vendredi 25 novembre 2011

Terra Nova : les dinosaures sont de retour !

Seriez-vous partants pour un "petit" retour dans le temps si vous en aviez l'opportunité ? 85000 ans, c'était juste hier ! Terra Nova. C'est le nouveau terrain de jeu qu'a choisi Steven Spielberg en tant que producteur exécutif. Et c'est la destination que choisiront (peut être) les abonnés à Canal+ le 1er décembre, à l'occasion de la soirée séries addicts (avant une diffusion en prime time sur M6).
On peut dire que Terra Nova s'est fait attendre car il fallait peaufiner les effets spéciaux pour rendre les bestioles féroces ou herbivores au long cou les plus crédibles possible. Et le budget astronomique de 16 millions de dollars rien que pour le pilote (ce qui en fait la série la plus chère de l'histoire) atteste de la volonté de faire de cette série une suite télévisuelle de qualité à Jurassic Park. Mais qu'en est-il vraiment ?




De quoi ça parle ?
 
En 2149, la Terre n'est plus qu'une poubelle géante, où l'air est si pollué que ses habitants portent des masques "recycleurs d'air", que la Lune et le Soleil sont invisibles, que le moindre fruit devient une denrée rare. Même faire un troisième enfant devient interdit au risque de provoquer l'extinction de la race humaine. La planète se consume inexorablement car "elle a souffert de nos plus vils instincts : l'avidité, la guerre et l'ignorance". Pour échapper à l'inévitable, des scientifiques ont trouvé une brèche spatio-temporelle qui a pour effet de renvoyer 85000 ans en arrière toute personne qui passera "le portail de transport". C'est le cas de la famille Shannon, qui a été désignée pour rejoindre cette Terre Promise, non sans difficultés (à vous de le découvrir comment...). Une fois sur place, elle fait la connaissance d'une planète où le ciel est bleu, remplie d'une forêt dense et verdoyante, foisonnante de... dinosaures ! Et pas que de gentils dino façon diplodocus ! Parents et enfants vont devoir s'adapter à ce nouvel environnement, faire leurs propres expériences afin de survivre dans ce milieu hostile, aussi peuplé de "Sixers", des colons qui se sont exilés du camp dont les intentions pas très accueillantes sont encore inconnues...


Que faut-il en penser ?


Au vu du pilote de 90 min, Terra Nova est un délicieux cocktail à base de Lost, d'Avatar, de The Walking Dead, de Stargate et de Jurassic Park (évidemment...). Rien de bien nouveau en somme. Mais il paraît que c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure confiture ! Du Spielberg à n'en pas douter car cette série à tout pour plaire au grand public, de 7 à 77 ans. De la science fiction avec ses dinosaures affamés, une aventure épique avec ses effets spéciaux et ses personnages héroïques avec leurs drames familiaux.
Mais aussi impressionnant soit ce premier épisode, sera-t-il possible d'avoir ce résultat chaque semaine ? Les scénaristes vont devoir user de leur imagination pour éviter de refaire un second Lost, déjà bien copié (des "Sixers", comme "les Autres", en lutte contre les premiers colons installés, un épais mystère autour d'inscriptions illisibles...). Beaucoup de temps et d'énergie ont été utilisés pour les effets-spéciaux (parfois décevants quant aux décors, l'équipe ayant pourtant des paysages magnifiques à dispo puisque le tournage s'est fait en Australie. Où sont passés les 16 millions ?!). Mais il semble qu'ils en ait eu moins pour définir les contours de personnages qui semblent tout droit sortis d'une usine à héros. 


L'histoire familiale est traitée de manière un peu trop légère compte tenu des circonstances du voyage et du bagage des personnages. Les dialogues, parfois trop nombreux (et littéralement criés par les héros sous prétexte qu'il faut nous raconter leur passé), méritent d'être mieux adaptés pour ralentir le rythme et prendre le temps d'explorer de nouvelles voies moins usées que celles proposées. Car à force de vouloir être grand public, avec pour objectif de divertir avant tout, on ne nous raconte qu'une simple histoire de colonie, d'étrangers sur une terre hostile. Une voie plus sûre certes, plutôt que d'aller vers quelque chose de plus sombre et plus axé sur la science-fiction. Mais maintenant que la situation et les personnages ont été établis, il serait agréable de distinguer plus de nuances de gris, et moins de noir et blanc.


Malgré une approche un peu ringarde (déjà vue dans des séries du même genre), un script peu novateur et une intrigue prévisible, on se laisse prendre au jeu. Le rendu est féroce. Quoi qu’il en soit, nous avons Jim (Jason O'Mara, vu dans Life on Mars et Resident Evil : Extinction) le père, ancien policier qui a ça dans le sang; Elizabeth (Shelley Conn), médecin super spécialisée ; Josh (Landon Liboiron) l'ado rebelle; Maddy (Naomi Scott), la gentille nerd véritable encyclopédie vivante et Zoe (Alana Mansour) la petite dernière. Les Shannon trouvent leur place sans trop de problèmes dans une colonie menée d’une main ferme, mais magnanime, par le Commandant Nathaniel Taylor (Stephen Lang, le méchant Colonel dans Avatar), également le tout premier colon. Ce dernier est le personnage qui mérite clairement d’être développé rapidement. Il connaît tous les secrets des lieux et offre à ce pilote les bases intéressantes d’une mythologie qui se présentait au premier abord comme étant tristement conventionnelle. Il nous cache des choses, et on aimerait bien savoir quoi !

La série ne réunit pas le public escompté aux Etats-Unis au regard des espoirs qu'elle avait suscités (seulement 9 millions d'âmes se passionnent pour ces aventures préhistoriques). Mais il est difficile de se faire une idée plus précise avec seulement cette longue scène d'exposition. Il faut laisser du temps à cette série pour que tout se mette en place. 


En résumé : Le divertissement familial promis est au rendez-vous et on sait globalement ce à quoi on peut s'attendre au minimum. Une série qui a tout de même de quoi surprendre si les scénaristes essaient de sortir des sentiers battus. On demande à voir sur le long terme...

En attendant de la voir arriver sur la chaîne cryptée (puis en prime time sur M6), voici quelques images du tournage avec les effets spéciaux.




mardi 22 novembre 2011

Interview : Tahar Rahim : "Être un prince dans le désert, un rôle auquel je jouais quand j'étais petit"

C'est dans les bureaux parisiens de la Warner que TvCinep(h)ages a rencontré le jeune Tahar Rahim, doublement Césarisé pour Le Prophète, de Jaques Audiard, en 2010. Il parle avec enthousiasme de son dernier film, Or Noir, réalisé par Jean-Jacques Annaud (en salle le 23 novembre). Une interview toute en décontraction (et en sourires) avec un talent du cinéma français, humble et attachant. 



