vendredi 31 août 2012

Critique : Compliance : Doit-on obéir à n'importe quel prix ? (26/09/12)

Compliance (en compétition à Deauville)
De Craig Zobel
Avec Ann Dowd, Dreama Walker, Pat Healey, Bill Camp, Philip Etinger, James McCafrey

De quoi s 'agit-il ?
Un vendredi soir dans un fast-food d'une banlieue de l'Ohio. C'est le "coup de feu", les clients se multiplient, le bacon et les pickles manquent... Le personnel fait tout ce qu'il peut pour faire face, lorsqu'un appel téléphonique bouleverse leurs habitudes et Sandra, le manager du restaurant. Au bout du fil : un policier, l'officier Daniels. Il accuse une employée d'avoir commis un vol au sein de l'établissement. Croyant l'officier sur parole, Sandra isole Becky d'après la description donnée par l'officier, et suit les ordres que ce dernier lui donne toujours par téléphone. Commence alors un jeu cruel, où manipulations perverses et complicité involontaire vont amener une situation rapidement incontrôlable…

"Je savais que cela finirait par arriver"


Inspiré par un fait divers sordide, on devine dès le départ que quelque chose ne tourne pas rond, et que Becky est en train de tomber dans un traquenard. Mais ce qu'on n'envisage pas, c'est que Sandra est la première prise au piège et devient le pire bourreau de Becky sans le savoir. Il serait dommage d'en dire plus car le suspense est de mise pour un effet maximum. 

Compliance dérange, oppresse, met mal à l'aise et fait hurler devant l'écran face à la suite de décisions que prennent les personnages, s'enfonçant toujours un peu plus dans l'abjection. A travers son oeuvre plutôt pessimiste en ce qui concerne la race humaine, Craig Zobel démontre à quel point il est facile de faire mal à quelqu'un, autant physiquement que moralement, si l'ordre nous est donné par personne à l'autorité "légitime". Et qui de plus apte à incarner cette autorité qu'un policier ! Et n'importe quel citoyen, aussi bon soit-il au départ, mais dépourvu de ses sens critique et des responsabilités, peut devenir le pire des salauds en obéissant à un quelconque commandement supérieur, et priver les autres de leurs droits les plus élémentaires. 


Il nous arrive souvent de vouloir tenir tête à un policier en cas d'infraction. Mais notre bon sens nous rappelle que les conséquences sont à prévoir. Zobel pose ainsi la question : faisons-nous toujours sans le remettre en question ce que nous demandent les forces de l'ordre ? Mais la capacité de réflexion sur ce genre de décision a disparu il y a longtemps chez Sandra. Cette quadra venue d'un milieu ouvrier, vit avec son père, à qui elle vient de demander la permission de se marier. Cette femme n'est clairement pas maîtresse de son destin. Elle a été élevée pour s'en remettre à l'autorité, pour renoncer à discerner par elle-même le bien du mal. Elle fait ce que l'officier lui demande, y compris quand ça la met mal à l'aise. Elle ne pense pas un instant que l'homme à qui elle parle au téléphone n'est pas ce qu'il prétend être. Pour elle, c'est avant tout une question de devoir. 



Quant à Becky, on se pose inévitablement la question : mais pourquoi n'a t-elle pas refuser les ordres de l'officier Daniels, d'autant que ceux-ci deviennent de plus en plus grotesques et farfelus ? Pourquoi ne pense-t-elle pas un seul instant qu'il ne s'agit pas d'un véritable agent de police ? Et c'est la que le pouvoir de la manipulation est le plus fort. Le manipulateur prend et retourne à son avantage tous les détails que ses victimes veulent bien lui donner inconsciemment. Il utilise une technique de vente tirée d'une dialectique plaisir-douleur. Son manège consiste à piquer au vif quelqu'un, puis le prendre de court en le rassurant ("C'est bien, vous faites du bon travail"). Bien mené, ce procédé peut complètement déstabiliser la personne et lui faire perdre tous ses repères. Et Daniels l'a compris mieux que personne ! 



