lundi 26 septembre 2011

The Grey : Va y avoir du mordant !



Liam Neeson, acteur irlandais quasi sexagénaire, tient toujours la forme ! A défaut d'avoir été dans Very Bad Trip 2, il reprend son rôle de super-mâle-qui-n'a-peur-de-rien (mais qui lutte quand même) dans son dernier film (popcorn ?), L'Attaque des loups (The Grey), signé Joe Carnahan. En plein hiver, il va devoir tout faire pour survivre face à une meute de loups affamés dans un environnement plus qu'hostile : les terres glacées d'Alaska. Il se retrouve dans cette position avec quelques survivants d'un crash d'avion. On ne s'inqui!te pas trop pour lui... il a l'habitude de se retrouver face à des méchants qui veulent sa peau (Taken, Sans Identité...). Un long métrage qui s'annonce palpitant...



samedi 24 septembre 2011

Critique : Dream House : La réalité est-elle vraiment celle qu'on voit ? (5 octobre)

Quelque part entre Cowboys et Aliens, Les aventures de Tintin et le secret de la Licorne (dans lequel il interprète Rackham le Rouge) et The Girl with the Dragon Tattoo, Daniel Craig a fait un détour sur le plateau de Dream House, réalisé par Jim Sheridan. Deux fois Oscarisé (pour My Left Foot et Au nom du père) et 16 fois nominé, ce dernier s'aventure ici dans un thriller psychologique (au budget modeste), qui voit un homme se débattre avec son passé et son présent plus que troublant.


De quoi ça parle ?

Will Atenton (Daniel Craig) a tout pour être heureux : une femme sublime qui l'aime (Rachel Weisz), des enfants adorables, une belle maison dans un quartier résidentiel en Nouvelle-Angleterre et le succès professionnel dans l'édition. Un jour, il quitte son poste pour s'occuper davantage de sa famille. Alors qu'il s'installe dans cette nouvelle vie, le couple découvre que son domicile est le lieu d'un triple assassinat épouvantable, dont ressort un seul survivant : le père de famille. Intrigué, Will se met à chercher des réponses lorsqu'il se pense responsable de cette tragédie. Sa seule piste est la voisine d'en-face, Ann Patterson (Naomi Watts) qui était proche de la famille tuée. Tous les deux vont reconstruire le puzzle de l'histoire, tout en découvrant l'inimaginable...


Voilà l'un des films qui m'a laissée perplexe en sortant de la salle. Comme un arrière goût de superficiel.
Comment parler de ce film sans en révéler la moelle ? A première vue, le trailer (ci-dessous) en disait déjà un peu trop (à mon goût) quant au rôle du père dans la tuerie de cette famille. Mais comme tout bon thriller, il fallait donner sa chance au scénario. Celui-ci joue sur des faux-semblants, des trompe-l'oeil et des twists qui sont utilisés pour faire douter le spectateur. L'intrigue se dévoile à mesure que Will avance dans son enquête pour trouver l'assassin. On se place alors du point de vue de ce père et on prend partie pour lui, jusqu'à ce qu'il doute de lui-même. On en vient alors à douter de notre propre perception de l'intrigue. Encore plus troublant, le réalisateur nous plonge dans deux réalités qui au début paraissent distinctes, mais qui finissent par s'entremêler, nous faisant perdre nos repères. On ne sait plus bien ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. Perturbant ! On ne peut alors compter que sur son sens de la déduction, aussi fiable, s'il en est.

Comme Will, on se prend à imaginer qu'une deuxième réalité existe, pour ne pas voir la vérité vraie en face, aussi insupportable qu'elle est. L'imagination peut alors sauver une vie du chaos ou la faire tomber dans la folie pure. On pourrait voir dans Dream House qu'une histoire de fantômes. Et si on n'y croît pas, ce n'est alors qu'une histoire d'imagination. Libre au spectateur d'y voir ce qu'il a envie de croire. Et voilà qui est le plus dérangeant. Car on n'y croit pas tout à fait. Et c'est bien dommage car tout n'est que question de croyance. Et pourtant, ce procédé nous avait tous laissé la bouche grande ouverte à la fin du fabuleux Shutter Island, du grand Scorsese, avec Leonardo di Caprio. La faute au budget ? Aux acteurs ? Au réalisateur ? Au scénario ?

