samedi 26 octobre 2013

[Critique] Attila Marcel : une chanson douce et dingue (30/10/13)

ATTILA MARCEL

De Sylvain Chomet
Avec Guillaume Gouix, Anne Le Ny, Hélène Vincent, Bernadette Lafont, Luis Rego, Jean-Claude Dreyfus…

Sortie le 30 octobre 2013

Paul est un trentenaire vivant avec ses deux tantes, vieilles aristocrates qui l'ont élevé (et l'étouffent) depuis la mort accidentelle de ses parents. Depuis ce traumatisme auquel il a assisté, Paul est muet, et sa vie se résume à un train-train quotidien peu réjouissant : accompagner au piano ses tantes lorsqu'elles donnent leurs cours de danse, jouer toujours la même ritournelle sur le demi-queue installé dans le salon, manger des chouquettes par dizaines. Totalement isolé de la "vraie" vie, il se traîne dans sa vie comme un escargot sur une feuille de salade. Jusqu'au jour où, lors d'une échappée, il fait la connaissance de l'excentrique Mme Proust, sa voisine du 4e étage. Jardinière à ses heures perdues, elle prépare des décoctions aux vertus étranges accompagnées de madeleine, qui ont le don de faire ressurgir les souvenirs lorsqu'elles sont accompagnées de musique. Grâce à elle, Paul va faire le voyage dans ses souvenirs au détour de mini-siestes imposées et faire sauter le verrou de la porte qui mène à une vie plus épanouie...

Si les films français n'ont pas beaucoup de place sur ce blog, il y a des exceptions qui en valent la peine. Attila Marcel en fait partie. Et c'est avec un grand plaisir, car cette jolie fable est infiniment tendre, originale et attachante pour de nombreuses raisons. 
Tout d'abord, il marque un tournant dans la carrière de Sylvain Chomet qui passe de l'animation (Les Triplettes de Belleville, L'illusionniste) à un long-métrage avec des comédiens en chair et en os. Une expérience qu'il avait touché du doigt en réalisant un des courts de 5 minutes pour le film Paris, je t'aime, il y a 7 ans. "Ecrit sans storyboard mais comme une musique à trois temps, le film s'est construit autour des dialogues et d'échanges avec les acteurs", quasi sans partition, explique le réalisateur. Car Guillaume est très bavard des yeux (rires). Il a presque écrit le rôle tout seul. Pendant les répétitions, il proposait beaucoup d'idées et finalement, on a tout gardé. On a placé la caméra à l'intérieur des fantasmes de Paul et on a concentré les images que sur les acteurs

Attila Marcel bénéficie de cette longue expérience dans l'animation avec des plans, des cadres, et des scènes purement visuelles, quasi cartoonesques, et cette folie douce, avec l'entrée d'éléments totalement incongrus dans l'histoire. Et souvent pour le bien du récit, comme par exemple, lorsque la Mort est dans les parages. Le résultat éloigne tout explication plaintive et tombant dans le pathos inutile. Sans oublier des moments de grâce et de poésie pure avec cette scène de danse sur un ring de catch, où les parents de Paul mélangent mouvements d'une douceur amoureuse et d'une violence maîtrisée. Sylvain Chomet raconte que pour cette scène, Guillaume Gouix lui a demandé à ce que je rencontre sa copine pour lui faire passer une audition. "Sur le moment, je me suis dit qu'il était gonflé d'essayer de caser sa copine, en rigole-t-il aujourd'hui. Et en même temps, ensemble, ils avaient tout. Ils ont l'habitude de faire du rock acrobatique ensemble, ils sont super enthousiastes ont cette même fraîcheur comme sur scène."