Pat Healy, qui incarne ce fêlé au téléphone, s'est inspiré de l'émission Cops, qui suit le travail des policiers américains, notamment les arrestations musclées. Il en a repris les mimiques, le ton et les gimmick. Son ton sévère tout en disant "s'il vous plaît" et "merci" sème la confusion, et au final, l'interlocuteur ne sait plus quoi penser. L'acteur, qui a réellement tourné avec un téléphone à la main, s'est lui-même pris au jeu et les effets de son invisibilité auprès des autres donne un résultat incroyablement réel et angoissant. Il en devient méprisant et détestable au plus au point. Une performance de haut vol, d'autant plus lorsque le téléphone du plateau est tombé en panne et qu'il a fallu donner la réplique en personne. Il a avoué avoir été très mal à l'aise d'avoir des ordres et abuser des autres personnages en les voyant réellement. Car ce qu'il fait faire est absolument abjecte. Cette manipulation par téléphone peut parfois sembler un peu tirée par les cheveux (attention SPOILER - surligner pour lire : soumettre l'adolescente à toutes sortes d'action et d'humiliations, passant d'une fouille au corps à une agression sexuelle - Fin SPOILER), mais Craig Zobel, nous apprend que 70 cas similaires ont été recensés dans 35 états du pays sur une période de 10 ans. Et le réalisateur d'appuyer sur l'horreur qu'est en train de vivre Becky en alternant plans sur les clients du restaurant qui ne se doutent pas qu'un drame se déroule à quelques mètres d'eux, et gros plans sur la nourriture du fast-food grasse et dégoulinante, collante et poisseuse donnant des hauts-le-cœur.



Sandra et son équipe ne sont finalement pas les seuls à être impliqués dans ces événements tordus. Les spectateurs (qui se demandent ce qui se cache sous le tablier de Becky dénudée) peuvent se demander s’ils ne sont pas eux aussi complices du jeu malsain du pervers manipulateur. Et pourtant, ce long-métrage ne fait pas du tout dans le voyeurisme. On compatit envers Becky, on s'énerve contre Sandra, on hurle après Van (Bill Camp) qui commettra l'irréparable, (SPOILER - on remercie l'homme à tout faire qui va déjouer l'arnaque... (Fin SPOILER). On ne peut toutefois s’empêcher de soulever un sourcil quand, dans les dernières minutes, Becky confie à un policier "Je savais que ça finirait comme ça". Cette réplique terrible sous-entend que la jeune femme n’a pas pris toutes les mesures pour se défendre, ou que le harcèlement verbal de Daniels est parvenu à lui donner le sentiment qu’elle méritait son sort. Mais la plupart des gens sont "programmés" pour réagir à des gens comme l'officier Daniels et contre cela, on ne peut rien faire.
En résumé : Un film dérangeant, parfois insoutenable, qui fait réfléchir, montrant une société est prête à tout pour coopérer avec la loi. Il joue sur la terreur qu'engendre le refus d'obéir et les conséquences beaucoup plus importantes qu'ils ne sont en vérité. Et des acteurs incroyables, poignants et stupéfiants ! Coup de coeur assuré (pour ceux qui pourront rester jusqu'au bout...).

Une rentrée toute en séries...

La première chaîne a fait le plein de séries pour cette nouvelle rentrée : française et américaines, sa toute première coproduction internationale tournée en anglais et des docus-réalité.
Du côté des nouvelles séries américaines, le genre policier sera toujours autant mis à l'honneur car fédérateur. Rien que l'année dernières, Les Experts ou Esprits criminels ont attiré en moyenne 7,4 millions de téléspectateurs, a-t-on souligné à TF1. 
Person of interest, réalisée par les créateurs de Lost, fera donc son apparition. Celle-ci raconte l'histoire d'un ancien agent de la CIA qui s'allie à un excentrique millionnaire, génie informatique, pour prévenir les crimes avant qu'ils ne se produisent. Avec Unforgettable, une ancienne inspectrice de police devenue hypermnésique (c'est-à-dire qui a une mémoire phénoménale) propose à nouveau ses services aux enquêteurs. 
Du côté des séries plus ado, on verra débarquer Revenge, déjà proposé par Canal+ Family, sorte de Monte-Cristo version féminine, contemporaine et américaine. La famille Ewing de Dallas, ressuscitée cette année, sera aussi de la saison.