Si le couple Daniel Craig et Rachel Weisz fonctionne bien (et pour cause !), le reste sonne faux. Les indices laissés par Sheridan sont souvent trop gros pour ne pas être visibles à 3 km. Ne serait-ce que le basique changement d'apparence de Daniel Craig lorsqu'il doute de sa responsabilité dans le meurtre de cette famille. Et comment ne pas en vouloir au réalisateur lorsqu'il sort les violons pour la scène finale, tellement prévisibles... Mais je n'en dirai pas plus, ce serait une faute professionnelle...
Mais il faut bien l'avouer tout de même, a posteriori, lorsqu'on repense à tous les éléments qui semblaient insignifiants au départ et que l'on met bout à bout, il flotte un parfum final à la Sixième Sens de Night Shyamalan.


En résumé : Tout n'est pas à jeter, loin de là. On passe tout de même un bon moment. On ne demande qu'à y croire ! Je suis curieuse de voir la réaction du public car rarement un film m'a laissée une impression mi-figue, mi-raisin.
(Petite note : l'affiche de nos voisins outre-Atlantique est bien plus frappante et adaptée à celle qui nous a été proposée de ce côté de l'océan... je dis ça, je dis rien...)


Critique : Identité Secrète : Course poursuite musclée (28/09/11)


IDENTITE SECRÈTE 

De John Singleton
Avec Taylor Lautner, Lily Collins, Alfred Molina, Jason Isaacs, ...

Retrouver son identité pour savoir d'où l'on vient... Une mission souvent donnée aux héros de films durant cette dernière décennie, mais avec un traitement bien différent pour chacun. Là où le côté psychologique avait une certaine dimension dans Hanna (de Joe Wright, avec Ronan Saoirse), Sans Identité (de Jaume Collet-Serra, avec Liam Neeson) ou dans la trilogie Jason Bourne (surtout les deux derniers opus réalisés par Paul Greengrass), il est passé sous silence dans Identité Secrète. Après le cinéma d'auteur avec Boyz n'the Hood (nominé à l'Oscar tout de même !), le réalisateur John Singleton est devenu un légionnaire du film d'action (Shaft, 2 Fast 2 Furious, Quatre frères). Avec Identité Secrète, il nous livre un actioner efficace (inspiré de Bourne... une référence assumée), mais qui pêche par l'interprétation émotionnelle de son acteur principal, Taylor Lautner. N'en déplaise aux jeunes filles en fleur qui, je n'en doute pas, se focaliseront surtout sur la plastique tout en muscles du jeune héros, loup-garou de la saga Twilight.
 


Nathan est un ado insouciant et casse-cou. Comme tous les jeunes de son âge, il cherche sa place dans la société (et par société, comprendre les bras d'une fille), veut se détacher de ses parents, qui lui font mener une vie plutôt athlétique et disciplinée. Il sent bien qu'il n'est pas à sa place, sans savoir pourquoi. C'est en faisant un devoir pour l'école qu'il découvre une photo de lui, enfant, sur un site de personnes disparues. Alors se pose la question : ses parents sont-ils vraiment les siens ? S'en suit une course vers sa véritable identité, semée d'embûches et de méchants qui veulent sa peau.


Mais qui suis-je ? Dans quel état j'erre ?


