dimanche 2 septembre 2012

Critique : Robot & Frank : une comédie douce-amère sur la vieillesse (19/09/12)

Robot & Frank (en compétition à Deauville)
De Jake Schreier
Avec Frank Langella, Peter Sarsgaard, Susan Sarandon, James Marsden, Liv Tyler

Dans un futur proche… Frank n'est pas un retraité comme les autres. Il a un lourd passé de cambrioleur qui l'a éloigné de sa famille durant de nombreuses années passées derrière les barreaux. Mais le poids de l'âge se faisant de plus en plus lourd, Frank commence à perdre un peu la tête. Pour ne pas le laisser seul, veiller sur lui et améliorer sa condition physique et mentale, son fiston lui achète un robot "auxiliaire de vie", qui s'avère bien plus utile à Frank qu'à lui faire des soupes de légumes et faire la poussière.


Si la société actuelle vit dans la recherche de la jeunesse éternelle, Jake Schreier lui, s'attaque au difficile sujet de la fin de vie et des maladies neurologiques qui peuvent survenir avec l'âge, comme la maladie d'Alzheimer. Venu du monde de la pub, Schreier mélange les genres comédie gentiment grinçante à un monde de nouvelles technologies presque SF (loin d'être aussi avancée que dans Eva tout de même). Ajouté à cela un casting impressionnant pour un premier film (Susan Sarandon et la voir de Peter Sarsgaard tout de même !), et un rôle sur mesure pour l'excellent Franck Langella, et vous aurez un film touchant et drôle. Langella construit ici un papi grincheux, caustique et impossible à vivre, et pourtant, déroutant, touchant voire désarmant. Et il lui a sûrement fallu développer un trésor d'imagination pour sortir la palette d'émotions face à une vitre noire qu'est celle du robot (tout de même 'incarné' par une jeune actrice d'1 m 50).

Même le robot à la part belle : loin d'être le simple tas de ferraille esclave des êtres humains, il a conscience qu'il n'est pas vivant et pourtant, il est doué de réflexion (il fait même un chantage subtile à Frank pour obtenir ce qu'il veut pour le bien de son "patient") et de souvenirs. Il en deviendrait presque humain ! Avec son savoir-faire, il redonne goût à la vie à Frank, qui retrouve une seconde jeunesse, un nouveau but dans la vie et une forme de gentleman en goguette. 
Ainsi on pardonnera les empreintes d'éléphants laissées par des thèmes un peu trop lourdement évoqués comme la perte de la mémoire de Frank et la disparition des hommes au profit des machines (et la dématérialisation des objets par la même occasion). 

©Marie Serre
Lors d'une rencontre à Deauville (à découvrir bientôt ici), Langella a laissé entendre qu'il était "devenu moins réfractaire aux nouvelles technologies depuis ce film" et qu'il serait même "partant pour un Frank and Robot 2 si ce dernier était de sexe féminin. Auquel cas, Frank pourrait faire bien d'autres choses que de préparer à manger et lui faire faire du jardinage"... Quel joli-coeur ce Frank !

En résumé : Un film sans prétention, émouvant et drôle.


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