Pour la toute première fois, TF1 se lance dans la coproduction internationale avec Jo, un policier dans lequel Jean Reno campe un flic dont les enquêtes se déroulent à Paris. Ecrite et tournée en anglais, la série (8 fois 46 minutes) a coûté 16 millions d'euros. Produite par Lagardère Entertainment en collaboration avec TF1, elle a déjà été pré-vendue dans plusieurs pays. Une autre coproduction sera annoncée par la chaîne en septembre.
Sagamore Stévenin
Vincent Elbaz / Elena Noguera
En terme de production française, TF1 tourne actuellement le pilote Falco, le dernier flic : après 22 ans de coma, le lieutenant Alexandre Falco (Sagamore Stévenin) réintègre les rangs de la police. La chaîne vient de terminer No limit, avec Vincent Elbaz, une série pilote qui joue sur l'humour et l'action. Elle est produite par Luc Besson dont c'est la première expérience audiovisuelle. Troisième pilote, La croisière, sorte de La croisière s'amuse jouée entre autres par Christophe Malavoy, Lola Dewaere et Edouard Montoute.
Côté "flux" (divertissement, jeux, magazines), la chaîne va tester trois nouveautés en terme de docu-réalité, ce format hybride qui se situe entre le documentaire et la téléréalité. Dans Coup de foudre au prochain village,  20 citadines parcourent la France à la recherche de l'amour, dans The Audience, 50 personnes aident quelqu'un à régler un problème et dans 24 H aux urgences, le téléspectateur suivra les urgences du CHU de Montpellier. Bien évidemment, la chaîne remet le couvert avec des programmes à succès lancés la saison dernière, comme le télé-crochet The Voice ou le jeu Money Drop.
(Avec AFP)

Boo ! Ils reviennent !


En attendant la sortie de Monsters Academy, Disney va ressortir Monstres et Cie en salles avec une conversion en 3D. La première affiche américaine vient de paraître, et c'est Mike Wazowski qui en est la star !Le petit bonhomme vert, doublé par Billy Cristal dans la version originale (et Eric Métayer en français),  tente d’enfiler des lunettes 3D mais c’est plus compliqué quand on n’a qu’un seul œil et de minuscules oreilles !  Le film sortira le 19 décembre 2012 aux Etats-Unis et prochainement en France.




dimanche 26 août 2012

Pretty Little Liars : ABC Family fait patienter les fans en douceur


 
Comme à chance saison, la série Pretty Little Liars va s'arrêter pour quelques semaines afin de revenir pour Halloween. Pour palier à l'impatience des fans, la chaîne ABC Family a trouvé une astuce : une web-série, faisant le lien entre la mi-season final (le 28 août) et la reprise (le 23 octobre) de la saison 3 (avec un épisode spécial Halloween). 


De quoi est-il question ?

Intitulé Pretty Dirty Secrets, cette web-série sera diffusé sur le site Internet de la chaîne tous les mardis à partir du 4 septembre, et ce pendant 8 semaines. 




L'intrigue ?

Elle sera centrée sur la fête d’Halloween et se déroulera essentiellement autour de la boutique de déguisements de Rosewood durant les préparatifs de la fête macabre. Les héroïnes y poursuivront leur enquête sur "- A", le meurtrier de leur amie Alison. Ainsi les internautes retrouveront tous les protagonistes sur le net. 

Sans trop en dévoiler sur la série principale, les auteurs de Pretty Dirty Secrets pourraient ainsi donner des indices de-ci de-là facilitant la résolution de l’intrigue originale. Côté coulisses, ce spin-off donnera l’occasion à des jeunes membres de l’équipe de Pretty Little Liars de faire leurs armes à la réalisation et à l'écriture. En effet, aux commandes de cette websérie, on retrouvera Arthur Anderson, 1er assistant réalisateur sur la version TV, et  Kyle Bown, co-scénariste, devient lui assistant de production.
Leur tâche principale sera d'introduire un nouveau personnage : Shana (Aerial Miranda), vendeuse dans la fameuse boutique d'Halloween. La jeune femme aura par la suite un rôle récurrent dans la série TV dès le 23 octobre. Et pour attirer les adolescentes en perpétuelle ébullition, la chaîne a aussi évoqué la venue spéciale d'Adam Lambert, chanteur très populaire de l'autre côté de l'Atlantique depuis sa participation au télé-crochet American Idol. Celui-ci viendra pousser la chansonnette sur 2 titres.

Critique : The We and the I : road-movie lycéen pas tendre (12/09/12)

The We and the I 

de Michel Gondry
avec Michael Brodie, Teresa Lynn, Laidychen Carrasco, Raymond Delgado, Jonathan Ortiz, Jonathan Worrell, Alex Barrios, Meghan "Niomi" Murphy...