Au-delà du visuel, le réalisateur nous plonge dans un univers aux personnages étranges, décalés et hors du temps, où l'interprétation des acteurs nous embarque sans résistance. Guillaume Gouix (vue récemment dans la fiction de Canal+ Les Revenants) est impressionnant. Avec ses yeux ronds, sa bouille de premier de classe, et son air d'enfant timide, il fascine et nous fait partager son passé sans décrocher un mot de tout le film (sauf quand il joue le rôle du père de Paul). Mutique mais hypnotique, tel un Charlie Chaplin (en moins clown) ou un Buster Keaton. Les deux tantes, réjouissantes (même si parfois un peu too much) apportent une touche légèrement flippante dans le monde de Paul, hyper cadré et restreint. Je vous laisse juge du degré d'étrangeté...
Reste la prestation d'Anne Le Ny, fabuleuse en baba cool joueuse de ukulélé, fan de jardinage expérimental. Tellement épatante, qu'elle en arriverait presque à éclipser ses petits camarades. "Le rôle était prévu pour Yolande Moreau au départ, explique Sylvain Chomet. L'idée du potager dans l'appartement vient d'elle car elle est très terrienne." Finalement, cela ne s'est pas fait... pour notre plus grand plaisir de la revoir depuis son rôle dans Intouchables" Mais Anne a été parfaite. On a eu juste un petit soucis lorsqu'il a fallu qu'elle touche la terre du jardin : elle devait prendre les légumes pour les donner à Guillaume. C'est la seule chose qu'elle ne voulait pas faire. Elle doit avoir un truc avec la terre car dès qu'elle la touchait, elle se lavait les mains plutôt que de les frotter et les essuyer comme l'aurait fait Yolande. Alors Il a fallu que je l'impose", se souvient le réalisateur en riant. 

En résumé : Si quelques maladresses dans le rythme sont sans doute le résultat d'un manque d'expérience, l'ensemble fait passer un vrai bon moment, délicieusement nostalgique, où l'on retrouve l'univers de Chomet (et ses thèmes fétiches) tout en couleurs et en musique. Petite mise en garde : attention de ne pas passer par une boulangerie en rentrant du cinéma, vous risqueriez de dévaliser le rayon chouquettes et madeleines ! ;)

Un petit supplément :
Si vous voulez retrouver l'univers d'Attila Marcel après la projection, une application éponyme pour tablettes et mobiles a été créée, servant de making-of. Elle offre un point de vue original et ludique sur le film : des mini-jeux (addictifs), des bonus à débloquer en explorant les décors, des objets à rechercher, des challenges à relever, et toute une ribambelle d'interviews, vidéos, anecdotes de tournage... Vous ne pourrez plus vous passez du ukulélé si cher à Mme Proust !

[Trailer] Les premières images de Captain America : le Soldat de l'hiver

Après les événements cataclysmiques de New York relatés dans Avengers, Steve Rogers, alias Captain America, vit désormais à Washington, où il s’efforce de s'adapter au monde moderne. Mais lorsqu’un collègue du S.H.I.E.L.D. est attaqué, Steve se retrouve impliqué dans un réseau d’intrigues qui menace le monde entier. Avec Black Widow, il va tenter de déjouer une conspiration de plus en plus tentaculaire, et d’échapper aux tueurs professionnels envoyés pour le faire taire. 
Quand l’étendue du complot maléfique est enfin révélée, Captain America et Black Widow sollicitent l'aide d’un nouvel allié, le Faucon. Ils sont bientôt confrontés à un ennemi aussi redoutable qu’inattendu : le Soldat de l’Hiver (qui avec son masque a un petit côté Bane, non ?!)

Réalisé par Anthony et Joe Russo, d’après un scénario de Christopher Markus & Stephen McFeely, ce nouvel épisode des comics de Marvel voit revenir les acteurs qui ont fait son succès : Chris Evans, Scarlett Johansson, Sebastian Stan, Anthony Mackie, Cobie Smulders, Frank Grillo, Emily VanCamp et Hayley Atwell et Samuel L. Jackson dans celui de Nick Fury, big boss du SHIELD. Un petit nouveau fait son apparition cependant... Robert Redford jouera le rôle d’Alexander Pierce, le bras droit de Nick Fury.

jeudi 17 octobre 2013

[Critique] : Prince of Texas : Une errance poétique et troublante (23/10/13)

PRINCE OF TEXAS


De David Gordon Green
Avec Paul Rudd, Emile Hirsch…

Sortie le 23 octobre 2013

Alvin et son beau-frère Lance effectuent des travaux de voiries au fin fond du Texas, ravagé par un énorme incendie l'année précédente. Leur journée se résume à marcher des kilomètres pour marquer la route à la peinture, dormir sous la tente en mode collé-serré, ramasser leur barda pour s'installer plus loin et croiser parfois un de leur collègue ravi de partager une bouteille. Mais ce rythme ne convient pas au jeune Lance, inconséquent et avide de nouvelles conquêtes et autres activités plus étourdissantes que de vivre en complète harmonie avec la nature. Seul Alvin, responsable et posé, pense que cet isolement est bénéfique dans leur parcours d'hommes. Lui, aime la solitude; il s'est éloigné de sa compagne pour réfléchir à son couple et le renforcer. Ces esprits si différents ne vont pas pourtant pas tarder à s'harmoniser...



