mardi 17 juillet 2012

Critique : Le Lorax : un poil de conscience écolo (17/07/12)

© Universal

LE LORAX

De Chris Renaud et Kyle Balda (Les Minions)
Avec Danny DeVito, Zac Efron, Ed Helmes, Taylor Swift...


Mais quelle est cette grosse boule de poils orange et moustachue ? Le Lorax, bien sûr ! Le... quoi ? Encore un personnage tout droit sorti de l'imagination du Dr Seuss, un auteur américain et dessinateur de cartoons très populaire chez les bambins outre-Atlantique. Celui-ci prolixe est aussi à l'origine de personnages qui ont fait le bonheur de nombreuses adaptations ciné, du grincheux Grinch (incarné par le facétieux Jim Carrey), du "Chat dans le chapeau" (devenu Le Chat Chapeauté avec pour interprète Mike Myers), ou encore l'éléphant Horton transformé en film d'animation par la Fox. Et c'est non sans plaisir coloré qu'on retrouve ainsi le Lorax sous forme de film d'animation en 3D sous la houlette de Chris Renaud avec les voix de François Berléand, Kev Adams et Alexandra Lamy en VF.

© UniversalPour conquérir le coeur de sa jolie voisine Audrey, le jeune Ted va s'échapper de Thneedville, un monde totalement artificiel en plastique, où toute végétation a définitivement disparu, où les arbres sont remplacés par des lampadaires télécommandés qui changent de couleurs suivant les saisons, et où l'air... est vendu en bouteille (sic) ! Son but ? Partir en quête d'un arbre naturel.

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Lors de son voyage, le jeune rêveur amoureux va découvrir que derrière les murs de sa ville natale se cache un monde triste et gris, sans âme qui vive. À part celle du Gash-Pilleur, un vieil ermite aigri reclus au milieu de nulle part. Intrigué par cet être mystérieux, Ted va l'écouter raconter la légende du Lorax. Défenseur d'une vallée où jadis poussaient de vrais arbres au feuillage duveteux, le Lorax, étrange boule de poil orange, lutte avec ardeur pour la protection de la nature car il constate chaque jours le déclin de la planète et l'exil de sa population. Avec l'aide de sa grand-mère, Ted va déjouer les pièges d'un industriel sans scrupules : "Plus on polluera, plus on vendra", lance l'affairiste cupide qui "vend de l'air pour devenir milliardaire".

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© UniversalRéalisé par les créateurs français et américain des réussis Moi, moche et méchant et Les Minions (et du moins réussi Hop) sur la demande des studios Universal (Cocorico !), Le Lorax se veut le porte-drapeau d'un message pour la protection de la nature. Mais bizarrement ce croisement entre Noël Mamère (pour la moustache) et un souris transgénique est peu présent dans le film. Le cynisme des propos est évidemment entrecoupé de scènes formatées (lorgnant vers les grandes productions américaines...), défendues par le réalisateur qui réfute un anticapitalisme flagrant. Bien entendu, pour nos chères têtes blondes, le message passe mieux avec des couleurs criardes, des scènes chantées, des petits animaux rigolos et/ou à croquer et un méchant vraiment détestable. "Tout est dans l'ironie, on chante des faits qui ne devraient pas être fêtés", a-t-il ajouté pour défendre la joie exprimée par les habitants de vivre dans un monde entouré de parkings, où "les arbres ne font pas de saletés" et dans lequel les enfants ressemblent à des "néons" en sortant des piscines.

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Si les puristes y verront un sacrilège face à l'œuvre du Dr Seuss avec son esthétisme outrancier, ses chansons martelant leur message écolo et l'animation un peu rigide des personnages, les autres y trouveront leur compte côté humour mignon et intelligent. Il peut sembler que Chris Renaud et Kyle Balda se soient un peu perdus en route, faisant de l'Eden aux arbres miraculés un tableau aussi superficiel que la vie plastique qu'ils dénoncent. L'émotion n'est pas toujours au rendez-vous, mais le film dans son ensemble touche toutes les générations pour qu'en sortant du film on se dise "il va quand même falloir faire quelque chose pour notre pauvre planète bleue"... si on n'y avait pas réfléchi avant. Et puis ces petits oursons pelucheux adorables et ces poissons qui chantent feront craquer les plus récalcitrants. Sinon, malheureusement pour vous, je suis au regret de vous dire que votre coeur est déjà enveloppé de Plexiglas...

En résumé : Croquignolet. Malice et fun sont au rendez-vous pour ceux qui n'ont pas la nausée des couleurs pétaradantes.


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