Voilà un moment qu'on ne vous avait pas vu ! Et là, deux films d'un coup. Après le passionné Love and bruises (de Lu Ye), l'épique Or noir, un film dirigé par Jean-Jacques Annaud.
C'est agréable d'être reconnu pour son travail mais je préfère apparaître quand j'ai un film à présenter, sinon je me sens une imposture car ça sert à rien d'être là quand on n'a pas de travail.

Le rôle d'Aouda est fort malgré des débuts timides. Qu'est-ce qui vous a plu chez lui ?
Ce qui me fait choisir un film, c'est la fusion de trois choses : un personnage, un scénario et une bonne relation avec le réalisateur. Si tout cela fonctionne, j'y vais. Sinon, c'est dangereux. Et j'aime bien incarner des personnages qui sont à l'opposé de moi. Je me sens vraiment jouer à ce moment-là. Mon but, c'est de trouver des défis. Dans le personnage d'Aouda, le défi était d'endosser tout ce costume (non, pas l'habit...), celui d'un prince dans les années 1920. Un bibliothécaire, qui se retrouve chef de guerre malgré lui. 

Alors on se sent un peu comme un gamin avec son cheval et son épée ?
Je me suis retrouvé à être un prince dans le désert, un rôle auquel je jouais quand j'étais petit. Sauf que là, le personnage à une profondeur, une évolution, donc j'y ai trouvé mon compte. Et une belle histoire. Pour une fois dans un film de cette ampleur-là, il y a une écriture du monde arabe et une lecture des textes sacrés qui est très peu exploit, voire jamais, dans le cinéma hollywoodien. C'est différent dans le cinéma français car on a un cinéma indépendant. Et on en parle parce qu'on a une histoire commune avec le Maghreb. Donc j'étais très content aussi pour cela d'avoir fait partie de l'aventure. Et (en tant que musulman) je suis d'accord avec tout ce que dit Aouda de A à Z, car l'Islam est la religion du juste équilibre quand on connaît un peu. En tant que spectateur, j'en ai marre de voir les musulmans et le monde arabe diabolisés comme ça. On m'a proposé un rôle dans un film américain à New York, où je devais jouer un chauffeur de taxi barbu. Je me suis dit "ok, pourquoi pas, il faut le lire". Mais il met des baffes à sa femme voilée à la fin. Qu'est-ce que j'irais faire là-dedans ! C'est décevant. On a beau m'annoncer le casting fabuleux qui va avec ensuite, je m'en fous.


Vous aimez que vos personnages se dévoilent au fur et à mesure du film. Aouda, comme Malick (dans Le Prophète), a un parcours initiatique qui les révèlent...
Effectivement, on peut comparer le trajet d'Aouda à celui de Malick. Les deux partent d'une existence dans l'ombre et vont ensuite se révéler être des meneurs. Mais ils ont un parcours inverse. Malick, c'est un sauvage qui va canaliser son énergie, découvrir qu'il sait réfléchir et qui va s'en servir. Aouda est un intellectuel absolu qui va se rendre compte que ce que son père lui disait était vrai : qu'il a un instinct de meneur et de militaire. Mais là, j'en envie de passer à autre chose. J'aimerais bien trouver une bonne comédie (rires) ou un film romantique, mais qui ne soit pas comme les autres. Pas un truc "nian nian". Sur la route de Madison (de Clint Eastwood, sorti en 1995, ndlr) était magnifique. Quelque chose qui nous parle et qui soit romantique. Ou de la science-fiction, comme le premier Matrix ou Inception.

Et si vous pouviez choisir un réalisateur ?
James Gray, car il a toujours des personnages intéressants, ambigus, parce qu'il est vraiment puissant dans ses images, parce que son cinéma est un cinéma de genre intelligent qui peut parler à tout le monde. Mais c'est du fantasme.

Est-ce difficile de quitter un personnage quand on a passé cinq mois à ne voir qu'à travers lui ?
Lâcher son personnage, ce n'est pas forcément facile. Ca dépend de comment s'est passé le tournage. Le personnage d'Aouda, je l'ai quitté très facilement parce que j'étais sur les genoux à la fin. J'avais vraiment envie de rentrer, revoir ma famille. Et le film a été tellement fait dans la déconstruction (le plan de tournage était complètement explosé : je jouais la fin puis le début). Donc finalement, le personnage tu le tiens un moment, puis tu le lâches, puis tu le reprends. Cela a été différent avec Matthieu (dans Love and Bruises). C'est pas de la schizophrénie, je sais qui je suis et je sais où je vais après. Mais il y a des attitudes qui restent pendant longtemps, des regards, des façons de réagir... A la fin du tournage de ce film, je discutais avec un pote, je l'écoutais et tout à coup il me dit : "t'es froid comme une tombe" (comme mon personnage). C'est dans des moments comme ça que tu te rends compte qu'il y a des choses qui restent, des réflexes incontrôlés. 

Et comment s'est passé le tournage dans la langue de Shakespeare ?
C'était le plus gros challenge parce que je n'avais que des notions. Et j'ai sacrément galéré ! En résumé, avant je me faisais comprendre mais en parlant de façon saccadée et foireuse. En gros, je faisais du yahourt (rires). Se faire comprendre, c'est l'essentiel dans une vie de tous les jours, mais pas au cinéma. Je ne pouvais même pas utiliser les petits mots de jonction qui aident à jouer... parce qu'il fallait parler un anglais soutenu. De plus, quand on joue dans une langue qui n'est pas la nôtre, il faut adopter une musicalité spécifique, et chez moi elle paraissait fausse tout le temps. Donc il m'a fallu trois semaines pour comprendre que tel mot il fallait l'appuyer à tel moment, et ça s'est passé en écoutant toute l'équipe. Et j'avais un coach qui m'a dit où appuyer. Et c'était d'autant plus difficile que Jean-Jacques (Annaud) modifie souvent le texte ! De toute façon, avec Jean-Jacques, on travaille en deux temps : d'abord on fait le film et ensuite, tous les personnages ré-enregistrent leur voix en studio. Parce que c'est quelqu'un de très pointu, qui aime les détails de direction. Et c'était nécessaire parce que quand on tourne dans le désert, au milieu des chameaux, du vent, côté son, c'est foutu.