La thématique de la recherche de sa propre identité n'est pas inintéressante en soi. Dans une autre mesure, on se cherche tous plus ou moins à un certain moment de notre vie. Mais là n'est pas vraiment le propos d'Identité Secrète. Dans ce film, l'action prime sur tout le reste. Et sans être révolutionnaire, il tient la dragée haute à de nombreux longs-métrages du genre. On peut regretter tout de même un peu de profondeur dans le scénario, un peu léger concernant le fameux complot dans lequel Nathan est plongé. Manichéen, on y retrouve le méchant venu d'Europe de l'Est (le glaçant Michael Nyqvist, vu dans Millenium) contre un ripoux de la CIA (Alfred Molina, le méchant de service qui autrefois a déployé ses tentacules dans Spider-Man 2), et au milieu un débutant qui possède une mystérieuse liste, contenant de précieux noms. Un casting habitué du genre auquel il faut rajouter Jason Isaacs, le terrible Lucius Malefoy dans la saga Harry Potter, Maria Bello, jouant souvent la nana burnée, hyper entraînée, et la non moins talentueuse en la matière, Sigourney Weaver, qu'on ne présente plus). Mais il semble parfois incarner des clichés, se caricaturant quelque peu eux-mêmes. Malgré tout, on se laisse embarquer. Ah la magie du cinéma !



Taylor Lautner, habitué des arts martiaux depuis son plus jeune âge, ne ménage pas ses efforts et rend ses scènes d'action tout à fait crédibles et enlevées. Rien à dire, les combats et autres cascades sont impeccablement réalisées. Le jeune acteur saute d'un bout du cadre à l'autre avec une facilité déconcertante (même si de nombreuses prises ont été nécessaires pour arriver à ce résultat), pour notre plus grand bonheur de fans de "films pop-corn".



Pour ce qui est de son interprétation, c'est une autre histoire... Une histoire de sourcils, qu'il fronce en permanence, lui donnant une mono-expression figée et donc peu variée. Voilà qui est dommage, surtout lorsqu'il s'agit de scènes capitales, comme lorsqu'il apprend qu'il n'est pas ce qu'il pense être. Ou lors de moments plus intimes avec celle qu'il aime depuis toujours (Lily Collins joue ici une mignonette plutôt pêchue, mais sans grand charisme. On l'espèrera plus affirmée dans Blanche Neige de Tarsem Singh). Mais on va mettre cela sur le compte de sa jeunesse dans le métier et de son manque d'expérience dans des films plus exigeants en émotions. Si Identité Secrète a été conçu comme le démarrage d'une trilogie (à confirmer au vu du succès dans les salles), il se pourrait bien que le jeune Taylor prenne du galon en tant qu'acteur et s'améliore, filon du billet vert oblige. C'est tout ce qu'on lui souhaite (car on l'aime bien quand même...) ! Mais la barre est haute : ce genre de films à épisodes ont commencé avec des acteurs de grande valeur... Sean Connery, Matt Damon, Harrison Ford... Taylor Lautner devra alors changer son jeu de sourcils s'il veut être à la hauteur de ses aînés.


En résumé : Un film d'action pour ado (quoiqu'en disent les publicists américains !) bien mené, avec un scénario qui ne fera mal aux neurones (mais efficace). Et ce n'est pas ce qu'on lui demande... Vous voilà prévenus !


vendredi 23 septembre 2011

Misfits : Hi Vegas, Bye Nathan... l'épisode final

Nous n'avions qu'un aperçu du départ de Nathan du groupe des Misfits. Voilà le dernier épisode de transition où il laisse sa place à Rudy. Bye Bye Nathan !

jeudi 22 septembre 2011

Critique : We Need to talk about Kevin : une vie en enfer (28 septembre)

We Need to talk about Kevin est un film aux vertus... contraceptives : il a de quoi refroidir toutes les femmes qui hésitent à devenir maman ! Il faut l'avouer, le film met en scène un enfant terrible, un véritable petit diable au sens propre du terme, et qui deviendra le plus monstrueux des ados. Face à lui, une mère désemparée, rejetée, humiliée, incapable d'accéder à l'instinct maternel. Et pour cause !