De quoi s'agit-il ?

Le Bronx, New York. La dernière sonnerie des cours de l'année a sonné. L'école se vide peu à peu et les élèves sortent de l'établissement, se dispersent et rentrent chez eux. Un petit nombre d'entre eux prennent le bus pour la dernière fois ensemble avant d' être en vacances pour de bon. Bruyants, démonstratifs, débordant d'énergie... des adolescents dans la force de l'âge, avec ses tyrans, leurs victimes, des amoureux, les meilleurs copines, au milieu d'autres passagers. À mesure que les kilomètres défilant, ils livrent leurs histoire, plus ou moins difficile, leurs projets, leurs espoirs, leurs secrets, faisant au bout du compte leur auto-portrait...

Et si l'Enfer, c'était les autres ?

© Mars distribution
Suite à sa rencontre avec une bande de jeunes dans un bus parisien il y a quelques années, Michel Gondry a décidé de s'attaquer à une tranche de vie de lycéens pour en étudier leurs codes sociologiques et l'effet de groupe sur l'individu. Un postulat intéressant d'autant plus qu'il rejoint celui de Soyez sympas, rembobinez ! qui voit des individus et des communautés passer outre leurs différences dans l'intérêt de tous. Dans The We and the I, il filme avec énergie et ingéniosité ces ados qui, selon qu'ils sont seuls ou à plusieurs, deviennent plus ou moins tyranniques ou attachants. On remarque assez vite que plus ils sont nombreux, plus leur crétinerie augmente. Au début du trajet, on les remettrait bien à leur place au vu de leur cruauté sans limite les uns envers les autres. Des chamailleries, des joutes verbales, qui se transforment en règlements de compte sur fond de rancune, d'histoires d'amour contrariées ou d'échec scolaire.
© Mars distribution
Ça vanne, ça tchatche, ça hurle, ça frime... Même les personnes âgées en prennent pour leur grade ! Et finalement, la légèreté des propos prend une tournure plus intimiste, à fleur de peu, à mesure que le bus se vide de ces élèves turbulents. Et la mélancolie s'installe avec la solitude. On passera outre l'exercice de style des changements de vitesse sous prétexte de subjectivité pour
retrouver la sympathie du réalisateur pour les figures silencieuses, maladroites et discrètes, souvent ignorées dans la "vraie" vie comme au cinéma.

© Mars distribution
Peut-être certains spectateurs trouveront qu'au bout d'une heure, il est temps que l'hystérie collective se calme. D'autant plus que le cadre quasi unique du bus reste limité, même s'il fait sans doute preuve de challenge technique (au point de vue raccords de lieux et de luminosité, avec quelques ratés). Certaines saynètes délirantes façon La Science des rêves nous éloignent momentanément du véhicule scolaire, mais finissent par devenir un peu ridicules et n'apportent ici aucun sens poétique.

© Mars distribution
La véritable force du film réside dans son casting. Acteurs non-profesionnels, les jeunes nous envoient à la figure toute la spontanéité et l'énergie dues à leur jeune âge. Repérés dans un atelier de théâtre de quartier, la plupart d'entre eux ont une réelle présence et un charisme naturel. Si l'on peut penser au départ qu'il s'agit d'un documentaire avec des jeunes laissés en roue libre, il n'en est rien. Tout a été écrit. Le scénario s'est nourri de leur vécu (Gondry et son équipe avaient des archétypes en tête, mais en les rencontrant, ils se sont inspirés de leur vie, voire l'ont carrément écrite mot pour mot) afin de donner un relief authentique et du sens à des thèmes de leur quotidien : travailler pour payer les factures de leurs parents, se chercher une identité propre ou faire comme le reste du groupe... Et finalement, le phénomène traverse les générations car si les moyens technologiques sont nouveau (les vidéos qui tournent sur leur téléphone portable), les attitudes perdurent car chacun vit des expériences similaires quelque soit la période.

En résumé :
The We and the I, film finalement très réaliste qui nous rappelle que l'adolescence est véritablement une période souvent douloureuse, qu'on soit seul ou en groupe. Non qu'il soit dépressif façon Eternal sunshine of the spotless mind  mais qui nous rappelle à quel point se chercher et se trouver n'est pas la partie de la vie plus fun.


