dimanche 11 septembre 2011

Critique : On the Ice : être ado et inuit, entre modernité et traditions (14 décembre)

On the ice nous entraîne dans les vastes paysages glacés et enneigés de Barrows, en Alaska, dans une communauté inuit, les iñupiaqs. Qalli (Josiah Patkotak) et Aivaaq (Frank Qutuq Irelan) vivotent entre battles de hip-hop et danses traditionnelles. Après une soirée bien arrosée, Aivaaq et son pote James partent chasser le phoque. Mais sur fond d'alcool et de crystal meth, ils se battent sans véritable raison. Qalli, inquiet pour son ami Aivaaq, part à sa recherche et le trouve en mauvaise position. Il s'interpose dans la bagarre. Aivaaq est assommé et Qalli tue accidentellement James. Lorsque Aivaaq revient à lui, James gît à côté de lui, se vidant de son sang. Avec tout l'aplomb qui le caractérise, Qalli décide de cacher le corps et ensemble, ils vont garder le secret... mais combien de temps ?

On the ice est un projet au long court, si on peut dire. Le premier long- métrage d'Andrew Okpeaha MacLean (dont l'interview est ICI) est directement issu d'un court-métrage salué par la critique au Festival de Sundance 2011. C'est grâce à ce coup de pouce que le jeune réalisateur a pu (en partie) financer ce long.

Si au départ, On the ice donne la sensation d'être dans la veine d'un polar à suspense, c'est avant tout la psychologie des personnages qui est mise en avant. Il se concentre les conséquences que peuvent avoir un tel acte dans une communauté soudée, isolée et non violente. Ainsi, le réalisateur et ses tours de passe-passe scénaristiques pour ne pas faire retomber la tension, échafaude des rebondissements parfois faciles et déjà vus, mais qui fonctionnent plutôt pas mal. On se plonge dans la tête des adolescents : l'un promis à un futur d'alcoolique, comme ses parents, et qui accumule les embrouilles, et l'autre un bel avenir universitaire devant lui, qui fera son possible pour ne pas enfoncer son pote un peu plus dans les problèmes. Mais tout cela ne se fait pas sans mensonges ni trahison. D'autant plus quand le père de Qalli commence à avoir des soupçons. Les paysages hivernaux et désertiques (qui nous rappelle un certain Fargo) accentue cette oppressante impression de vase-clos d'où il est impossible de s'échapper. Une claustrophobie qui s'accentue à mesure que leur propre piège se referme sur eux. Si l'intrigue manque quelque peu d'originalité et traîne plusieurs fois en longueur, on peut saluer l'envie de nous présenter une culture et un mode de vie qui ne sont pas souvent montrés au cinéma... et c'est bien dommage.



 Petite interview du réal à Sundance :

Messages les plus consultés