Le premier mot qui vient à l'esprit lorsqu'on voit Prince of Texas est déroutant. David Gordon Green emmène le spectateur dans une quête de soi quasi onirique dans un remake d'un film islandais (inédit en France). On suit les personnages, des losers patentés et aussi perdus l'un que l'autre, sans trop savoir où ils nous emmènent, si leurs pérégrinations mentales vont aboutir à une conclusion possible et qui leur est favorable. Et finalement, cette imprévisibilité engendre une certaine beauté dans ce décor presque apocalyptique, noirci par les flammes. Déroutant car il ne se passe pas vraiment grand chose, mais chacun avec leurs préoccupations, Alvin et Lance finissent par se convaincre l'un l'autre, et manipulent habilement le public. La force du réalisateur : rendre très humain un film en ne s'appuyant que sur une atmosphère de fin du monde, des dialogues ciselés, et des caractères opposés croqués et interprétés avec talent. Paul Rudd est méconnaissable. Loin de ses comédies habituelles (un peu ras des pâquerettes), il affirme dans Prince of Texas une réelle aptitude pour le drame sans tomber dans l'excès. On finit par se prendre d'amitié pour ces types cherchant à trouver le vrai sens de la vie, de leur masculinité et de leur avenir.

Certains resteront peut-être sur le bas-côté à force de digressions dans le récit, et de prise de position dans le genre, jouant tour à tour sur plusieurs tons : comique (grinçant), la romance brisée, la "romance" entre frères, le fantasmagorique, l'étrange et le contemplatif. Mais ce face-à-face finit par prendre de l'épaisseur et faire sens quand on fait état de l'ensemble de l'histoire. Celle-ci est parsemée de belles incursions poétiques, touchent au plus profond de l'humain. Comme cette rencontre incroyable d'une femme revenue sur les ruines de sa maison partie en fumée, recherchant la preuve qu'elle a été pilote d'avion. Un moment fort emprunt d'émotions et de gravité poignante. Ou Alvin rejouant une scène de vie quotidienne dans cette maison même maison qui n'est plus que souvenir. Un moment de grâce qui aurait pu sans doute en amener d'autres... David Gordon Green prend le temps de filmer la nature, dans toute sa beauté mais aussi sa cruauté, empruntant la formule à Terence Malick.


En résumé : Prince of Texas est une expérience de cinéma un peu "extrême" qui laissera les moins sensibles hermétiques à la magie qu'il dégage. Mélancolique mais pas triste, il évoque la renaissance de deux hommes qui reprennent les rennes de leur vie, comme la nature reprend ses droits après les incendies. 


mardi 15 octobre 2013

mini-Critique : The Mortal Instruments - la cité des ténèbres : Gothique et ado à souhait (16/10/13)

Clary est une New-yorkaise de 15 ans comme les autres, en apparence seulement... Elle fait partie d'une longue lignée d'êtres surnaturels et va intégrer une société secrète : les Chasseurs d'ombres. Celle-ci est menée avec force et stratège d'une main experte par Jace. Et il en faudra du courage et de la ténacité pour mener les nombreux combats contre des créatures féroces ! Sans oublier de laisser une place à l'amooouurrr...



On retrouve dans ce teen movie le blondinet Jamie Campbell Bower, ayant déjà baigné dans les forces obscures dans la saga Twilight, et l'ingénue Lily Collins qui a troqué sa robe de princesse ultra-colorée (Blanche Neige) pour une tenue de combat (ainsi que Jonathan Rhys-Meyer bientôt dans la série Dracula, Robert Sheehan alias Nathan dans Misfits...)
Adaptation d'une série littéraire à succèsThe Mortal Instruments aborde des problématiques adolescentes plutôt pertinentes (souvent reprises dans ce genre de film) sans pour autant tomber dans les gros clichés. N'hésitant jamais de foncer dans le gore, il s'installe dans un univers gothique et romantique très premier degré. Le jeu énergique et impliqué des interprètes a le mérite de relever l'ensemble et de se différencier des dernières productions du genre.

