mercredi 4 janvier 2012

Critique : Le Pacte : Un héros... en toc (4/01/12)

Avec Le Pacte, Richard Donaldson (Cocktail, La Mutante, Le Pic de Dante, Braquage à l'anglaise) nous emmène dans les rue de la Nouvelle-Orléans post-Katrina, où la violence et les crimes quotidiens se comptent par centaines. Après avoir essayé tous les styles, le Néo-Zélandais s'essaie au thriller rayon vengeance.

De quoi s'agit-il ?

Will Gerard (Nicolas Cage) est un prof de littérature dans un lycée comme les autres. Il mène avec sa femme une vie tranquille, ponctuée de sorties entre copains, de tournois d'échec et de cours de violoncelle. Mais lorsqu'un soir, celle qu'il aime se fait violemment agresser, son sang ne fait qu'un tour et la vengeance se lit au bord de ses lèvres. C'est alors qu'il fait la rencontre d'un homme mystérieux (Guy Pearce), qui lui propose de "s'occuper de l'agresseur" en échange d'un service demandé en temps voulu. Will apprend que cet individu fait partie d'une milice composé de citoyens qui en ont marre de l'inefficacité et de la lenteur de la police locale. Mais l'accord qu'il passe avec cet inconnu va s'avérer tourner au cauchemar. Pris au piège, il n'aura de cesse de se battre pour retrouver sa liberté face à cette organisation tentaculaire, infiltrée à tous les niveaux de la société.


"The hungry rabbit jumps..."

Tous les mots de passe et autres codes d'infiltration n'ont souvent aucun sens. Tout comme Le Pacte qui, soyons francs, n'apportent rien. Et pourtant, il y avait matière à développer pour rendre ce long métrage un peu plus consistant. Une organisation secrète qui embrigade des civils à tour de bras en leur promettant vengeance et qui les conserve sous son joug par la terreur. Pourquoi pas. Mais le scénario écrit par Yuri Zeltser et Robert Tannen ne convainc pas. Les miliciens sont tellement infiltrés partout et le héros ayant toujours deux métros d'avance sur ses ennemis que l'on finit par ne plus y croire. Résultat : une histoire grandguignolesque... et qui se prend au sérieux.

Avec ce justicier qui s'ignorait qui use de la violence pour se venger, on aurait aussi pu voir un film déstabilisant sur ce qui pousse un civil à tout mettre en œuvre pour arriver à ses fins. Mais il faudra repasser. Sans aucune prise de conscience ou moment d'hésitation, le gentil prof se transforme en super-homme invincible, aussi débrouillard que Mac Gyver en deux temps trois mouvements face à des crânes rasés ultra entraînés.
Voilà qui augurait aussi une pelletée d'actions spectaculaires et pourquoi pas de quelques crochets du droit bien sentis. Mais on se retrouve face à un thriller plutôt poussif, avec quelques cascades ici et là (mais rien d'inoubliable) et une palette d'artifices (flash-back, ralentis, ellipses et mouvements de caméra qui s'emballent dès que les scènes "d'action" débarquent) qui ne font office que de remplissage visuel. Et si encore la photo était belle ! Pour donner un exemple de ce terrible constat, une course-poursuite en voiture qui ressemble à une promenade du dimanche face à d'autres vues  récemment comme dans Drive ou encore la mythique dans Bullit.
Quant au casting, véritable patchwork du petit écran (Dexter, Mad Men...), il nous donne l'impression d'être venu plus pour cachetonner que pour vraiment prendre du plaisir à jouer. L'inénarrable Cage en fait toujours des caisses (mais depuis le temps, on est prévenu...) et Guy Pearce semble être entré parce qu'il a vu de la lumière entre deux tournages.

En résumé : Voilà un film qui s'oublie très vite et qui ne vaut pas la peine qu'on en rajoute davantage.

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