Glee, saison 4 : les premières images du casting

C'est sur Twitter que Ryan Murphy, créateur et réalisateur de Glee, a révélé les affiches promo de la 4e saison de la série musicale. Comme à leur habitude, celles-ci sont colorées et remplies de personnages. À ceci près, la première dévoile quelques nouvelles têtes qui apparaîtront au fur et à mesure des événements déjà annoncés. Ainsi, entre ceux qui restent et ceux qui quittent Lima (d'où la présence de bagages autour de Santana, Sam et Rachel), les différentes panneaux directionnels nous indiquent que nous allons parcourir quelques kilomètres (Los Angeles, Saint Louis...) pour suivre la carrière de chacun... même si d'après le site Just Jared, la trame principale se concentrera  sur les vies de Rachel et Kurt à New York.


Le second poster vise clairement Rachel et sa nouvelle prof incarnée par Kate Hudson, qui a bien décidé de lui faire regretter d'avoir quitter sa province. Y aurait-il de la jalousie et de la rivalité dans l'air ? Rachel saura t-elle imposer sont talent face à la blonde tyrannique ?


Mais où est passée... Quinn ?

On sait déjà que ces arrivées entraînent quelques départs. On ne s'étonnera pas donc de ne pas trouver Dianna Agron, interprète de Quinn, sur le poster qui regroupe toute l'équipe. La jolie cheerleader de McKinley est depuis quelques temps courtisée par le cinéma (après le très moyen Numéro Quatre, elle sera dans Malavita de Luc Besson au côté de Michelle Pfeiffer, Robert De Niro et Tommy Lee Jones... (rien que ça !). Mais que les fans se rassurent, elle sera quelques apparitions dans la série.

samedi 25 août 2012

L'Odysée de Pi : la première affiche...

Si le premier teaser de L'Odyssée de Pi avait fait sensation au Comic Con (et sur la Toile), l'affiche officielle dévoilée par la Fox ne casse pas quatre pattes à... un tigre. Si l'animal est majestueux et si l'on retrouve en fond (et tout petit) la première image diffusée, on est un peu déçu du résultat. Les studios ne compterait-elle que sur le bouche-à-oreilles et capitaliserait-elle sur le seul nom d'Ang Lee pour faire sa promo ? En tout cas, aucun doute, Richard Parker (nom du tigre dans le film) est présenté sur ce poster comme la star incontesté du long-métrage d'Ang Lee. Mais la Fox ne se serait-elle pas fortement inspiré de celui de Félins (d'Alastair Fothergill) ou même de Deux Frères (Jean-Jacques Annaud) ? Je vous laisse juge... Ce qui ne m'empêche pas d'attendre avec impatience la sortie de ce film.







Critique : Des hommes sans loi : un film de gangsters pure tradition (12/09/12)

DES HOMMES SANS LOI (Lawless)

de John Hillcoat
avec Shia LeBeouf, Tom Hardy, Jason Clarke, Jessic Chastain, Gary Oldman, Mia Wasikowska, Guy Pearce...

L’Amérique des années1930 est en pleine Prohibition. Les trafics sous le manteau se multiplient, et le comté de Franklin en Virginie, se rend célèbre pour sa production d’alcool de contrebande. Pour faire tourner les affaires florissantes, les frères Bondurant sont devenus des trafiquants hors-pair. Jack, le plus jeune, ambitieux et sanguin, voit grand : il veut que la petite affaire familiale se développe parmi les poids-lourds du trafic : les bootleggers de Chicago, gangsters de haut-vol tels que Floyd Banner et Al Capone. Howard, l’aîné, aime jouer de ses poings dès qu'il peut. Forrest, le cadet, fait figure de chef droit dans ses bottes, loyal et peu bavard, qui reste déterminé à protéger sa famille. Tous trois font face à une police corrompue, une justice arbitraire et des affrontements entre gangsters rivaux. Ils vont se battre et laisser leurs traces dans l'Histoire, à leur manière...

"On ne juge pas un homme à sa violence mais jusqu'où il est capable d'aller"



Labellisé "inspiré de faits réels", Des hommes de loi s'inspire du roman Pour quelques gouttes d'alcool de Matt Bondurant, descendant direct des frères contrebandiers d'alcool dont il est question dans le film. John Hillcoat (La Proposition, La Route) revisite avec brio le film de gangster noir, avec élégance et classicisme, mais aussi une réelle puissance toute en retenue, et une mise en scène toute en précision et en rigueur. 