 De quoi ça parle ?
Kevin est un enfant au départ désiré... sous le coup de l'émotion. Dès sa naissance, sa mère le rejette, comme incapable de s'occuper d'un être vulnérable. Mais vulnérable, Kévin ne le restera pas longtemps. Il développe une réelle aversion pour sa mère, devenant insupportable, même sadique au plus au point. Eva, sa mère, ne sait plus comment tirer de lui une once d'humanité, alors qu'il se comporte comme un parfait petit chérubin devant son père (John C. Reilly). Plus il prend de l'âge, plus cette aversion se transforme en une haine viscérale, sans retour possible. Jusqu'où Kévin est-il capable d'aller pour faire enrager sa mère ? Jusqu'au crime le plus horrible...

Voilà un portrait d'enfant extra-ordinaire comme le cinéma en voit rarement. Inspiré du roman écrit par Lionel Schriver en 1999, We Need to talk about Kevin est un film sous forme de "règlement de compte à OK Coral" en bonne et due forme entre une mère et son rejeton. Rien est épargné à cette femme qui, dans son silence résolu, ne peut s'empêcher de réfléchir à sa culpabilité dans l'évolution tragique de son enfant. Elle se bat avec elle-même pour savoir quelle part de responsabilité elle a dans ce qu'est devenu son fils. Ou si elle a tout simplement mis au monde un monstre. Trop maladroite, trop aimante, trop impatiente... ou tout simplement pas faite pour être mère ?

Là où le livre n'était qu'une succession de lettres d'Eva à son mari, le film délaisse le côté psychologique pur pour un style visuel direct et souvent cru. La réalisatrice Lynne Ramsay (Ratcatcher, Voyage de Morvern Callar) en dérangera sûrement plus d'un. Construit sous forme de flash-backs incessants, ce long-métrage fait figure de collage visuel où différentes temporalités se mélangent... Passé, présent, tout est sans dessus dessous... Les dialogues se font rares pour que rien ne perturbe le cheminement de cette relation tordue, et pour comprendre pourquoi Kevin est devenu ainsi. A l'appui, un symbolisme autour de la couleur rouge omniprésente (un procédé un peu lourd au bout d'un moment), accompagné d'effets sonores répétés, comme pour appuyer le drame que vit cette famille. Cette première demi-heure déroutante, radicale, parfois rebutante pourra en larguer quelques-uns. Mais elle est indispensable. L'attente en vaut la peine !


La construction prend ensuite la direction d'un réalisation plus classique, stable, toute en gardant son esthétique léchée et son sonore d'arrosage de jardin, annonciateur de tragédie. Kevin (Ezra Miller), devenu ado, reste une énigme. Tant pour le spectateur que pour sa propre mère. Et quel acteur ! Agé de 18 ans, Ezra Miller déborde de charisme et attire avec son regard diaboliquement glaçant ! Ce jeune new-yorkais a une intelligence d'interprétation qu'on a du mal à imaginer chez un acteur de cet âge. Du grand art ! Il confirme mes premières impressions lorsque je l'ai découvert dans Another Happy Day (de Sam Levinson, dans lequel il joue aussi un ado en lutte permanente avec sa mère). Une véritable "Fucking attitude" naturelle, et lorsqu'il joue, l'espace de jeu n'appartient qu'à lui. Il crève l'écran ! Il ne laisse aucune chance à sa mère de cinéma, Tidla Swinton. Cette Écossaise au physique anguleux, voire androïde, est toute aussi fabuleuse en mère torturée. D'une scène à l'autre, elle matérialise l'angoisse absolue de cette mère assaillie par les attitudes et le visage terrorisant de son fils. Impliquée dans ce projet depuis de nombreuses années, Tilda Swinton incarne une femme émotionnellement paralysée, devenue asociale à cause du rejet du reste de son entourage (on comprend pourquoi à la fin). Incapable d'aimer malgré toute sa bonne volonté, elle ne sait pas exprimer ce qu'elle ressent. Point de rage, point de cris, ni de colère exultée. Et c'est bien là le problème... Rien ne se passe entre eux si ce n'est des regards, silencieux, remplis de haine et de sadisme. elle ne craque qu'à un seul moment : après avoir supporté un de ces nombreux caprices, elle finit par jeter son fils par terre. Moment terrible pour une mère. La cicatrice laissée par la chute fera dire à Kevin quelques années plus tard, droit dans les yeux de sa mère : "c'est la seule chose sincère que tu n'aies jamais faite". Dur !
Sans vouloir révéler la fin, on verra cette mère lâcher prise, épuisée par ce fils qu'elle a porté tant bien que mal. Son 18e anniversaire résonne comme la cloche de la liberté pour elle, et comme le glas d'un jeu d'enfant retors pour lui. Finalement, il a perdu...