Certains se borneront à dire que c'est un nième film pour ado aux dialogues ras des pâquerettes, où la recherche de l'amour véritable et fleur bleu se transforme en trio amoureux impossible (encore !), et dans lequel les rebondissements sont cousus de fil... de toile de jute. Mais bon... tant que le public visé apprécie, on lui laissera le dernier mot !





lundi 14 octobre 2013

[Critique] : Turbo : Les escargots font leur show (16/10/13)


TURBO

De David Soren
Avec Ryan Reynolds, Samuel L. Jackson, Paul Giamatti, Michael Pena... (Laurent Lafitte en VF)

Sortie le 16 octobre 2013

"J'aimerais tellement aller vite !" Tel est le désir le plus fou de Théo, un jeune escargot qui aime se surnommer Turbo. Son rêve ? Devenir une superstar de la course. Pas facile quand on est un mollusque réputé pour sa lenteur ! Mais son obsession pour la vitesse fait de lui un laisser-pour-compte parmi les siens, car prudence et petite vitesse sont les mots d'ordre chez les escargots. Mais rebelle dans l'âme, il a décidé de ne pas se conformer à ce rythme de traînard. C’est alors que se produit un étrange accident qui va radicalement changer son existence : perché sur un pont au-dessus d'une autoroute, il tombe littéralement dans le moteur survitaminé d'un bolide. Il devient incroyablement rapide et s'embarque alors pour une aventure extraordinaire. Il n'a qu'une idée en tête : participer à la mythique course automobile sur le circuit d'Indianapolis, aux États-Unis... Et se affronter les plus grands champions, comme le Québécois Guy Lagagne. Il devra surmonter tous les obstacles pour accomplir son rêve. Turbo est prêt à défier l’impossible en criant haut et fort sa devise : "Aucun rêve n’est trop grand, aucun rêveur n’est trop petit".


Sur la B.O de Rambo - désormais reprise à toutes les sauces quand on parle de sport et dépassement de soi pour vaincre le monde - Turbo semblait être un savant mélange des succès ciné des dernières années : une grosse poignée de Cars (et du récent Planes) côté course, une pincée de Spider-Man pour a transformation avec super-pouvoirs , une lichette de 1001 Pattes pour l'univers du jardin verdoyant... Mais Turbo va bien au-delà grâce à son humour décapant ! 
Les bons sentiments et les jolis messages à destination des enfants sont bien présents (être différent c'est bien, avoir des rêves et tout faire pour les réaliser, s'entourer de ceux qui ont le même état d'esprit, l'entraide et la camaraderie...). Normal, on est tout de même dans un film d'animation Dreamworks ! Mais, contrairement au dernier Disney (qui a pris les mêmes thèmes), les studios au pêcheur à la ligne ne sont pas avares de l'habituelle double lecture pour adultes qui a fait sa renommée. L'histoire, si elle est plutôt simple, file à toute vitesse, débordant d'une énergie communicative, et est truffé d'un humour qui fait mouche à chaque fois. Pas besoin d'être un mouflet pour rigoler de gags de situation, de vannes bien ciselés et de running-gags parfois osés (je ne vous en dis pas plus...).


Tout en rondeur et en générosité dans les dessins (et le soucis du détail), Turbo se moque avec un certain recule des travers de notre société, comme la rapidité avec laquelle les info circulent grâce aux nouvelles technologies, créant des stars mondiales éphémères en un clic (un moment assez jouissif, il faut le dire); à l'hyper-narcissisme de certaines célébrités qui n'ont aucun sens de l'humanisme... Le tout avec des personnages délirants, pas tout à fait dans la "norme dessin animé pour enfants", mais des outsiders attachants à leur façon, qui font du bien à nos zygomatiques et à notre cœur. Car leur amitié, quasi fraternelle, leur ténacité face à l'adversité et leur bonne humeur permanente prouvent que l'humanité, même déguisée en gastéropode à coquille, à encore droit de cité chez les hommes.

