Critique : God Bless America : Une Amérique (à) déglinguée(r)

GOD BLESS AMERICA
De Bob Goldhwait
Avec Joel Murray, Tara-Lynn Barr (en interview ici sous peu)

Il y a des jours où il faudrait rester coucher. C'est ce qu'a dû penser Frank lorsque en quelques heures son médecin lui apprend -- entre deux sonneries de téléphone -- qu'il est condamné par la maladie et qu'il est viré pour harcèlement sexuel -- pour avoir osé être gentil avec l'une de ses collègues. Trop, c'est trop ! Excédé par la bêtise humaine et l'égoïsme de ses congénères, il pète un câble et décide d'éliminer tous ceux qui ont le malheur de ne trouver grâce à ses yeux, les plus stupides et méchants. Dans sa quête sanglante, il rencontre Roxy, une adolescente paumée, incomprise et rebelle, qui n'attendait plus que de trouver son mentor pour passer à l'action. À eux deux, ils canardent l'Amérique ravagée par l'inculture, la sottise et... la télé-réalité.`


Tirs à vue
Avec un titre au doux parfum d'ironie et de cynisme, God Bless America est un portrait au vitriol d'un pays en déclin intellectuel et moral. Provocateur né, trublion du petit comme du grand écran et scénariste à la plume acerbe, Bob Goldhwait tire à vue sur ce qui façonne notre société devenue moralement et physiquement déviante. Dans sa ligne de mire : les starlettes de télé-réalité, les gens mal-élevés, égoïstes, individualistes et tout simplement bas de plafond.

Le réalisateur ne lésine pas sur l'outrance de la violence et les scènes choc ou dérangeantes (même les bébés ne sont pas épargnés). Il prend un réel plaisir à descendre en flèche l'idiotie de la population, mais la forme n'a que peu de subtilité. Il fini par noyer son discours plutôt intelligent dans un certain fouillis scénaristique et visuel qui rend le tout un poil brouillon, entrecoupé de discours à rallonge sur les vices d'une Amérique en perdition. Au spectateur de faire le tri et de combler les trous...



En résumé : Une comédie déjantée et jouissive, qui sous ses loufoqueries a le mérite de mettre les pieds dans le plat et de nous faire un temps soit peu réfléchir. Une chose est sûre : vous ne regarderez plus La Nouvelle Star, X Factor ou The Voice de la même façon !