Donc des conditions des tournage difficiles...
Le tournage n'a pas été simple pour toutes ces choses comme le sable, le vent... C'était physique (j'ai même attrapé une conjonctivite !). T'as du sable dans les oreilles, il fait froid le soir et très chaud la journée, t'as le nez asséché... En même temps, rencontrer le désert, c'est quelque chose de vraiment puissant. C'est un endroit où être seul n'est pas un problème. Il te rappelle ta condition d'être humain : si tu l'oses, t'as perdu face au désert. Et les gens qui y vivent le disent : "le désert ne se racontent pas, il se vit" et ils ont raison. Quand le matin tu vas le sur Chott-el-Jerid en Tunisie, tu bois ton café au lever du Soleil, sur un lac séché, t'as l'impression que t'es au bord de la mer. C'est des lumières oranges qui partent de partout c'est magnifique. Tu planes.


Qu'est-ce vous aimeriez que les spectateurs retiennent à la fin du film ?
J'aimerais bien qu'à la vision du film deux messages soient compris. Ce que dit Amar (le père biologique d'Aouda) : la vie et l'amour sont des valeurs nobles qui ne s'achètent pas. Et d'un autre côté, utilisons à bonne escient l'argent du pétrole pour aider le peuple. Bon après les deux partent dans l'extrême dans le film, mais Aouda est là pour rétablir l'équilibre.

Les sirènes d'Hollywood vont peut être sonner un peu plus fort après Or Noir...
L'aventure m'a marqué, et elle va rester avec moi. Le film a un sens, un fond, c'est du grand spectacle. Je ne vois pas pourquoi j'irais tourné avec un Chinois et pas avec Hollywood. Maintenant, ce ne sera pas Hollywood pour aller à Hollywood. En même temps, je ne reçois pas un milliard de projets de là-bas non plus (rires). J'aime faire des projets à l'étranger, mais je n'ai pas envie de tourner le dos au cinéma français. Je vis en France et j'aime le cinéma français donc je vais rester là. Mais des petites aventures par-ci, par-là, ça me plairait bien (rires).

Qu'est ce qui fait d'Or Noir un film à part ?
Des gros films épiques comme Or Noir il y en a de moins en moins, le dernier en date pour moi, c'est Gladiator. L'économie restreinte d'en ce moment y est pour quelque chose. Et Or Noir est un film sans effets spéciaux. Les décors sont construits, il doit y avoir deux trois petites choses de rectifier dans les plans larges, mais il n'y a pas un fond vert. Un gros spectacle avec un fond, il n'y en a pas beaucoup.


Et comment cela s'est passé avec le reste du casting ? Impressionnant ?
J'appréhendais la rencontre avec Antonio Banderas et Mark Strong. Attends... ce sont des stars mondiales, les mecs !!! Je ne savais pas trop comment j'allais me comporter...
J'ai rencontré Antonio Banderas à Cannes la première fois avec Pedro Almodovar. Et là il me dit "je connais ta tête." J'ai cru que c'était à cause du Prophète. "Non, je n'ai pas vu le film, mais je connais ta tête". Je lui réponds : "Vous n'avez pas vu La Commune, quand même (série passée sur Canal+, ndlr)?!" (Rires). Rétrospectivement, je pense qu'on avait dû lui dire que j'allais être casté pour Or Noir et lui montrer une photo. Et donc à l'hôtel en Tunisie, il vient se poser, discuter tranquille. C'est un bon vivant, il est très sympa et tu ne ressens pas le poids de la célébrité. Quand t'es jeune acteur et que tu te retrouves dans une aventure aussi énorme, t'as pas envie que ça se passe mal. Et le mec m'a considéré comme un acteur. Si le feeling n'était pas passé, ça aurait été galère. Et finalement, il a été adorable. Et en plus, il met la bonne ambiance. Je ne sais pas si tu réalises, mais le gars vient d'une petite ville en Espagne... et regarde où il en est ! C'est beau ! Avec Mark (Strong), c'est une autre école. C'est un Anglais, gentleman, sage. J'ai adoré joué avec lui. Et Freida, ça s'est très bien passé (rires). Elle est très généreuse, et quand tu joues avec elle, elle est cool. Quand je pétais un câble avec l'anglais, elle me rassurait. Parfois je devenais fou. Quand un mot passait mal au milieu de toute une tirade, il fallait repartir au début. Mais c'était le challenge. Personne ne parle de la difficulté de tourner dans une langue qui n'est pas la sienne. Moi, j'en ai ch... ! (rires) Mais j'aimerais bien en refaire un, maintenant que j'ai passé un cap.

dimanche 20 novembre 2011

Brave : le premier trailer... qui roule les R !

TvCinep(h)ages vous en parlait dès le mois de juin, Brave est le nouveau petit bijou des sudios Disney-Pixar. Après le succès plutôt mitigé de Cars 2, la firme à la lampe articulée sauteuse vient de dévoiler le premier trailer de ce qui s'annonce comme une histoire de princesse peu commode qui sait ce qu'elle veut : devenir le meilleur archer du royaume alors que sa mère veut lui inculquer bonnes manières et féminité. Voilà qui en promet de belles !



La princesse Merida, c'est son nom, est dans ces premières images plus habituée à laisser sa tignasse au vent (qui semble presque vouloir sortir de l'écran à chaque fois qu'elle rebondit) et à montrer de quel bois elle se chauffe qu'à minauder. Elle va d'ailleurs montrer de quoi elle est capable à tous ces bons à rien qui se prétendent être des rois de la flèche. Elle bouscule les traditions, s'imposant comme le meilleur atout du royaume, sans penser au chaos qu'elle va produire.

Le trailer nous dévoile aussi les voix originales, teintées d'un accent écossais (peu présent dans les animations) avec Kelly MacDonald, Billy Connolly, Kevin McKidd, Craig Ferguson... qui donnent encore plus de caractère aux personnages.


Critique : Les Immortels : Nom de Zeus ! (23 novembre)

Trouvez votre place dans la vie et prenez vos responsabilités ! Si vous y parvenez, vous mènerez une vie qui dépasse toutes vos espérances. Voilà en substance le message que délivre Les Immortels, de Tarsem Singh. Le réalisateur de The Fall et The Cell, ou encore de la pub Nike dans laquelle l'inénarrable Cantona envoie le ballon au fond de la cage face disant de sa voix caverneuse "au revoir" à un diable, revient en force et nous submerge avec son sens esthétique bien à lui. Film d'action et d'aventures rempli de cascades audacieuses, de combats aux effets spéciaux incroyables et plutôt fort de sensations bien rendues par la 3D.




