dimanche 14 avril 2013

[Critique] Les gamins : la cinquantaine puérile, ça a du bon (17/04/13)


LES GAMINS

De Anthony Marciano
Avec Alain Chabat, Max Boublil, Mélanie Bernier, Sandrine Kiberlain…

Sortie le 17 avril 2013

Thomas est un jeune musicien, tout juste fiancé avec Lola. C'est alors qu'il rencontre son futur beau-père Gilbert, marié depuis trente ans à Suzanne. Désabusé et persuadé d'être passé à côté de sa vie avec son propre mariage, Gilbert décide de tout plaquer en quittant le domicile conjugal pour recommencer une nouvelle vie. Il pousse Thomas à ne pas épouser sa fille et à se lancer à ses côtés dans une nouvelle vie de célibat et de fêtes. A vivre une véritable vie de "gamins".


Premier film du réalisateur Anthony Marciano (et coécrit par Max Boublil), Les Gamins est une comédie enlevée, entre humour et bons sentiments, tirée par ses acteurs même si l'intrigue romantique est parfois plus convenue.
Le cinéaste et l'humoriste avaient déjà collaboré ensemble à l'écriture de spectacles ou de chansons décalées comme 'Tu vas prendre', qui avait fait connaître Max Boublil sur internet en 2007. Mais Les Gamins est la première comédie de ces deux trentenaires, fans du cinéma de Judd Apatow ou de Woody Allen.
"Il y a trois ans et demi, on était dans notre coin, on peaufinait un scénario. On se disait qu'on aimerait confier ce rôle à Alain Chabat (...) On lui a fait lire et là incroyable, ça lui a plu", explique à l'AFP Max Boublil, 33 ans, également à l'affiche du film de Danièle Thompson Des gens qui s'embrassent.
Alain Chabat, lui, dit avoir décidé de faire le film parce que "ça l'a fait rire". "J'ai trouvé le truc bien construit, j'ai bien aimé le ton, tout ce qui se passait", poursuit-il. "Ce qui m'a plu aussi, c'est l'espèce de carte blanche qu'ils me donnaient pour faire des conneries".

"Lâcher les vannes"

© Nicolas Guiraud / Peopleforcinema productions / Légende Films / Gaumont
L'ancien pilier de la bande des Nuls, habitué des gros films comme Astérix et Obélix : mission Cléopâtre ou Sur la piste du Marsupilami, dit alterner sans problème les productions mastodontes ou à petit budget comme Les Gamins. "Il faut que l'histoire me parle et que ce soit excitant", résume-t-il.


La crise de la cinquantaine de Gilbert, autour de l'engagement, va croiser celle de la trentaine de Thomas, un personnage que Max Boublil qualifie de "naïf". Totalement apathique au début, affalé sur un canapé devant la télévision toute la journée, le personnage d'Alain Chabat va peu à peu se révolter contre la vie dans laquelle il est englué, et entrer dans une rage drolatique. Il se met à vivre ses rêves de jeunesse, jouer de la batterie ou sortir en boîte de nuit et quitter ses vieux survêtements pour des tee-shirts moulants, casquettes et bracelets en cuir. "C'est super agréable à faire, bien sûr, surtout quand le personnage commence très bas, avec la marmite qui est prête à exploser, et qu'ensuite on peut lâcher les vannes et voir aussi les conséquences", s'amuse le comédien de 54 ans.

© Nicolas Guiraud / Peopleforcinema productions / Légende Films / GaumontAutour d'eux, évolue toute une galerie de personnages secondaires qui ne sont pas en reste et suivent la cadence avec joie et bonheur : Sandrine Kiberlain en mère baba cool tendance bobo, qui passe son temps à s'investir dans des associations humanitaires, Mélanie Bernier en jeune fille sage, un responsable de maison de disque déjanté ou encore un dirigeant iranien qui s'exprime de manière incompréhensible.
"C'était hyper important que les filles soient aussi des personnages bien campés et riches", estime Max Boublil. Alain Chabat dit avoir "bien aimé aussi les histoires d'amour du film" et notamment celle du couple qu'il forme avec Sandrine Kiberlain, "un peu endormi et que cette crise réveille".

© Nicolas Guiraud / Peopleforcinema productions / Légende Films / GaumontUn "petit" film qui fait du bien et qui pourrait créer la surprise car il arrive à renouveler le genre de la comédie française, avec un duo improbable mais qui fonctionne à merveille. La complicité est évidente et l'un et l'autre joue à armes égales. Chabat a repris le goût de jouer et ça se voit, et Boublil démontre qu'il y a une vie après Internet et le stand-up. A coup de punch-lines d'une rare acuité, de vannes imparables, de blagues régressives avec un soupçon de méchanceté, Les Gamins font vraiment rire avec son originalité et son sens du timing millimétré. 


En résumé : On peut être un baby boomer et rester un éternel ado. Devant Les Gamins, tout est permis, surtout de rire !




(avec AFP)

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