En résumé : Une bonne tranche de rigolade et une bonne humeur communicative du début à la fin.




samedi 12 octobre 2013

[Trailer] La Reine des neiges : un Disney dans la plus pure tradition

Le film raconte l’histoire d’Anna, une jeune fille aussi audacieuse qu’optimiste, qui se lance en compagnie de Kristoff, un montagnard expérimenté, et de son renne Sven, dans un incroyable voyage à la recherche de sa sœur Elsa, la Reine des Neiges. En chemin, ils vont rencontrer de mystérieux trolls et un drôle de bonhomme de neige nommé Olaf, braver les conditions extrêmes des sommets escarpés et glacés et affronter la magie qui les guette à chaque pas pour sauver le royaume d’Arendelle de son éternel hiver... 

Le film sortira au cinéma le 4 décembre partout en France, et en avant-première au Grand Rex à partir du 20 novembre. 

Le film est réalisé par Chris Buck (Tarzan, Les Rois de la glisse) et Jennifer Lee (scénariste, Les Mondes de Ralph) et produit par Peter Del Vecho (Winnie l'Ourson, La Princesse et la grenouille). La musique est signée par Robert Lopez, couronné par un Tony Award ("The Book of Mormon", "Avenue Q") et Kristen Anderson-Lopez ("In Transit"). Le film sera sur les écrans américains le 27 novembre et en France le 4 décembre 2013, en Disney Digital 3D dans les salles équipées.

Les premières images sont plus que prometteuses. On retrouve les caractéristiques graphiques de Raiponce, jusque dans ses personnages (tout en rondeur avec de grands yeux) mais toujours un caractère bien trempé... Une fois de plus, la nouvelle génération de princesse est loin de celle qui attendait son prince charmant la bouche en cœur. En revanche, on retrouve l'univers musical des débuts, avec des titres sans doute un peu moins mielleux, ayant presque une vocation à être adaptée en comédie musicale. Ah ! Disney et son "recyclage"...


Ces similitudes sont peut-être un peu trop marquées à mon goût : par exemple, le renne ressemble étrangement au cheval dans Raiponce. N'est-il pas primordial d'identifier un film en un coup d'œil grâce à ses personnages uniques ? Sans aucun doute. Mais La Reine des neiges s'en défend. Le film a un véritable univers grâce aux paysages glacés (la "tempête de neige" s'avère majestueuse, j'ai hâte de voir ce que cela donne en 3D), et une "méchante" qui ne l'est pas vraiment. Les animaux personnifiés, chers à la maison aux grandes oreilles, et autre bonhomme de neige  parlant donnent la touche humoristique et réussissent leur mission : les zygomatiques se lèvent sans se forcer !







mardi 8 octobre 2013

[Trailer] I, Frankenstein : les premières images d'une baston surnatelle

Le mythe de Frankenstein aura été maintes fois repris avec plus ou moins de succès, tant sur le grand que sur le petit écran. Et apparemment, Hollywood n'en a pas terminé avec lui ! Après l'annonce de la reprise du rôle par Daniel Radcliffe dans une version "classique", et les adaptation pour enfants Hotel Transylvanie et Frankenweenie, c'est Aaron Eckhart qui jouera l'homme rapiécé surnaturel. Mais c'est avec une certaine réticence et un œil circonspect qu'on attend ce dernier, dans les salles obscures le 24 janvier 2014 aux États-Unis.


Adam, la créature de Frankenstein, a survécu jusqu'à aujourd'hui, grâce à une anomalie génétique survenue lors de sa création. Son chemin l'a mené jusqu'à une métropole gothique et crépusculaire, où il se retrouve pris par une guerre séculaire sans merci entre deux clans d'immortels : les gargouilles et les démons. Adam ne va pas tarder à être obligé de prendre parti et de s'engager dans un combat aux proportions épiques…

Voilà en quelques mots le pitch de l'adaptation du comics de Kevin Grevioux, déjà scénariste du film de baston Vampires vs Loups-garous. I, Frankenstein reste dans la même lignée : un bon gros film de série B façon Underworld (normal, ce sont les mêmes producteurs), entre fantastique et action, avec une bonne dose de gros boum et des mandales distribuées à tout-va. 
Rien de bien vraiment excitant si ce n'est son casting. Sans compter Jai Courtney (Die Hard : Belle journée pour mourir), Mirando Otto et Yvonne Strahovski, I Frankenstein réunit des comédiens à total contre-emploi comme Aaron Eckhart, bien loin des rôles de tchatcheur dans Thank you for smoking, de l'entrepreneur millionnaire dans Rhum Express ou du costard de Harvey Dent dans The Dark Knight. Il se transforme en super-héros guerrier à qui rien de fait peur, exhibant sa musculature de jeune premier face aux nombreux monstres pas gentils du tout. À ses côtés, l'inclassable mais excellent Bill Nighy (Indian Palace), qui vient ici probablement se redonner une image jeune et décalée, après avoir joué le père mourant d'un fils qui voyage dans le temps pour réparer ses erreurs dans Il était temps (critique ici sous peu).