De quoi ça parle ?
 
© Metropolitan FilmExport
Le roi Hypérion (Mickey Rourke) et ses soldats mettent la Grèce Antique sans dessus-dessous, pillant et massacrant tout sur leur passage. La quête du souverain sanguinaire ? L'arc magique forgé par le dieu Arès et libérer les Titans enfermés sous le mont Tartare (non, pas "fais moi frais"...) après leur défaite face aux Dieux de l'Olympe. Ces derniers, dont Zeus (Luke Evans) en premier lieu, n'ont pas l'intention de le laisser faire. Mais ils ne peuvent interférer dans la vie des mortels selon les lois millénaires. C'est alors qu'indirectement le jeune Thésée (Henry Cavill), simple tailleur de pierre et simple mortel, va partir au combat après l'assassinat de sa mère par le roi. Sur sa route, il va rencontrer Phèdre (Freida Pinto), l'oracle qui, grâce à ses visions, est convaincue que Thésée est le seul à pouvoir sauver l'humanité.

"Vas te faire voir chez... les dieux !"

© Metropolitan FilmExport
Puristes de la mythologie, passez votre chemin ou contentez-vous de regarder les images (ah si ! Vous aurez au moins une allusion au combat contre le Minotaure...). Car le réalisateur se fiche pas mal de l'authenticité historique, tant qu'il y a du spectacle. Et on en a plein les mirettes ! Tarsem Singh est connu et reconnu pour son esthétisme hallucinante, où chaque plan devient un tableau. Une grand force qui peut devenir une faiblesse car Les Immortels sont beaux à voir mais sonnent creux côté scénario. Peut-être à cause de sa façon de voir les choses dès le départ car, Tarsem l'avoue lui-même il démarre toujours un film avec une image en tête avant même d'avoir une histoire. Et pourtant, on se laisse plutôt bien embarquer. Chaque séquence est une œuvre d'art à la Caravage (comme il l'a revendiqué), où tour à tour les couleurs chaudes et flamboyantes puis les nuances de gris métalliques au noir dansent autour des personnages, conférant aux décors une atmosphère vraiment particulière. Unique. Et en 3D,
s'iou plaît !

© Metropolitan FilmExport
Il va s'en dire que les dieux ne pouvaient être vieux, à barbes longues et blanches et en toges insipides ! Cela ferait désordre dans le tableau. Ainsi les hommes (des vrais !) sont tous musclés (à outrance ?) au point d'avoir 8 carrés de chocolat en lieu et place des abdos moulés sur leurs armures dorées (Tarsem Singh ayant insisté sur ce point...), sans pour autant cacher les vrais abdos taillés dans le rocher Suchard quand ils combattent sans... (On connaissait déjà le physique d'athlète de Kellan Lutz depuis le premier volet de Twilight et celui moins imposant de Stephen Dorff, ovationné dans Somewhere de Sofia Copppola...). Il leur faut bien cela pour coller des pains magistraux à leurs ennemis féroces, vraiment pas commodes (entre autres, Lysandre, joué par Joseph Morgan de la série Vampire Diaries...). Épées, flèches, chaîne servant de fouet... toutes les armes à portée de main sont leurs meilleures amies, et les giclées de sang en-veux-tu, en-voilà, leurs plus belles récompenses. Les ralentis s'enchaînent et s'accélèrent au gré des batailles humaines ou divines (les dieux ayant une rapidité plus élevée car ce sont des êtres surnaturels), plutôt impressionnantes car très travaillées, au tressaillement de muscle près. "Personne n'avait jamais tenté de manipuler le temps différemment pour deux types de personnages dans un même film", se gargarise Tarsem Singh.

© Metropolitan FilmExport

© Metropolitan FilmExport
A force de beauté et d'approche de perfection, Tarsem Singh en oublie ce qu'il raconte... Dès les premières minutes, on ne peut que le comparer à 300 de Zack Snyder (normal, aux commandes, les mêmes producteurs...) ou au Choc des Titans de Louis Leterrier pour son envergure, la quantité et l'audace des batailles (encore que celles de 300 étaient bien plus violentes). Toutefois, l'action a du mal à démarrer et se fait désirer. On nous fait gentiment attendre avec des petites scènes de destruction de villages ou d'amour passionné entre Thésée et la Phèdre. Échange charnel qui d'ailleurs se termine aussi vite qu'il a commencé, à se demander si la sublime Freida Pinto ne jouerait (encore) pas la caution "chute de rein vertigineuse" pour faire oublier les incongruités et la pauvreté du scénario. Malheureusement, le rythme du film se perd dans toutes ces circonvolutions narratives et finalement, on ne s'attache pas tellement aux personnages. Alors on contemple les décors dans leurs moindres détails. Sans cet esthétisme à couper le souffle, Les Immortels seraient déchus de leur immortalité cinématographique et tomberait dans les limbes de l'oubli aussi rapidement qu'une flèche décochée par Thésée.


En résumé : Un festival pour les yeux qui laissera nos neurones au vestiaire. En espérant qu'il ne fasse pas de même pour sa version de Blanche Neige avec Lily Collins.

Dexter : Deux saisons de plus !

Que les fans se rassurent, Dexter ne va pas ranger ses couteaux et son Cellophane tout de suite. Il reviendra pour (au moins) deux saisons supplémentaires sur la chaîne Showtime. Merci les excellentes audiences enregistrées cette année !

Les saisons 7 et 8 des aventures du serial killer auront douze épisodes et la production devrait commencer l'année prochaine à Los Angeles, révèle le magazine Variety.

Normalement ces deux saisons devraient être les dernières pour Dexter. "Le scénario sur lequel nous travaillons actuellement se déroulera si tout va bien sur deux ans", explique le président de la chaîne américaine. Celui-ci qui se garde malgré tout l'éventualité de jouer les prolongations... Sait-on jamais ! Des fois que les audiences frôlent les cimes du contentement des téléspectateurs américains.

Ce renouvellement intervient après un long bras de fer entre Showtime et Michael C. Hall, l'interprète de Dexter. Ce dernier demandait un cachet (exorbitant ?) de 24 millions de dollars pour deux saisons supplémentaires, et la chaîne n'en proposerait "que" 20. Face à cette broutille "d'argent de poche", le comédien avait claqué la porte. Apparemment la chaîne a du faire le dos rond car un accord a été trouvé, mais on ne sait pas encore à quel prix...




mercredi 16 novembre 2011

True Blood, saison 5 : Une nouveau visage dans la prochaine saison

Cette fois-ci, la méchante ne sera ni Russe, ni Française, mais Italienne. Valentina Cervi a été choisie pour incarner la bad girl de la saison 5 de True Blood. Elle est peu connue, surtout de ce côté-ci des Alpes. Le fait le plus marquant de sa carrière reste son rôle dans Zen, la mini série de la BBC aux côtés de Rufus Sewell.