On doit aussi ce résultat à l'excellent scénario et à la musique de Nick Cave, déjà sur La Proposition. Il a réussit à donner aux personnages une musicalité particulière avec leurs accents presque chantants (et parfois incompréhensible dans le cas de Tom Hardy... coutumier du fait depuis The Dark Knight rides dont la bande-son a été retravaillée sur ses dialogues), et faire évoluer le scénario et la BO dans une réelle symbiose. Grâce à lui, on replonge ainsi sans reculer dans une période déterminante mais peu reluisante de l'Histoire américaine, qui ici revient sur la contrebande d'alcool, son lien avec l'exploitation du charbon en Virginie, sa situation économique et sociale, tout en incluant les différends concernant la religion et la ségrégation raciale. 

Pour parfaire le tout, le casting est éblouissant de finesse et étale un éventail d'émotions qui nous transpercent. Des hommes sans loi s'avère être un savoureux mélange tout en contradictions. Peuplé d'hommes virils capables de douceur, des comportements audacieux, voire odieux, entrecoupés d'instants silencieux suaves, une douleur physique atroce adoucie par le mythe de l'invincibilité. Car chez les Bondurant, on ne meurt pas ! Et quel autre acteur que Tom Hardy pour incarner cette infaillibilité à toute épreuve. À la fois bestial et "nounours", l'acteur de Bronson et Warrior livre une performance d'une intensité unique et fascinante, oscillant entre férocité maîtrisée lorsqu'il affirme son rôle de protecteur de sa famille et fragilité qu'il a dû mal à exprimer lorsqu'il se rapproche de Maggie. Concentré et maître de lui, ses "mrhhh" ressemblant plus à des grognements à peine perceptibles parlent pour lui. Résultat : un Tom Hardy hypnotisant
Les autres acteurs ne sont pas en reste... Shia LeBeouf, que l'on voit grandir depuis Paranoïak et Transformers, s'avère beaucoup nuancé qu'il ne l'a montré jusqu'à présent. Comme Jack, son personnage, il semble trouver peu à peu sa place dans le monde du cinéma "d'auteur" et prend une épaisseur qu'on aimerait lui voir développer plus souvent. Passant par toutes les émotions, jusqu'à devenir adulte, Jack s'affirme auprès de ses frères, laissant peu à peu de côté son empathie, véritable frein à sa crédibilité de gangster. Ayant récemment déclaré qu'il ne voulait plus faire de blockbusters, on lui souhaite de retrouver des rôles comme celui de Jack pour s'épanouir.

Quant à Jason Clarke, figure burinée et physique burné, est davantage mis en retrait par rapport aux deux autres. Son personnage, Howard 3e frères Bondurant, est rongé par sa culpabilité et sa honte. Étant l'aîné, il devrait être le responsable de la famille. Mais paumé et tourmenté, il n'assume pas et souffre de ne pas être là pour ses frères. Et pourtant, il considère sa relation avec eux comme la seule chose qui ait de la valeur dans sa vie, son unique qualité rédemptrice. Ce qui est loin d'être le cas de l'horrible Charlie Rakes, interprété sans concession et tout en manières par Guy Pierce, loin de ses rôles d'action man développés dernièrement (Lock Out). Pour en finir avec le cast masculin, je souhaiterais aussi tiré mon chapeau à Dane DeHaan, qu'on a découvert au début de l'année dans Chronicle, qui interprète Cricket, un être peu gâté par la vie, d'une sensibilité, d'une gentillesse et d'une intelligence rare. DeHaan lui donne une âme magnifique.
Si Maggie, incarnée par Jessica Chastain (Tree of life, L'affaire Rachel Singer, Take Shelter), est imposée comme le personnage le plus fort du film (plus forte de par son incroyable passé et sa solidité auprès des frères). Toujours aussi belle et sensuelle, son interprétation est juste mais sans réel éclat. Quant à Mia Wasikowska (Restless, Jane Eyre) elle sert de faire-valoir, sans plus. Dommage ! 