Ce type de film à ses amateurs et ses détracteurs. Pour les premiers, le style visuel -- tout en numérique, bien évidemment -- rappellera l'univers des jeux vidéo, déjà repris dans Priest ou Legion de Scott Stewart. Côté réalisation, on retrouve Stuart Beattie, à l'origine des scénarios de l'Oscarisé Collateral, du premier opus de Pirate des Caraïbes et de G.I. Joe : le réveil du cobra.  Ceci explique cela.... Le cinéaste apparaît être sur son terrain lorsqu'il parle de bagarre. Sa première réalisation, Tomorrow, when the war begins (une version australienne de L'Aube rouge, avec James Marsden) parlait déjà de combats contre des envahisseurs à travers un groupe d'ados se battant contre des ennemis ayant kidnappé leur famille. 
N'ayant pas encore de date de diffusion en France, on peut imaginer que le monstre du Dr Frankenstein se réfugiera dans les direct-to-video.

dimanche 6 octobre 2013

[Critique] : Prisoners : Et si on dépassait les bornes pour atteindre un but ? (9/10/13)

PRISONERS

De Denis Villeneuve
Avec Hugh Jackman, Jake Gyllenhaal, Terrence Howard, Viola Davis, Maria Bello…

Sortie le 9 octobre 2013


Dans une banlieue très classe moyenne de Boston, deux familles voisines passent le jour de Thanksgiving ensemble. Tout va bien jusqu'à ce que les deux plus jeunes filles des deux couples, Anna et Joy, disparaissent. Le détective Loki est alors chargé de l'affaire. Regroupant de maigres indices, ses recherches s'orientent vers la piste de l'enlèvement. Le suspect numéro un est arrêté puis relâché faute de preuves suffisantes, déclenchant la fureur du père d'Anna. Aveuglé par la douleur et la colère, ce dernier devient obsédé par l'idée que le suspect relâché est forcément l'auteur des faits. Entre religion et folie, il perd petit à petit ses valeurs humaines. Les autres parents se retrouvent face à un dilemme : attendre que la police fasse son travail au risque qu'elle arrive trop tard ou suivre ce père vengeur et commettre l'irréparable...


© Tobis FilmUne histoire à glacer les sangs de tous parents ! Et pourtant, nous aurions pu ne jamais voir Prisoners... Le scénario original d'Aaron Guzikowski est longtemps resté aux oubliettes, estampillé "black listed", la fameuse "liste noire" des meilleurs scripts impossibles à produire pour le moment. Puis ont valsé de nombreux réalisateurs et d'acteurs attachés au film une fois lancé, de Bryan Singer (probablement attiré par les figures du Mal) à Antoine Fuqua (pour son côté justice rendue soi-même). Mais c'est l'improbable québécois Denis Villeneuve (Incendie) qui s'y est collé, pour son tout premier film américain. 

© Tobis FilmPrisoners est un thriller noir, intense, autant dans le fond que dans la forme, laissant place à un éventail d'émotions que Villeneuve explore lentement, en les laissant vivre jusqu'au bout. Tous les personnages, comme prisonniers d'un cycle de violence, sont affectés par une douleur qui leur est propre, renforcée par le poids de la tragédie qu'ils sont en train de vivre. Villeneuve décortique le lent processus de destruction des parents, mais il ne joue pas dans l'effusion des sentiments. Il ne fait pas dans le spectaculaire. Au contraire, son intrigue dense et (presque) imprévisible est amenée avec une précision chirurgicale. 

Peut-on se faire justice soi-même ?

© SNDPrisonners traite de la fascination pour le Mal, le fanatisme sous toutes ses formes (surtout religieux), de la complexité des apparences et de la difficulté à ne pas juger malgré des éléments qui accablent. Tout repose sur une ambiguïté morale : "doit-on faire justice soi-même ?" et "Jusqu'où peut-on aller ?". Une référence claire à cette Amérique post-attentats du 11 septembre, où la culpabilité du survivant, la paranoïa et se faire justice résonnent comme une chape de plomb morale. Les prises de positions du film s’avèrent finalement assez peu risquées. On reste constamment dans un entre-deux (le Bien/le Mal, l’émotion/la morale, la figure autoritaire/paternelle…) plutôt confortable.

