jeudi 16 août 2012

Critique : Magic Mike : une comédie à rougir de plaisir (15/08/12)

MAGIC MIKE
De Steven Soderbergh
Avec Channing Tatum, Alex Pettyfer, Matthew McConaughey, 
Joe Manganiello...

Tour à tour couvreur, designer de meuble, vendeur d’accessoires automobiles, Mike (Channing Tatum) est devenu célèbre chez la gente féminine en étant strip-teaser à l’Xquisite, un club en vue à Tempa, en Floride. Mais la fête permanente, l'argent facile et les filles chaleur ne lui suffisent plus. Il a d’autres ambitions… C’est en allant travailler sur un chantier qu’il rencontre Adam (Alex Pettyfer), un jeune de 19 ans qui a claqué la porte au nez du football universitaire avant d’enchaîner les petits boulots et de squatter le canapé de sa sœur (Cody Horn). Mike va entraîner Adam sur la podium et le fait devenir The Kid, un gogo dancer que toutes les filles vont s'arracher... Voilà qui fleure bon la transpiration (et le liquide séminale...).

Sois beau et tais-toi !

C’est non sans un certain plaisir coupable que je suis entrée dans la salle pour voir Magic Mike. Il y avait de quoi m'intriguer : que vient faire Soderbergh (plus connu pour être à l'origine d'oeuvres cérébrales) avec Channing Tatum et des icônes à minettes (Joe Manganiello alias Alcide dans True Blood, Matt Bomer alias Neal dans FBI : Duo très spécial, Adam Rodriguez alias Erik dans Les Experts Miami, le sex-symbol incontesté Matthew McConaughey, et même la star du catch Kevin Nash (WTF !) ? Tout est parti d'une idée de l'acteur de G.I Joe (ancien striper pendant 8 mois dans sa jeunesse) glissée lors du tournage de Piégée. Tatum ayant été gentiment été éconduit par son premier choix Nicolas Wending Refn (trop occupé avec un autre sex-symbol Ryan Gosling, sur Only God Forgives), Soderbergh a accepté si l'acteur rédigeait le scénario. Ni une, ni deux... Au côté de son acolyte de toujours Reid Carolin s'est chargé de l'écriture et une bande de strip teaseurs était née !

Si Tatum a bien précisé qu'il ne s'agissait pas d'une autobiographie mais d'une fiction inspirée de son expérience, il donne sacrément bien le change ! Le résultat donne un mélange entre réalité et imaginaire, où les hommes sont certes vus comme comme des hommes-objets, mais pas que. Les relations hommes-femmes s'en trouvent chamboulées, loin du chabadabada des romcom classique. Si Mike est un demi-dieu sur scène, adulée par toutes (et sacrément bien foutu !), il en est tout autrement dans "la vraie vie" : torturé, peu confiant en lui et en ses rêves, il galère pour se faire prendre au sérieux tant dans sa vie privée qu'au niveau professionnel... Le stripteaser prend le pas sur l'homme, tel une star façon Marylin Monroe au masculin.


Pour nous introduire dans ce monde de strings et de muscles bandés, rien de mieux qu'un novice incarné par Alex Pettyfer (dont la carrière ne semble pas vouloir décoller depuis les fours qu'ont été Numéro Quatre et Sortilège). Incarnant une certaine version de Channing Tatum au début de sa formation de gogo-dancer, on avance peu à peu avec lui dans ce monde nocturne et débridé, écarquillant les yeux à chaque nouveauté parfois trash (comme l'utilisation d'une certaine pompe - avis aux connaisseurs...).


Si la première partie du film nous fait fantasmer à coup de déhancher affriolant, de pauses lascives et de sourires ravageurs, on tombe du podium lorsque Soderbergh tombe dans la facilité de l'écriture et fait du Kid (SPOILER - surligner pour lire) une proie facile pour la drogue et ses mauvaises conséquences (FIN SPOILER). Si la réalisation est moins léchée que dans ses oeuvres précédentes, Soderbergh reprend ses codes couleurs à savoir l'image jaunie, parfois bleue dans les moments de spleen. L'esthétique autre que celle des corps ne semble pas être une priorité. Loin de la caméra à l'épaule habituelle, les scènes dans le club manquent de relief, même si elles paraissent de fait plus chorégraphiées qu'à l'accoutumée. Peut être aurait-elles gagné à être filmées en mode subjectif plutôt que de rester spectateur, comme nous. Mais ne boudons pas notre plaisir ! Abdos bétonnés, fessiers d'acier et biceps tout en rondeur... il y a de quoi faire crier les plus frigides d'entre nous.

Si le scénario ne casse pas des briques, l'interprétation de certains vaut le détour. Alex Pettyfer s'avère être plutôt convaincant en wannabe spécialiste en effeuillage viril, au-delà de sa belle-gueule. Channing Tatum, newbie de Hollywood en quête de crédibilité, est impressionnant côté danse, et assure son aura d'acteur de comédie (déjà exercé avec talent dans Le Dilemme et 21 Jump Street). Et la cerise sur le gâteau reste l'éternel playboy, roi des hommes-objets sur le grand écran : Matthew McConaughey. Après avoir porté le costard-cravate d'un avocat borderline dans L'Affaire Lincoln, il laisse tomber la chemise avec fougue tous abdos en avant (chose qu'il réitèrera dans Mud), arrangant les filles en délire avec sa verve à l'accent teinté du sud du Texas, pour nous offrir un strip mémorable !

En résumé : Un film décomplexé (qui en fait parfois des tonnes, au risque de choquer les plus prudes) fun et débridé. Voilà qui met définitivement au rencard The Full Monty.


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