En résumé : Une belle claque cinématographique ! Une guerre sans pitié, portée par des acteurs troublants de cruauté (même le jeune acteur qui incarne Kevin plus petit) dans une ambiance étouffante. Glaçant mais jouissif !

lundi 19 septembre 2011

Tintin et le secret de la Licorne : de nouvelles images

Voilà de quoi mieux voir tous les protagonistes de Tintin et le secret de la Licorne en performance capture ! Et de découvrir plus en détails le visage du jeune reporter, qui jusque-là, jouait à cache-cache avec la lumière et en faisait que des apparitions furtives. L'accompagnent les inénarrables Dupont et Dupond, le Capitaine Haddock baignant dans ses vapeurs d'alcool et le fidèle Milou.

Aux yeux de lynx que vous avez... Si vous êtes amateur et/ou connaisseur des albums originels, vous trouverez un clin d'oeil laissé par Steven Spielberg au travail d'Hergé.
Aller... je vous laisse chercher ? Tit tac, tic tac... Vous donnez votre langue à... Milou ?
Le journal que tient Tintin dans les mains est Le petit vingtième, la gazette dans laquelle Hergé a fait naître le personnage du journaliste aventurier. On se doute qu'en étant un grand fan de l'oeuvre du dessinateurs, Spielberg a dû truffer son film de références !

















Premium Rush : Un jeu de chat et de souris... à vélo


En voilà un qui a mangé du lion en écrivant le scénario ! Survitaminée, la nouvelle bande-annonce de Premium Rush vient d'arriver, et ça déménage ! Avant de rejoindre les rues de Gotham City et d'enfiler son uniforme de gentil flic dans The Dark Knight Rises, Joseph Gordon-Levitt (Inception) enfourche son VTT pour une course folle à travers les rues de New-York.

De quoi ça parle ?

De Willee, un jeune coursier qui trace sa route à cent à l'heure parmi les voitures, sans peur si remord dans Manhattan, jusqu'au jour où on lui remet une enveloppe, bien plus importante qu'une simple lettre d'amour et ou un télégramme.
 
Ce premier trailer ne nous montre pas ce qu'il y a réellement dans l'enveloppe qu'il doit délivrer mais apparemment, c'est ultra-urgent ! Face à lui, Michael Shannon (qui nous a ébloui dans Take Shelter à Deauville). Après avoir été le gentil poulet de Boardwalk Empire et futur méchant Zod dans Man of Steel, il joue ici un flic corrompu qui n'a qu'un but : arracher des mains cette mystérieuse enveloppe des mains de cet impétueux, agile et agressif biker sans frein. Et là commence un jeu d'attrape-moi si tu peux... où le perdant risque d'y laisser sa vie. Quand même !

Réalisé par David Koepp (qui a écrit Jurassic Park et Spiderman et réalisé Hypnose, La ville Fantôme et Fenêtre Secrète), Premium Rush s'annonce comme un bon film pop-corn, avec des mouvements de caméra ultra-dynamiques et des tours de roues plutôt balaises. On aura au moins la chance de retrouver le magnétique Michael Shannon avec sa gueule de vrai méchant, qui une fois encore va nous mettre le trouillomètre à zéro. Et on félicitera sans doute Joseph Gordon-Levitt d'avoir donné de sa personne durant le tournage, qui lui a coûté 31 points de suture lors d'une scène d'action en août 2010. A croire que Koepp n'aime définitivement pas les cyclistes !