En résumé : De la castagne (âmes sensibles, fermez les yeux), des acteurs fabuleux, un scénario classique mais percutant. À ne surtout pas manquer ! Il ne reste plus qu'à espérer qu'il rencontre le même enthousiasme que moi à Deauville !



jeudi 23 août 2012

Dr House : 8 ans réduits à moins de 8 minutes

Feu-Dr House a fait la joie (et le bonheur financier) de la Fox pendant 8 ans, devenant même la série la plus regardée au monde en 2008. 177 épisodes de 45 minutes durant lesquels le médecin le plus grincheux et sarcastique de la planète hospitalière a envoyé balader ses collègues, a invectivé sans ménagement ses patients, a maltraité tant son propre corps que son mental, jouant de toutes les conventions professionnelles et sociales... pour notre plus grand bonheur. Tout cela en près de 130 heures de programme, qu'une jeune femme a eu la bonne idée de compiler en moins de 10 minutes, en prenant soin de mettre un bout de chaque épisode dans ce laps de temps. Chapeau l'artiste ! Aux plus grands fans de voir si elle n'en a pas oublié un...


Hunger Games : L'embrasement : On sait qui sera Finnick

Le casting de Hunger Games : Catching Fire (L'Embrasement, en français) commence à sérieusement prendre forme. Après avoir trouvé l'un des rôles phare féminins aux côtés de Jennifer Lawrence, le dilemme s'est posé côté masculin.
Après avoir eu de nombreux prétendants, le rôle de Finnick a été attribué à Sam Claflin. Tour à tour homme d'église amoureux d'une sirène dans Pirate des Caraïbes et la Fontaine de jouvence, puis prince dans Blanche Neige version Kristen Stewart, il devient un ancien gagnant des jeux de la faim, combattant aussi beau que doué avec un trident.


Tony Shalhoub
Le magazine américain Variety évoque aussi la présence de Tony Shalhoub (rendu célèbre par la série Monk) dans le rôle de Beetee, autre concurrent des jeux, spécialiste des inventions électriques et du bidouillage façon McGyver.

Lynn Cohen
Amanda Plummer
Ont aussi été confirmés Lynn Cohen (aperçue dans Munich) incarnera Mags, femme d'un certain âge, mentor de Finnick. Philp Seymour Hoffman sera l'organisateur pervers des jeux, Plutarch Heavensbee. Et Amanda Plummer sera Wiress (surnommée Tics), ancienne gagnante des jeux, très timide et un peu perchée, dont Beetee est le seul à pouvoir anticiper les réactions et la comprendre. On retrouvera bien évidemment Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Elizabeth Banks, Donald Sutherland et Woody Harrelson, déjà présents dans le premier volet. Le tournage est prévu à la fin de l'été.

mercredi 22 août 2012

Grey's Anatomy, saison 9 : Va y avoir du changement !

Les médecins du Seattle Grace Hospital renfileront leur blouse et remettront leur stéthoscope autour du cou le 27 septembre prochain sur ABC. Mais que de changements s'annoncent déjà ! 
Si TF1 diffuse actuellement la saison 7, le final de la saison 8 nous avait laissés le mouchoir à la main, suspendus à la mort éventuelle de l'un des personnages principaux. 


(Début du SPOILER)
Après 4 longs mois d'attente, nous allons enfin savoir ce qu'il va advenir de Méredith, Derek, Mark, Arizona et Christina, rescapés d'un terrible accident d'avion qui a coûté la vie à Lexie. Le teaser apparu hier sur la Toile ne dévoile pas grand chose, mêlant des images terribles du crash et des phrases choc. "Le monde saura. Ce qui s’est passé là bas". Une voix off prévient ensuite : "Si vous pensiez être préparés pour ce qu'il va se passer... Vous ne l'êtes pas". Vous voilà prévenus !

Une seule chose est sûre, ce début de saison annonce le départ de 3 personnages réguliers et l'arrivée de 3 autres. Ainsi le Dr Glamour, alias Mark Sloan, va déserter les rangs des urgences d'un commun accord avec la production. Il rejoindra donc dl'autres abonnés absents, à savoir Kim Raver (alias Teddy) et Chyler Leigh (alias Lexie). Après les tragiques événements, l'équipe médicale va devoir se reconstruire moralement et pourra compter sur de petits nouveaux, qui vont devoir faire leurs preuves. Au casting, Gaius Charles (Friday Nights Light), Camilla Luddington (Californication) et Tina Majorino alias Mac dans Veronica Mars (et des apparitions dans Bones et True Blood). Cette dernière interprétera Heather, une jeune interne. Pour l'heure, nous ne savons pas si cette dernière est engagée au Seattle Grace car autre nouveauté, cet hôpital ne sera pas le seul centre de soin de cette nouvelle saison.

mardi 21 août 2012

Critique : A perdre la raison : Les noces macabres (22/08/12)

A PERDRE LA RAISON
De Joachim Lafosse
Avec Emilie Duquenne, Tahar Rahim, Niels Arestrup...