Le site TV Line a révélé que l’actrice transalpine sera un personnage récurrent.  Elle posera sa valise à Bon Temps en tant que Salome, un vampire d'un âge certain, vraiment pas né de la dernière pluie. Son atout ? Un très grand pouvoir de séduction qu'elle n’aura aucun scrupule à utiliser pour arriver à ses fins. De plus est dotée d’une redoutable intelligence et d'une certaine folie. Elle est la personne la plus puissante (dans tous les sens du mot) quand il est question de cacher sa véritable nature. Selon SFX, son personnage est « un mélange entre Russell Edgington et Maryann », les deux méchants des saisons 2 et 3 respectivement.  

La 5e saison de True Blood est prévue pour l’été prochain sur la chaîne HBO.
Quant à la France, on va devoir se contenter de la saison 2, actuellement diffusée sur NT1.

mardi 15 novembre 2011

Interview : Ashley Greene ou la malicieuse Alice Cullen

Pour rencontrer la jolie Ashley Greene venue faire la promo de Twilight : Révélation - part1, c'est dans un luxueux hôtel parisien que le rendez-vous est pris. A l'heure dite, la belle vêtue d'une jolie robe près du corps, m'a accueillie avec un large sourire ultra bright à damner le plus pieux des saints. Une fois la poignée de main et le "Nice to meet you" de rigueur échangés, l'interview vampirique a pu commencer. Mais qui est donc Alice Cullen qu'interprète Ashley ? La malicieuse actrice nous en dit plus...


Lors de vos premières interviews, vous décriviez Alice comme une "fée clochette de la nuit". Comment l'avez-vous vu évoluer depuis ?
"Dans le premier film, on découvre une créature magique, extrêmement positive, enthousiaste, très "girly" et gracieuse, faisant attention à la mode et qui aime sa famille. A mesure qu'on avance dans la saga, on s'aperçoit qu'il y a plusieurs épaisseurs dans le personnage. Alice peut être à la fois très douce et gentille, et culottée. Elle n'aime pas qu'on lui dise ce qu'elle doit faire, même si quelque part elle sait qu'elle a tort. Comme lorsqu'elle organise une fête sophistiquée pour Bella alors qu'elle sait qu'elle déteste cela. Mais elle le fait un peu pour elle, car elle n'a pas de réel avenir. Et vient ensuite la part de danger, surtout dans le 4e film. Alors on la voit devenir animale et protectrice envers sa famille, particulièrement lorsque les loups attaquent. Elle fait ce qu'il faut pour la garder. Comme elle, je suis très proche de ma famille. Donc c'était très naturel pour moi de jouer cet aspect protecteur. Je suis aussi une victime de la mode, donc j'ai pris beaucoup de plaisirs à essayer tout un tas de jolis costumes. Et j'aime son optimisme. Je pense que j'essaie toujours de trouver le côté positif à une situation, même si Alice est plus extrême que moi."

Comment se sont passés les scènes de bataille ?
"On a fait la plupart de nos cascades, et ça, c'était plutôt cool (parfois on a dû laisser notre place parce qu'on est incapable de les faire...). Cette partie du travail a été plutôt marrante, que ce soit à l'entraînement sur les scènes de bagarre ou sur les cascades, même si cela a été très physique. En ce qui concerne Alice, elle voit tout ce qui se passe dans l'avenir et elle peut avoir un coup d'avance sur ce qui va se passer et réagir en fonction. La chose la plus difficile à jouer, et la plus belle aussi, a été de garder son côté élégant naturel pendant les scènes de bataille. A sa façon de bouger, celles-ci devenaient vraiment une sorte de danse. Et la façon dont elle se bat dans la scène avec les loups respecte vraiment sa personnalité."

Comment décririez-vous Révélation ?
"Ce nouveau film est clairement plus mature, le plus "adulte" de la saga. Il parle des étapes cruciales dans la vie : le mariage, le fait de devenir mère, tenter de savoir qui on est vraiment et ce qu'on veut dans la vie. On a vu Bella évoluer un peu au cours des trois autres films mais, dans celui-là, tout arrive beaucoup plus vite que prévu. Elle doit faire face à de nouvelles responsabilités et faire des sacrifices. On peut dire dans un sens que ce film est plus humain, même si on se trouve au milieu de vampires, de loup-garous (rires). C'est probablement ce pourquoi les gens aiment tant cette saga. Il y a des thèmes auxquels ils peuvent se raccrocher et s'identifier, même si cela se passe dans un monde effrayant avec tous ces monstres, ces loups-garous... Tout le monde sait ce qu'est de tomber amoureux. Et même si nos fans ne sont pas encore mariés, n'ont pas encore d'enfants, ils savent que cela fait partie de notre culture, de notre environnement. Donc ils peuvent s'y raccrocher."


Le mariage de Bella et d'Edward est-il aussi féérique que vous l'aviez imaginé ?
"Le mariage est un moment magique à couper le souffle et romantique à souhait. Alice n'aurait pas rêvé mieux. On savait qu'elle avait tout vu (lors de ses visions), et qu'elle serait en charge de tous les préparatifs. Et sans trop vouloir m'avancer, je pense réellement que les fans vont adorer cette scène. Tous sont tous superbement habillés, la robe de mariée est sublime. Et tous les acteurs ont fait un sacré boulot pour que tout ait l'air "vrai". Le résultat est très convaincant." 

