samedi 12 novembre 2011

Grimm : enquêtes sur fond de contes de "fées" horrifiques

Les chaînes américaines rivalisent d'imagination pour offrir aux spectateurs des nouveautés à la hauteur de leurs ambitions en cette période de crise. C'est à grand renfort de monstres, d'effets spéciaux et de billets verts que ABC a lancé la semaine dernière sa dernière production, The Grimm. Face à Fringe, l'indétrônable dans le genre surnaturel sur la Fox, et son concurrent "féérique" direct Once Upon a Time,  il fallait frapper fort et viser haut dès le pilote. Premières constatations : son démarrage est plutôt réussi. A l'heure où ces lignes sont écrites, seuls trois épisodes ont été diffusés, mais les spectateurs américains semblent être au rendez-vous devant cette série dont on se repaît sans rechigner, flippante sans en faire trop aux réjouissances féérico-sanglantes. TvCinephages a vu les deux premiers épisodes et vous en dit plus...

De quoi ça parle ?

Grimm nous donne un aperçu de ce que serait notre monde s'il était peuplé de créatures surnaturelles, non-identifiables par les simples mortels car ils ont une forme humaine. Le seul capable de les voir "réellement" et de les pourchasser est Nick Burkhardt (David Giuntoli), un policier de Portland qui ignore ce qu'il est en réalité : un Grimm. C'est-à-dire le descendant d'une longue lignée de chasseurs de monstres maléfiques, capables de prendre forme humaine en une fraction de seconde. Alors lorsque Nick vient à s'occuper de la disparition d'une étudiante et d'une petite fille portant un sweat-shirt rouge, le lien entre ses visions et le Petit Chaperon rouge et du "grand méchant loup" ne tarde pas à lui sauter littéralement aux yeux. Pour l'accompagner, un ami et partenaire de "chasse" estampillé Shaft nommé Hank (Russel Homsby), qui ne connaît rien du lourd fardeau familial de son co-équipier. Et contre toute attente, une "alliance contre nature" de Nick avec Eddie Monroe, un "sanguinaire" repenti (incarné par l'un des évadés de Prison Break, Silas Weir Mitchell).

Que doit-on en penser ?

Même si on ne peut pas (encore) considérer Grimm comme un classique à part entière, la série réinterprète avec talent les contes de notre enfance. Du rythme, du suspense et des images léchées, David Greenwalt (Angel, Buffy contre les vampires) et Jim Kouf (National Treasure) n'ont rien laissé au hasard. Même si le coup du Petit Chaperon rouge paraît un peu évident (et téléphoné ?) dès qu'on aperçoit l'étudiante courant dans les bois habillée de carmin... Il fallait bien commencer par une "affaire" entrée dans l'inconscient collectif pour amorcer le pilote.


Grimm pourrait être résumé comme un New York Unité Spéciale perdu dans le XIXe siècle allemand des frangins Jacob et Wilhelm Grimm. Maisau vu des deux premiers épisodes, cela paraît plus subtile que cela. Le scénario est construit de telle façon qu'un chaud-froid est soufflé en permanence sur l'intrigue. Celle-ci, extrêmement prenante, nous entraîne dans un monde de plus en plus noir. Son énergie narrative est relayée par la présence de l'excellente Kate Burton, qui interprète la tante de Nick. Celle-ci révèle (au compte-goutte) la vraie nature de son neveu à coups de "Il y a des choses que tu ne sais pas" et de phrases à demi expliquées qui laissent entrevoir un lourd passé chargé de noirceur et de secrets. Suspense oblige. Des moments plus légers et humoristiques ont aussi leur place grâce à la complicité naissante et improbable entre Nick et ce méchant loup qui ne fait plus de mal... même si l'envie ne lui manque pas.


En résumé : Une série prometteuse à l'esthétique travaillée pour que notre imagination déborde, où les lumière rasantes et les effets spéciaux glaçants nous renvoie à nos propres peurs décennales. Une jolie surprise de fantaisie morbide mais pas gore. En espérant que les scénaristes ne gâchent pas tout ce potentiel en ne restant que sur une succession d'agressions sans creuser l'aspect "chasseur", ce qui donnerait une dimension thriller encore plus intense.
A confirmer...





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