Premium Rush sera sur la ligne d'arrivée en France le 5 septembre 2012.


dimanche 18 septembre 2011

[Critique] Restless: un duo maudit touchant (21/11/11)

RESTLESS

De Gus Van Sant
Avec Mia Wasikowska, Henry Hopper...

Ils dénotaient sur la Croisette de par leur simplicité et leur fraîcheur. Mia Wasikowska et Henry Hopper (fils de feu Dennis Hopper) font partie des jeunes acteurs encore non usés et blasés par le métier. Et ça se voit ! Le duo qu'ils forment dans Restless, le dernier long métrage de Gus Van Sant, est d'une élégance rare et d'une sensibilité à fleur de peau éblouissante.



D'une rencontre de deux solitudes adolescentes, qui vont faire un bout de chemin ensemble, même si ce dernier est un cul-de-sac annoncé. Elle, est condamnée par une tumeur au cerveau, qui lui laisse quelques mois à vivre. Lui, assiste à des enterrements à répétition depuis qu'il a manqué celui de ses parents, à cause du coma dans lequel il est tombé après un accident de voiture (qui a coûté la vie à ses parents). Réunis par une fascination morbide pour la mort, ils avancent dans un destin ombragé, sans se laisser gagner par le spleen que la situation leur impose. Vivre à fond le moment présent sans penser au lendemain.


L'idée en elle-même pouvait sentir le sentimentalisme et le pathétique à plein nez (et à des kilomètres de la pellicule !). Mais Gus Van Sant, décidément inspiré par l'adolescence (après Will Hunting et À la rencontre de Forrester), a privilégié les éclats de rire aux larmes, les situations incongrues à celles attendues. Et tout du long, malgré le poids de la maladie, l'apaisement fait place à la noirceur.
À les voir tous les deux, on se dit que ce film leur ressemble et ne pouvait être joué que par eux. D'une douceur amère, tel un parfum de jasmin laissé sur un mouchoir ancien brodé. Mélancolique mais pas larmoyant (pourtant, c'était tentant !). Drôle aussi, emporté par un cynisme délicieux (que l'on constate déjà en voyant l'affiche du film...).

On peut regretter des personnages un peu clichés; mais leur complicité, la candeur et la luminosité de Mia, et la fraîcheur et le romantisme physique d'Henry nous entraînent malgré nous dans une réalité que leurs personnages ne se cachent, mais qu'ils détournent. L'innocence apparente des dialogues est est souvent rattrapée par quelques notes de cruauté. Mais les mots d'amour, comme ceux écrits par le fantôme d'un kamikaze japonais (ami imaginaire du jeune homme) avant de disparaître, ou la scène où les deux jeunes amants se donnent l'un à l'autre, sont d'une infinie douceur. Celle-ci qui laisse place à l'espoir malgré la douleur. 

En résumé : Un véritable manifeste contre le scepticisme et le cynisme ambiants, sans complaisance ni facilité.


samedi 17 septembre 2011

Critique : Oxygène : Une véritable déclaration d'amour à la vie (12 octobre)

O2. Une simple lettre et un chiffre banal pour désigner un élément décisif dans la survie de la plupart des êtres vivants sur Terre : l'oxygène. Tellement capital que le jeune réalisateur flamand Hans Van Nuffel lui donne la part belle dans le film Oxygène (Adem, en version originale). Non pas en tant que symbole chimique naturel, mais comme synonyme de liberté, d'espoir et d'envie de vivre. Pour son premier long métrage, il a choisi de parler de la mucoviscidose. Cette maladie qui ronge les poumons à petit feu, et dont l'issue laisse peu d'espoir. Le sujet a de quoi faire peur, mais le film n’est pas une longue lamentation sur la maladie, mais bien plus un film de résistance. Le récit propose le portrait d'un adolescent qui, confronté à la mort, passe du morveux qui grille sa vie au jeune adulte rattrapé par sa conscience et obsédé par ce qu'il va laisser aux autres.