Voyez-vous le vôtre comme cela ?
"Oh là, c'est tellement loin de moi tout ça ! (rires) Si ça se trouve je vais changer d'avis d'ici à ce que le moment arrive ! J'ai grandi près de la plage et je suis plutôt frileuse donc je vais éviter les mariages dans les bois. On était tellement frigorifié, sous la pluie, pendant le tournage que mon mariage sera rempli de soleil. Là, ce n'était vraiment pas possible avec des vampires (rires). Et c'était ça le plus marrant : le contraste entre la beauté de l'endroit et du moment et le fait qu'on était tous morts de froid. On tournait essentiellement la nuit, de 18/19h jusqu'à 7h du matin. Et il pleuvait, il faisait super froid et on était dans nos petites robes et on se disait "pourvu que ça passe bien à l'écran !" (rires)"

Maintenant que la deuxième partie a été tournée, qu'est-ce qui va vous manquer le plus à propos de la saga ? Et d'Alice ?
"C'est génial de pouvoir se dire que je vais bosser sur quelque chose de marrant, avec un personnage toujours optimiste. C'est peu courant de jouer une femme avec des super pouvoirs, avec toute cette classe et ce culot. Ce qui va me manquer le plus c'est le côté grande famille que nous avions formé. A chaque fois qu'on se retrouvait pour un nouveau film, on était tout de suite à l'aise. Ce qui n'arrive pas toujours tout de suite (ou jamais) sur d'autres films, parce que ce sont de nouvelles têtes, de nouvelles habitudes et c'est un peu effrayant. J'ai appris à me lier à ces gens et ils sont devenus comme ma seconde famille. Donc cela risque d'être dur de me lever le matin en me disant que je ne vais pas travailler avec mes amis. Et contre toute attente, je vais surtout regretter les liens particuliers avec les fans. Car avec cette saga, on a vécu des événements spéciaux, des conférences avec eux, la presse qui nous suivait. Et c'était très excitant, c'est irremplaçable comme expérience ! Donc pendant un moment, je pense qu'il va y avoir un grand vide."


Que voudriez-vous dire à vos fans ?
"Je pense et j'espère que mes fans vont me suivre dans le reste de ma carrière, et en avoir de nouveaux qui vont me soutenir dans le travail que je vais faire. Mais le phénomène Twilight est le genre d'expérience que peu de gens connaissent. Nos fans ont grandi avec nous et nos personnages. Ce sont les mêmes qui sont auprès de nous depuis le premier jour et qui nous ont suivi ces cinq dernière années. C'est une énorme part de ma vie et celle de nos fans, et on ne pourra pas reproduire le phénomène. Avec mes futurs films, j'aurais toujours le plaisir de jouer, les tapis rouges et tout ce qui va avec. Mais Twilight est spécial."

Que diriez-vous à ceux qui vont trouver le film un peu trop édulcoré par rapport au livre ?
"On a dû modifier quelque peu ce qui était écrit dans le livre pour pouvoir tourner la scène de la naissance du bébé de Bella. De toute façon, ce que nous avons imaginé en lisant le livre n'est jamais reproduit tel quel lorsqu'on le transforme en film. Les films ont toujours respecté les livres, mais on a été vigilants à ne pas en faire trop à cause de l'âge de nos spectateurs. Bill Condon et la scénariste ont fait tout leur possible pour faire de la naissance le moment phare du film, sa marque de fabrique, si on peut dire. C'est une scène tellement intense qu'elle éclipse presque tout le reste, en donnant aux fans ce qu'ils attendent, sans trop en montrer."

Comment s'est passée le tournage de l'accouchement ?
"J'imagine que cela été très dur pour Kristen Stewart de tourner cette scène. On n'en a pas parlé avant car c'est le genre de moment où on reste concentré, et finalement, c'est davantage l'instinct qui parle. On ne sait jamais ce qui va réellement se passer, puisque nous ne sommes jamais passés par-là (et j'espère qu'on n'en aura pas l'occasion dans ces circonstances... (rires). J'étais très nerveuse au sujet de cette scène alors que je ne tournais même pas dedans ! Alors j'imagine la peur de Kristen..."

De toute la saga, quels sont vos moments préférés ?
"La scène de baseball dans le premier film sera toujours un moment très spécial pour moi car c'est la première scène où on jouait tous ensemble. Et le résultat est plutôt chouette. Et la scène du mariage est quelque chose qui me restera car nous sommes tous là, et ce sont les derniers de tournage, ce qui donne un petit quelque chose supplémentaire au moment. Et un mariage, quoi de plus beau pour terminer une saga !"

Pour le fun... puisque Alice est une femme aux super-pouvoirs, si vous pouviez choisir une capacité extra-ordinaire, quelle serait-elle ?
"Voler, ce serait vraiment cool. Au moins je pourrais éviter tous les embouteillages (rires). Et au-delà de cela, avoir la sensation de s'élever quand on veut, avoir cette sensation de liberté."


Propos recueillis par Marie, au Park Hyatt Vendôme.

Critique : Twilight : Révélation - part 1 : décevant (16/11/11)

La période d'embargo imposé par les studios américains étant terminée, TvCinephages peut enfin vous présenter le dernier né de la saga Twilight : Révélation - partie 1 (la deuxième partie est prévue en 2012 pour faire durer le plaisir... de voir le tiroir-caisse se remplir). Un quatrième épisode plus sombre malgré quelques heureux événements, où le désir de la chair, si puissant, risque d'emporter Bella (Kristen Stewart) vers la mort.


De quoi est-il question ? 

Est-il encore besoin de présenter ce phénomène littéraire adapté au cinéma (aux recettes étourdissantes de près de 2 milliards de dollars) ? Pour les retardataires alors...
Le film s'ouvre sur les images du bonheur des tourtereaux, Bella et Edward (Robert Pattinson), qui doivent convoler en juste noce. Alice (Ashley Greene, dont l'interview est ICI) l'avait déjà aperçu dans ses visions : le mariage est féérique, les mariés sont sublimes, tous les amis sont présents, il n'y a plus qu'à écraser sa petite larme. Voilà le moment tant attendu par les fans depuis plus de quatre ans et qui a de quoi ravir les plus romantiques des adolescentes. 

Vient ensuite la lune de miel sur les plages du Brésil désertes, où les deux amoureux se révèlent être des amants fougueux (mais en toute chasteté à l'image...). Le résultat se voit plus tard : bains de minuit où toute nudité reste pudique et filmée de dos, lit démonté sans voir comment, même si les plumes des coussins éclatés volent encore au petit jour en disent long sur la violence des ébats !
Rapidement, la jeune épouse se retrouve enceinte et rien ne se passe évidemment comme prévu. Vent de panique : les jeunes mariés plantent la plage et les cocotiers pour rentrer au bercail fissa, où les attend le clan des Cullen au grand complet, accompagné de quelques boules de poils à grandes dents.

Le film bascule à ce moment là dans le drame et les souffrances, aux frontières de l'agonie. On comprend mieux alors, les réticences d'Edward à céder à l'appel de ses sens : Bella, cadavérique, pâlie telle Blanche-Neige sous crack, attend un enfant hybride mi-vampire mi-humain en train de la dévorer de l'intérieur. Cet enfant, pourtant de l'amour, lui brise même les côtes pour se faire un nid à sa mesure... C'est alors que le discret et ombrageux mais bienveillant et fidèle ami de Bella Jacob (Taylor Lautner), finit par choisir son camp entre celui des vampires et les siens afin de préserver l'essentiel : la vie de Bella.