Au début, tout commence comme une romance à l'eau de rose: Murielle, une jeune et belle institutrice (Émilie Dequenne) tombe rapidement et éperduement amoureuse de Mounir (Tahar Rahim). Heureux, les yeux pétillants de bonheur, les tourtereaux se marient en un rien de temps et leur premier enfant arrive dans la foulée. Puis un deuxième et un troisième. Tant pis si Mounir rate ses examens et s'ils n'ont pas vraiment les moyens de subvenir aux besoins de leur famille grandissante. Mais un bon samaritain veillent sur eux. Ils peuvent compter sur la bonté sans limite d'André (Niels Arestrup), père adoptif de Mounir, qui propose d'embaucher ce dernier comme assistant dans son cabinet médical, et de loger tout ce petit monde en attendant des jours meilleurs. Mais cette générosité n'est pas fortuite et encore moins innocente. Elle va se transformer en lien pervers, profondément délétère et destructeur. Et c'est Murielle et ses enfants qui vont en faire les frais...

Tu es à moi !

© Les Films du Losange© Les Films du LosangeÀ perdre la raison est un film tragique, dramatique, poignant et perturbant, d'une puissance émotionnelle et cinématographique bouleversante. Nul spectateur ignorera qu'en entrant dans la salle que ce long-métrage est inspiré d'un fait divers réel au dénouement funeste (SPOILER - surligner pour lire - comme l'annonce la présence de Murielle dans un lit d'hôpital, demandant d'une voix brisée qu'on enterre ses enfants au Maroc, dès les premières images FIN SPOILER). Le but du film est donc de comprendre le parcours de Murielle, brisée par une vie qui paraissait parfaite, de trouver la raison pour laquelle elle finit par sacrifier ce qu'elle a de plus cher au monde. On découvre alors une femme peu à peu vidée de son être, happée puis totalement étouffée par la relation fusionnelle qu'entretiennent Mounir et André, pour ne devenir que l'ombre d'elle-même. Son beau-père, sous son air compatissant et bienveillant, agit comme un poison, coulant insidieusement dans les veines et s'introduisant petit à petit dans l'esprit de ses soit-disant protégés pour mieux les asservir, voire les faire disparaître derrière son ombre. L'amour paternel devient alors une arme destructrice des plus douces, mais des plus dévastatrices. La violence des coups-bas donnés en douce est indéniable. La mise en scène distille subtilement cette vermine affective avec adresse : on reconnaît des signes avant-coureurs, on voit l'étau prendre forme, puis on devient spectateur du drame, tout en avançant à grands pas dans le temps pour donner naissances à de nombreux enfants et donner une impression de vertige temporel angoissant.

© Les Films du LosangeEt qui de mieux que Tahar Rahim et Niels Arestrup, acteurs magiques, pour incarner ces deux êtres que tout oppose mais que le destin réunit avec fatalisme ! Joachim Lafosse, le réalisateur, reconstruit avec brio le sublime duo aux liens pervertis créé par Jacques Audiard dans Le Prophète. Mais cette fois-ci, nul n'est question d'émancipation face au père. Dès le départ, Mounir est tétanisé par la dette qu'il le lie à André, lui, qui l'a sorti de son Maroc natal et de sa misère pour tout lui donner. Leurs rapports semblent scellés dès le départ, et c'est peut être là le point négatif du film : on nous rabâche cette impuissance face à cet homme vicieux et indétrônable et sa passion égoïste et criminogène.
© Les Films du LosangeFace à eux, la belle Emilie Dequenne, sans fard ni paillettes, qui réussit un véritable tour de force en interprétant avec force et fragilité, une intensité immense toute en retenue, cette femme qui tombe peu à peu en dépression car elle ne trouve pas sa place dans ce petit monde masculin sans amour, qui la rejette et ne la considère que comme une machine à faire des enfants. On retrouve la veine stupéfiante de Rosetta des frères Dardenne, qui l'avait fait connaître du grand public.

En résumé : Une violence, une angoisse distillées crescendo à coup de plans serrés, de caméra à l'épaule, servies par un casting époustouflant et oppressant à souhait. Du très bon cinéma français !


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