De quoi ça parle ?

Tom (Stef Aerts) et son frère Lucas souffrent de mucoviscidose. Entre deux séjours à l'hôpital, Tom traîne avec une bande de voyous, histoire de vivre le moment présent, en brûlant ce qui lui reste de vie telle une chandelle, par les deux bouts. À l’hôpital, il rencontre Xavier (Wouter Hendrickx) qui souffre d'un pneumothorax, suite à un accident de plongée. Un peu plus âgé, ce dernier ne veut pas abandonner et fait preuve d’un optimisme irréductible, même quand sa petite amie (Marie Vinck) le quitte. C'est alors que Tom fait la connaissance d'Eline (Anémone Valcke), contrainte de rester en chambre d'isolement à cause d'une bactérie résistante. Ils communiquent par téléphone. S'en suit une jolie histoire... délimitée par la vitre en verre d'une cellule de quarantaine.

Faire un film sur la mucoviscidose, c’est prendre le risque de se passer d’un potentiel public peu enclin à parler des sujets difficiles. C'est aussi prendre le risque de tomber dans la facilité du pathos, du misérabilisme et des violons moralisateurs. Mais ici, rien de tout cela. Hans Van Nuffel filme des hommes et des femmes en lutte permanente contre un ennemi invisible et impossible à battre, mais sans tomber dans ces travers, et nous livre avec subtilité sa version d'un combat bouleversant et plein d'espoir. Un véritable cri d'amour à la vie.
Les personnages mènent une vie ponctuée de séjours hospitaliers, mais ils tentent tous de se construire un avenir à plus ou moins long terme selon le caractère de chacun. Le tic-tac de la Faucheuse se fait parfois entendre comme un bruit sourd, au loin, telle une menace d’autant plus terrible qu’elle est inéluctable (et beaucoup plus proche pour ces malades que pour le commun des mortels). Ce qui semble terrible dans ce film, c’est aussi cette impression que tout se joue sur des détails, quelques minutes de retard, quelques places sur une liste d’attente, quelques degrés de trop, quelques années à vivre...

Et pourtant, Tom, Xavier, Eline, Anneleen font le choix de vivre d’une manière la plus "normale" qu’il soit, de profiter d’instants de bonheur, comme le partage d’une pizza ou un week-end à la mer. La maladie est toujours présente, de manière directe (traitement lourd, décès) ou indirecte (l'enfermement dans un milieu hospitalier), mais elle ne constitue jamais le point central du film. Oxygène ne manque pas de faire sourire, voire rire, comme dans cette scène de course-poursuite dans les sous-sols de l'hôpital, ou encore avec cet humour noir qu'ont les protagonistes entre eux au sujet de leur maladie, parfois déconcertant mais qui dédramatise leur situation.

En cela, Oxygène porte un regard pertinent et très émouvant sur la maladie. En réalité, on s'émeut autant qu'on rit, peut être justement parce que le film ne cherche jamais à enfermer ses personnages dans une condition désespérante. Une magnifique image du dépassement et de la condition humaine au delà même de la maladie. Et une formidable histoire d'amour, d'amitiés sous toutes ses formes. Celle entre Tom et Jimmy, un faux voyou qui se la joue viril mais qui répond toujours présent lorsqu'il s'agit de son pote malade. Celle entre Tom et Xavier, étrange rencontre en milieu hospitalier faite de partage, de vérités et de sacrifices réciproques. Et puis la copine de Xavier, prête à tout pour avoir un enfant, malgré sa maladie héréditaire... image étrange mais sublime du triomphe de la vie sur la mort.

En résumé : Oxygène ne peut laisser indifférent. Entre dureté et émotion, et porté par de jeunes acteurs fabuleux (un grand coup de chapeau au jeune Stef Aerts, qui signe là une interprétation toute en finesse), ce film est un petit bijou cinématographique, à qui on pardonne quelques défauts passés sous silence par la beauté des propos.

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