samedi 14 septembre 2013

[Critique] 2 Guns : un duo explosif dans la vanne (25/09/13)

2 GUNS

De Baltasar Kormakur
Avec Denzel Washington, Mark Wahlberg, Paula Patton, Bill Paxton, Fred Ward, James Marsden, Edward James Olmos…

Sortie le 25 septembre 2013

Bobby et Stig sont inséparables. Ils trempent dans des affaires plutôt louches et côtoient des hommes qu'ils feraient mieux d'éviter. Ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'ils travaillent tous les deux pour deux agences gouvernementales rivales qui leur ont demandé d'infiltrer un réseau de trafiquants de drogue. Lors de leur mission, ils opèrent à un casse pour remonter à la source du commerce illicite. Évidemment, l'opération tourne mal : les voilà avec 43 millions de dollars (au lieu de 3 supposés) sur les bras, qui n'appartiennent pas à la personne prévue. Ils découvrent leur véritable identité respective et en viennent à se retourner l'un contre l'autre. Mais ils s'apprécient trop pour que l'un ou l'autre tue son partenaire. Ils s'allient alors pour faire tomber ceux qui veulent les voir disparaître de la circulation...

2 guns... Voilà un titre bien ironique ! Si on devait les compter, on en trouverait bien plus que cela. Il y en a tellement qu'on pourrait armer un petit pays ! Les balles fusent toutes les secondes et on ne compte plus les morts. On le savait : les hommes aiment s'amuser avec leurs gros joujous qui font du bruit. On pourrait penser que Michael Bay est aux commandes de ce nouveau film burné.
© Patti Perret / Columbia Pictures IndustriesEt pourtant 2 Guns n'est pas un film de gros bras qui se débarrassent de tout ce qui bougent à tout-va. Adaptation d'une série de romans graphiques de Steve Grant et Mateus Santouloco. Le film, ici scénarisé par Blake Masters (plume de la série dramatique Brotherhood), ressemble à une comédie de situation façon western, où chaque personnage pense savoir ce qui se passe alors qu'en fait, il ignore tout.
Le scénario est un peu alambiqué sans réelle raison apparente. Pas très original ni intelligence particulière, il nous embarque dans un complot aux circonvolutions inutiles. Peut-être voulait-il se donner un peu d'épaisseur au regard des nombreuses scènes de déchargement de cartouches et d'explosions. Mais les personnages et l'humour, parfaitement liés avec ses répliques ciselées, font oublier le reste. Car la comédie naît de la vision de chacun des protagonistes et la manière dont elles s'opposent. Ils vivent tous les deux selon leurs propres règles, et n'en reviennent pas que les autres ne fassent pas de même.
Tel le train lancé à grande vitesse qui fait l'ouverture du film, le voyage proposé par Masters est plutôt prévisible, mais ne déraille jamais. On se laisse transporter et à l'arrivée, le sourire reste aux lèvres.

“Never rob a bank across from a diner with the best doughnuts in three counties"


© Patti Perret / Columbia Pictures IndustriesOn retrouve le buddy movie classique, qui allie deux personnages totalement opposés, mais qui sont obligés de collaborer pour atteindre leur but commun. Rien de bien nouveau avec 2 Guns me direz-vous. Mais c'était sans compter le très efficace duo Washington/Wahlberg. Celui-ci fait figure de cowboys modernes combattant les méchants dealers et les autorités corrompues. Et on ne pourra s'empêcher de penser à la saga L'arme Fatale dans l'esprit. L'un est réfléchi, tacticien, stylé et... amoureux, tandis que l'autre est instinctif, sanguin, dragueur et... extrêmement bavard. Et ce qui saute aux yeux est d'abord l'alchimie entre les deux acteurs principaux. Ils s'amusent et ça se voit ! Même si le double Oscarisé Washington est à nouveau en mode "autoguidage" (Il faut dire qu'il s'est enchaîné deux rôles plutôt lourds, dont Flight encensé par la critique, avant de s'engager auprès de Baltasar Kormakur). Leur charisme et leur présence respectifs est un vrai bonheur, et leur répartie fuse comme des balles doom-doom. Ils s'invectivent, se titillent et finissent par se trouver, ce qui ne se fait pas sans dommages physiques... 

© Patti Perret / Columbia Pictures IndustriesDes dommages, les institutions représentant l'autorité si chère à l'Amérique patriotique en prennent (enfin !) un coup sur le képi ! Tous pourris ? Presque. Bobby et Stig ont à cœur de rester la valeur de l'honneur, sapé par la CIA et la Navy, qui les lâchent et préfèrent enterrer ce qui pourraient nuit à leur précieux prestige. Tous ces hommes soit-disant honorables qui sont loyaux envers ces organismes prétendument respectables sont renvoyés à leur faute morale. Finalement, malgré leurs nombreux défauts, les seuls véritables hommes d'honneur sont Bobby et Stig car ils ont du respect l'un pour l'autre... malgré toutes les crasses qu'ils se font ! 

En résumé : Baltasar Kormakur a réussi à gagner ses galons dans le cinéma hollywoodien depuis Contrebande (déjà avec Mark Wahlberg). Il offre avec 2 Guns une comédie pop-corn fun au plaisir immédiat, mais qui ne laissera pas une trace indélébile sur notre cerveau.

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