© Tobis FilmEt pourtant, la mise en scène est idéale : elle joue sur la proximité pour créer de l'empathie chez le spectateur, tout en lui laissant une certaine distance pour osciller entre plusieurs réflexions. La tension psychologique, et même physique, qui s'installe peu à peu donne à l'ensemble une impression de fin du monde, un engrenage qu'il est impossible à arrêter. Le scénario distille des info avec une retenue folle, alternant passages dialogués et rebondissements. Mais à force de vouloir densifier l'intrigue, et de jouer sur les indices (cousus de fil blanc), on finit par perdre la distance émotionnelle créée au début, laissant le spectateur se poser des questions sur ce qu'il ferait dans ces cas-là. Mais le film ne donne  évidemment pas de réponses...

Un casting en béton armé 

© SNDLa mise en scène se veut classique, élégante et efficace (merci à la photo hivernale et glaçante de Roger Deakins, ayant officié sur Skyfall, Fargo et Les Évadés), à grands renforts de flashbacks. Le but n'est pas tant de surprendre le spectateur -- qui aura vite fait de réunir les preuves avant les personnages eux-mêmes -- mais d'évoluer dans le labyrinthe émotionnel de chacun, voulant résoudre cette situation. On peut regretter que le récit s'étire un peu trop en longueur à force d'intrigues à tiroirs et de fausses pistes inutiles (à la limite de tomber dans le film de serial killer classique). Résultat : toute la toile patiemment tissée pour instaurer l'ambiguité morale du film finit par être embrouillée sans raison, servant une fin dont la noirceur s'efface au profit d'une production banale.

© SND
Une construction qu'on oubliera face à l'interprétation de Hugh Jackman. Loin sont les X-Men et Wolverine, l'ex-boxeur/entraîneur de robots de combat (Real Steal) ou encore le cow-boy amoureux d'une aristocrate (Australia) ! L'acteur australien signe ici l'une des meilleures -- si ce n'est LA meilleure -- performance de sa vie : il est plus que convaincant dans ce rôle de père à la fois héros et le pire des salopards, victime de sa colère aggravée par sa foi extrême. Face à lui, Jake Gyllenhaal n'est pas en reste. En incarnant ce flic taciturne et obsessionnel, au passé qu'on devine douloureux, il révèle une face sombre et une intensité qu'on voit malheureusement trop rarement chez lui. Et Paul Dano (toujours aussi génial) se glisse avec une facilité déconcertante dans le rôle du présumé coupable, un jeune adulte n'ayant pas toutes ses facultés. Un casting flamboyant !


En résumé : Un excellent thriller bien ficelé, d'une classe extra-ordinaire, joué par un casting brillant. Dommage qu'il nous balade un peu,  traînant en longueur sur quelques scènes, pour aboutir à une fin qui rabaisse le niveau de l'ensemble. 


samedi 5 octobre 2013

[Critique] Planes : Y a-t-il encore un pilote chez Disney ? (9/10/13)

PLANES

De Klay Hall
Avec Teri Hatcher, Val Kilmer, Dane Cook, Stacy Keach, ANthony Edwards… (en VF : Fred Testot, Leïla Bekhti, Melissa Theuriot...)

Sortie le 9 octobre 2013



Dusty est un travailleur agricole. C'est un avion épandeur, chargé de balancer des engrais sur les cultures. Un job plutôt tranquille, qui ne donne pas le frisson. Dusty ne rêve que d'une chose : voler parmi les avions les plus rapides de la planète et devenir l'un d'entre eux. En plus de ne pas être tailler pour, Dusty a un problème majeur : il ne supporte pas l'altitude. Dommage pour un avion ! À plus de 300 mètres de hauteur, c'est la panique total et il s'évanouit. Mais Dusty est un fonceur. Il fait ami-ami avec un ancien de l'aéronaval, avec qui il s'entraîne durement pour concourir au Rallye du Tour du Ciel, course mythique pour tous les avions. Bingo ! Il réussit à se qualifier pour la course et commence à penser que tout est possible. Mais c'est sans compter sur l'impitoyable et terrible Ripslinger, tenant du titre. Dusty va devoir dépasser sa peur pour réussir. Aidé par une flotte d'avions un peu dingos venus des quatre coins du monde, il va tout faire pour gagner...