Révélation ? On a dû passer à côté...

On attendait de pied ferme ce nouvel opus qui devait révolutionner la saga. A entendre les acteurs en parler, il devait s'agir du plus drôle, du plus abouti, du plus charnel (mariage, lune de miel, accouchement...). Eh bien, on s'est fait avoir ! Rien de bien palpitant ne se passe à Forks... ou ailleurs.
L'humour, on le cherche encore. A moins qu'il ne réside dans l'hôtel (où Bella et Edward passent leur nuit de noce) lors de la découverte du lit par les employés de maison. Il aurait mieux valu installer dès le départ une légèreté adolescente dans le script qui aurait donner un peu plus de fantaisie au film qui, décidément se prend vraiment trop au sérieux, à en devenir parfois ridicule (comme lors du choix du prénom du bébé).

Si l'un des moments clé du film est le mariage façon princesse Sarah, les prises de vue aurait pu être un peu plus subtiles que les images sans saveur ressemblant à celles de tonton Albert au mariage de la cousine Bertha. Des gros plans en veux-tu en voilà : une fois sur la robe (certes, magnifique), sur les invités, sur la bague, retour aux invités tout sourire... Tout sauf du cinéma. De même que la scène qui se devait être "hot" selon les dires de R-Pattz en personne (“il n’était pas question d’édulcorer quoi que ce soit", "Révélation pourrait être tout public... à moins qu'ils ne coupent tout !") n'est que mensonge ! La loi Content Rating System est passée par là et a tranché dans le vif : pour le jeune public, pas de sexe (remplacé par un innocent fondu au noir), ni d'accouchement gore. Pour ce dernier, seuls des bruitages prononcés évocateurs ont le droit de cité, qui sonnent comme un avertissement crié par les mouvements pro-abstinence américains.

Reste que Révélation mise sur les codes du film ado tout public, multipliant les scènes mièvres où les deux protagonistes principaux passent leur temps à se cajoler, se bécoter et se regarder dans le blanc des yeux sur fond de musique mielleuse (dont une reprise d'un album précédent). Seule source d'enjeux narratifs : la division dans le clan des loups-garous, duquel Jacob finit par s'éloigner pour s'affranchir du poids de son héritage et vivre son amour pour Bella dans l'ombre.




En résumé : un film pour les fans et rien que pour les fans, qui ne vaut le prix de sa place de ciné que pour la dernière demi heure (et encore...). Monsieur Condon, me voilà fâchée avec vous !

Snow White and the Hunstman : premier trailer : Oh la méchante Reine !

Blanche-Neige et les Sept Nains... Combien de petites filles ont entendu cette histoire ! La version de Rupert Sanders reprend la trame principale maintes fois lues et répétées par des millions de parents, en lui donnant un sacrée dose de de testostérone et de badass-attitude. Finis les oiseaux qui chantent et les mignons petits lapins dans la forêt ! Et bonjour les grosses bêtes féroces, les batailles sans pitié en armure et la Reine impitoyable de cruauté et de pouvoirs maléfiques. Voilà une relecture qui va balayer les idées préconçues de la jeune naïve effarouchée pourchassée par une Reine, vieille et décrépie !



Après avoir vu les premiers posters très stylisés, les premières images donnent une vision de l'histoire du point de vue de la Reine (Charlize Theron). On apprend qu'elle garde sa jeunesse en "absorbant" la beauté" des jeunes filles. Son "miroir-miroir" lui révèle qu'elle est "toujours la plus belle", jusqu'à ce qu'une jeune femme, bien plus jolie qu'elle, vienne perturber ses plans. À la minute où elle apprend son existence, la méchante Reine envoie un chasseur (Chris Hemsworth, vu dans Thor) la tuer. Évidemment, la jeune fille en question s'appelle Blanche Neige (Kristen Stewart) et elle n'a pas l'intention de se laisser faire ! Et évidemment il va y avoir une histoire d'amour là-dessous... C'est à ce moment-là que l'histoire se détache de son origine.

"Consume her heart and you will live forever"

Cette première minute est d'un esthétisme flamboyant. Pourvu que la forme n'écrase pas le fond ! Comme tout bon trailer, il se termine par les phrases glaçantes mettant en appétit (tirées du conte originel) : "Lips red as blood. Hair black as night. Bring me your heart, my dear Snow White." On a hâte de voir ce que cette Reine avide de beauté va bien pouvoir faire face à la jeunesse et à la fougue de la belle Blanche-Neige ! Mais pour cela il va falloir attendre l'été prochain...


dimanche 13 novembre 2011

[Avis] Or Noir : film épique aux parfums exotiques et surannés (2011)


OR NOIR


De Jean-Jacques Annaud
Avec Tahar Rahim, Mark Strong, Freida Pinto, Antonio Banderas...
(2011)


Or Noir est une grande fresque épique située en Arabie du début du XXe siècle, au moment où les premières gouttes de pétrole commencent à être découvertes. Et au milieu de ce terrain convoité par une compagnie américaine, deux émirs qui se toisent du bout à l'autre de leur territoire et finissent par entrer en guerre; l'un pour le respect de sa terre et des traditions, et l'autre pour le potentiel de richesse que l'or noir lui offre. C'est alors qu'un jeune Prince, jeune libraire timide, va se découvrir une âme de soldat et va unir les tribus du royaume du désert.


Jean-Jacques Annaud a de nouveau posé ses caméras dans un décor de carte postale. Aprés l'énorme four qu'il a connu avec Sa majesté Minor, le réalisateur française nous emmène cette fois-ci dans les déserts arabes, Tunisien et Qatari pour être précis, un espace naturel qu'il n'avait pas encore conquis (après l'Himalaya, pour 7 ans au Tibet, la jungle dans Deux frères, la Russie dans Stalingrad, etc.). Voilà qui est fait. Et grand bien lui fasse ! 

Comme dans tout film à gros budget qui veut en mettre plein les yeux, il y a du bon et du mauvais. Annaud frappe fort avec son casting international, qui assume totalement son côté glamour (tous sont toujours superbement maquillés et tirés à quatre épingles), et non à la recherche d'une origine arabe correspondant à leurs personnages. On sait bien qu'Antonio Banderas, Mark Strong et Freida Pinto ne sont pas de là-bas ! Quant à Tahar Rahim (dont l'interview est ici), il aurait pu faire illusion, mais tout le monde parle anglais, dans ce Moyen-Orient du début du XXe siècle. On a compris que tout n'était pas là pour "faire vrai", mais pour raconter une histoire et nous en mettre plein les mirettes. Et cela fonctionne ! Pour preuves, de grandes scènes de bataille à dos de chameaux, usant sabres et cimeterres, plutôt réussies, voire impressionnantes. Et sans effets spéciaux, s'il vous plaît ! Une chose qui devient rare... 

