vendredi 20 janvier 2012

Critique : Sherlock Holmes : jeu d'ombres : Un course-poursuite haletante (25/01/12)

En prononçant "L'enquête est rouverte..." à la fin du premier opus, il était évident que nous retrouverions le détective et le médecin britanniques dans de nouvelles aventures. On prend les mêmes et on recommence ? Sherlock Holmes et son acolyte, le Dr Watson, sont entraînés dans une enquête encore plus complexe que la première. Ce qui n'est pas pour déplaire aux neurones aiguisés du locataire de Baker Street. Il va être confronté à son pire ennemi : le professeur James Moriarty, le criminel à l'esprit le plus affûté connu sur Terre. Entre eux va s'engager un jeu où les participants -- du même calibre -- va se transformer en compétition mortelle, où chacun d'eux aura besoin de l'autre pour atteindre ses objectifs. Mais qui va gagner ?


L'histoire :
© Warner Bros
Le spectateur retrouve ses héros là où ils les avaient laissés : Watson (Jude Law) est sur le point d'épouser la douce Mary, et Holmes (Robert Downey Jr), totalement déjanté, sombrant dans les vapeurs d'alcool tout en testant de nouveaux gadgets. Une vie tranquille en soi... C'était sans compter les desseins du professeur James Moriarty (Jared Harris). Celui-ci fait son entrée en scène dans le monde en mettant à profit son intelligence au service de plans diaboliques, sans aucun scrupule ni sens moral. Aux quatre coins de la planète, on apprend que des puissants industriels tombent les uns après les autres dans des circonstances plus que suspectes. Personne ne fait de lien entre ces funestes événements sauf le facétieux Sherlock Holmes. Ce dernier y voit là une main maléfique voulant semer la mort et la destruction. Mais qui peut bien être à l'initiative d'une telle horreur ? Sherlock Watson décident d'unir leurs compétences une nouvelle fois pour démasquer le coupable. Depuis Londres, où il rencontre la jeune Simza (Noomi Rapace), leurs investigations les mènent à Paris, en Allemagne, en Suisse et leur font prendre des risques de plus en plus difficiles à gérer. Moriarty semble toujours avoir un coup d'avance sur eux. Mais s'ils ne réussissent pas leur mission, il semble qu'au-delà de la richesse et du pouvoir que pourrait accumuler le professeur, la face du monde pourrait bien s'en trouver bouleverser...

© Warner Bros
"C'est notre dernière enquête Watson. J'ai l'intention de vivre pleinement cette aventure"

© Warner Bros
Le jeu du chat et de la souris, du gendarme et du voleur... Holmes veut arrêter Moriarty, et Moriarty veut hacher menu Holmes. Une chasse à l'homme où tous les coups sont permis, même les plus tordus. Dès le départ, on se retrouve dans le bain. Explosion impressionnante, cavale enclenchée, sous-fifres remis à leur place grâce à des tours de passe-passe... Holmes n'a pas perdu de sa verve et de son habilité. Une mise en scène rapide et qui claque ne laisse aucune place au temps mort.
Ralentis, flash-backs et flash-fowards montrent la rapidité de la matière grise du détective en action, pour un script peaufiné au détail près.

© Warner Bros
Cascades, micro-visions détaillées et balles qui sifflent entre deux réparties mordantes. Celles-ci s'enchaînent, montrant les deux compagnons d'aventure comme vieux "couple" qui ne sont plus à un reproche ou un pic près. Un schéma déjà vu dans de nombreux films d'action où deux héros préfèrent s'en mettre plein les moustaches et continuer la bagarre plutôt que d'apprécier les moments de répit en silence... Une cadence infernale pour le grand plaisir du spectateur. L'alchimie fonctionne toujours. Elle est loin l'image du détective en charentaises, à la pipe recourbée et au couvre-chef étrange avec ses oreilles rabattues !
Jared Harris (vu dans Mad Men), impeccable de froideur telle une ombre inquiétante sur l'avenir de l'Europe, s'oppose avec justesse aux clowneries de Robert Downey Jr. Avec son visage de Monsieur-tout-le-monde, se fond dans la masse pour mieux arriver à ses fins. Trop identifié, le visage d'un acteur plus connu aurait pu ruiner l'effet de surprise de ce méchant imprévisible. Quant à la jeune Noomi Rapace en diseuse de bonne aventure est loin de faire figure de faire-valoir ou de l'image de la jeune fille en détresse. Elle est en train de se faire une place méritée dans le cinéma internationale. Elle est annoncée à l'affiche de plusieurs projets d'envergure dans les mois à venir.

© Warner Bros
© Warner Bros
En résumé : Entre science-fiction et terrorisme, on retiendra l'ambition d'un scénario complexe qui développe une menace planétaire. Une mécanique sans accro qui divertit mais sans réelle surprise. Quoi d'autre inventer si un troisième opus devait naître ? Difficile de ne pas penser à un changement de réalisateur afin d'apporter un œil neuf et de nouvelles idées, malgré la travail remarquable de Guy Ritchie... jusque là.

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