© The Walt Disney Company France Disney sans lancé sur la voie du recyclage de franchises qui ont fonctionné. Après La Fée Clochette, c'est Cars qui devient la source d'inspiration pour Planes -- malgré un second opus plutôt boudé par les spectateurs (où le héros avait déjà gagné une paire d'ailes...). Qu'à cela ne tienne ! On prend les mêmes, on remplace les roues par des ailes, et on recommence ! 
Assumé comme étant un dérivé du Monde de Cars dès les premières images, on n'aurait pu pensé que le scénario aurait créé la surprise en étant inventif. Le problème est que l'histoire est quasi la même que celle du premier opus de Cars : un campagnard rêveur qui a des rêves plein la tête et qui va tenter de prouver à tous ses détracteurs qu'il est capable de devenir un champion, avec l'aide d'amis fidèles. Aurait-on un problème d'inspiration chez la petite souris ? Aurait-il était fait dans but uniquement mercantile, pensant aux gamins qui n'auront qu'une envie : acheter le T-shirt, le mug ou le cartable estampillé des héros ailés ? Chug le camion, l'un des personnages, (fugace) dans le film, fait d'ailleurs la promo de ces produits "maison". Private joke ou réalité déguisée ? Ne soyons pas mesquins...

© The Walt Disney Company France Planes raconte une histoire classique d'un outsider, self-made man, qui vit des moments difficiles, un personnage auquel les créateurs ont pensé qu'il était facile de s'identifier. On a beau avoir gardé une âme d'enfant, les messages passés à coup de marteau sont simples et simplistes : entraide amicale face à l'adversité, dépassement de soi, mépris et vénalité des ennemis... De bonnes intentions portées par tous les Disney qui font ici produits recyclés. Le scénario bien triste est relevé par quelques blagounettes aux références pop, mais alignant les clichés, incarnés par une ribambelle d'avions de nationalités diverses. Le Britannique a forcément un côté aristo, l'Allemand est raide comme la justice, l'Indien doux mais épicé, et le Mexicain hâbleur et pas très fin. Des "side-kicks" sûrement trop nombreux pour pouvoir être exploités à fond, tout comme le "méchant" qui n'a que pour seul but narratif de gagner la course au nez et à l'hélice de Dusty. D'autres, plus éphémères, amènent des pointes de légèreté et de moments barrés, comme le collègue de travaille de Dusty qui perd la boule, complètement ravagé par les produits chimiques qu'il répand, la chanson d'amour d'El Chupacabra pour Rochelle, ou encore la petite voiture allemande capable de voler souffrant de bipolarité. Mais, ces tentatives de nous faire lever les zygomatiques sont trop succinctes et poussives pour être réussies.

© The Walt Disney Company France
Pourtant Planes invite à l'évasion et cherche le dépaysement avec tous ces contrées visitées pendant la course. Techniquement irréprochable, on peut malgré tout regretter le manque de précision dans les décors en second plan, loin d'être riches et détaillés, sans profondeur de champs. Un vrai manque, surtout lorsqu'il s'agit d'un film qui se passe dans les airs !


En résumé : Un film dont l'histoire ne décolle jamais vraiment mais qui ravira certainement nos chères têtes blondes ne dépassant pas le mètre vingt.  Ce qui faisait la qualité des Disney, à savoir la double lecture pour les petits et les grands, semble avoir disparu au profit des futurs produits estampillés Planes. Dans le même genre d'histoire, Turbo gagne largement la course.


mardi 1 octobre 2013

Rio 2 : les premières images...


Après un teaser coloré et chantant, les studios ont dévoilé quelques images de Rio 2, qui sortira en France le 9 avril prochain.
Blu a pris son envol et se sent désormais chez lui à Rio de Janeiro, aux côtés de Perla et de leurs trois enfants. Mais la vie de perroquet ne s’apprend pas en ville et Perla insiste pour que la famille s’installe dans la forêt amazonienne. Alors que Blu essaie de s’habituer à ses nouveaux voisins, il s’inquiète de voir Perla et ses enfants beaucoup plus réceptifs à l’appel de la jungle.



Messages les plus consultés