Mais Annaud n’a pas pris que les bons aspects du cinéma hollywoodien. Quelques détournements un peu faciles dans les scénario alourdissent la mise en scène. Rien ne manque : le héros qui meurt sans mourrir, les sympathiques personnages secondaires sacrifiés pour la bonne cause afin d'émouvoir les âmes sensibles, les caricatures de femmes bonnes à marier ou d’aventurières rebelles… D'ailleurs, une fois de plus, la belle Feida Pinto récupère un rôle de faire- valoir qui n'a sans doute que peu d'intérêt.

Au-délà de la forme, Annaud a su mettre un certain fond, sans prendre partie sur les sujets les plus sensibles. L’accent est mis sur les us et coutumes d'alors, où les femmes, toujours enfermées, filmées dans l’ombre, regardant à travers les moucharabiehs les hommes partir au combat. Et malgré ce côté surranné (et tellement actuel dans certains pays), le film montre des peuples arabes autrement qu'en terroristes, poseurs de bombes ou de simples barbus fondamentalistes à fond sur la Charria. Enfin un film qui dédiabolise ces peuples si souvent maltraités au cinéma depuis les événements du 11 septembre. Il soulève des points mentionnés dans le Coran, lançant des débats éclairés sur les multiples interprétations possibles du livre sacré sans jamais donné raison à l'un où à l'autre. Entre tradition et modernité, l'essentiel réside dans le dialogue.

En résumé : Or noir évoque sans l'ombre d'un doute Lawrence d’Arabie dès ses premiers plans. Impossible de ne pas y penser. Les petits râtés ne suffisent pas à gâcher le spectacle car, somme toute, on passe un très bon moment. Or noir raconte la création de ces États coincés entre les pétrodollars et le carcan de la religion de façon romanesque et bien joué (mais sans le regard perçant de Peter O'Toole... mais celui de Mark Strong n'est pas mal non plus...).

samedi 12 novembre 2011

Grimm : enquêtes sur fond de contes de "fées" horrifiques

Les chaînes américaines rivalisent d'imagination pour offrir aux spectateurs des nouveautés à la hauteur de leurs ambitions en cette période de crise. C'est à grand renfort de monstres, d'effets spéciaux et de billets verts que ABC a lancé la semaine dernière sa dernière production, The Grimm. Face à Fringe, l'indétrônable dans le genre surnaturel sur la Fox, et son concurrent "féérique" direct Once Upon a Time,  il fallait frapper fort et viser haut dès le pilote. Premières constatations : son démarrage est plutôt réussi. A l'heure où ces lignes sont écrites, seuls trois épisodes ont été diffusés, mais les spectateurs américains semblent être au rendez-vous devant cette série dont on se repaît sans rechigner, flippante sans en faire trop aux réjouissances féérico-sanglantes. TvCinephages a vu les deux premiers épisodes et vous en dit plus...

De quoi ça parle ?

Grimm nous donne un aperçu de ce que serait notre monde s'il était peuplé de créatures surnaturelles, non-identifiables par les simples mortels car ils ont une forme humaine. Le seul capable de les voir "réellement" et de les pourchasser est Nick Burkhardt (David Giuntoli), un policier de Portland qui ignore ce qu'il est en réalité : un Grimm. C'est-à-dire le descendant d'une longue lignée de chasseurs de monstres maléfiques, capables de prendre forme humaine en une fraction de seconde. Alors lorsque Nick vient à s'occuper de la disparition d'une étudiante et d'une petite fille portant un sweat-shirt rouge, le lien entre ses visions et le Petit Chaperon rouge et du "grand méchant loup" ne tarde pas à lui sauter littéralement aux yeux. Pour l'accompagner, un ami et partenaire de "chasse" estampillé Shaft nommé Hank (Russel Homsby), qui ne connaît rien du lourd fardeau familial de son co-équipier. Et contre toute attente, une "alliance contre nature" de Nick avec Eddie Monroe, un "sanguinaire" repenti (incarné par l'un des évadés de Prison Break, Silas Weir Mitchell).

Que doit-on en penser ?

Même si on ne peut pas (encore) considérer Grimm comme un classique à part entière, la série réinterprète avec talent les contes de notre enfance. Du rythme, du suspense et des images léchées, David Greenwalt (Angel, Buffy contre les vampires) et Jim Kouf (National Treasure) n'ont rien laissé au hasard. Même si le coup du Petit Chaperon rouge paraît un peu évident (et téléphoné ?) dès qu'on aperçoit l'étudiante courant dans les bois habillée de carmin... Il fallait bien commencer par une "affaire" entrée dans l'inconscient collectif pour amorcer le pilote.


Grimm pourrait être résumé comme un New York Unité Spéciale perdu dans le XIXe siècle allemand des frangins Jacob et Wilhelm Grimm. Maisau vu des deux premiers épisodes, cela paraît plus subtile que cela. Le scénario est construit de telle façon qu'un chaud-froid est soufflé en permanence sur l'intrigue. Celle-ci, extrêmement prenante, nous entraîne dans un monde de plus en plus noir. Son énergie narrative est relayée par la présence de l'excellente Kate Burton, qui interprète la tante de Nick. Celle-ci révèle (au compte-goutte) la vraie nature de son neveu à coups de "Il y a des choses que tu ne sais pas" et de phrases à demi expliquées qui laissent entrevoir un lourd passé chargé de noirceur et de secrets. Suspense oblige. Des moments plus légers et humoristiques ont aussi leur place grâce à la complicité naissante et improbable entre Nick et ce méchant loup qui ne fait plus de mal... même si l'envie ne lui manque pas.


En résumé : Une série prometteuse à l'esthétique travaillée pour que notre imagination déborde, où les lumière rasantes et les effets spéciaux glaçants nous renvoie à nos propres peurs décennales. Une jolie surprise de fantaisie morbide mais pas gore. En espérant que les scénaristes ne gâchent pas tout ce potentiel en ne restant que sur une succession d'agressions sans creuser l'aspect "chasseur", ce qui donnerait une dimension thriller encore plus intense.
A confirmer...





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