec le personnage haut en couleurs, hors norme pour la société, n'ayant peur de rien joué par Jeremy Piven ! Pourtant l'écriture n'a pas été confiée à un débutant : ce n'est autre qu'Andrew Davies, auteur de la série originale House of Cards (thriller politique des années 90, situé dans la Grande-Bretagne d'après Thatcher) et des deux Bridget Jones, qui tient la plume de Mr Selfridge. Serais-je devenue plus exigeante au vu des récents succès de la chaîne HBO, aventureuse et impertinente dans le choix de séries ? Sûrement... Et pourtant, un brin "nostalgique", je ne peux m'empêcher de tomber sous le charme désuet de cette Angleterre élégante vêtue de corsets et de crinoline, de coiffures choucroutées, aux convenances strictes qui donnent un goût sucré d'interdit lorsqu'elles sont transgressées. 

En résumé : Mr Selfridge vous emmènera faire un lèche-vitrine agréable sans pour autant passer par la caisse. En sera-t-il autrement pour la 2e saison, qui entraînera le personnel du grand magasin dans les tourments de l'avant Première Guerre mondiale ?

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