samedi 12 avril 2014

[Critique] Divergente : Combattre pour savoir qui l'on est… (9/04/14)

DIVERGENTE

De Neil Burger
Avec Shailene Woodley, Theo  James, Miles Teller, Kate Winslet…

Sortie le 9 avril 2014


Dans une société futuriste, anéantie par une guerre qui n'a pratiquement rien laissé, la population survivante est divisée en cinq groupes : les érudits, les les audacieux, les fraternels, les sincères et les altruistes. Chacun a un rôle précis à tenir. C'est à l'âge de 16 ans que les adolescents passent un test, confirmé ou non par leur choix propre le lendemain. Une fois choisi, le groupe ne peut être quitté. Grosse pression donc pour la jeune Béatrice, née et élevée chez les altruistes. Le jour du test, elle apprend qu'elle n'appartient à aucune caste, qu'elle est "divergente". Un statut qui angoisse autant celui qui le porte que la société qui doivent le "gérer". Elle représente une menace. Contre l'avis de sa famille, elle s'engage chez les audacieux, groupe d'intrépides, combattants sans peur, capables de défendre la population en cas de besoin. Elle va y découvrir une vie éprouvante remplie de mises à l'épreuve, et trouver qui elle est vraiment.


"La nature humaine a gâché la paix"


Divergente © SNDOn ne compte plus les films adaptés de best-sellers pour adolescents ces dernières années depuis le succès surprise du premier  Twilight : Sublimes Créatures, The Mortal Instruments, Les Âmes Vagabondes… Mais bien peu ont créé le succès au box-office. Tous aussi peu esthétiques et cousus de fils blancs… La route est donc ouverte au successeur de Hunger Games, digne d'intérêt au-delà des performances physiques de Jennifer Lawrence et des yeux de chiots perdus de Josh Hutcherson. Divergente peut donc créer al différence.

Soyons honnêtes, le film de Neil Burger n'a rien de "divergent" contrairement à ce qu'on veut bien nous faire croire. Il reprend tous les codes des teen movies sans en changer un iota, voire en resservant les mêmes ingérdients que dans Hunger Games : un monde post-apocalyptique où les gens sont ordonnés en castes, asservis par un pouvoir qui leur a échappé, une envie de révolte chez les plus jeunes, et une adolescente qui joue les sauveurs grâce à son courage et ses choix audacieux. Sans oublier la quête d'identité de l'héroïne, sa prise d'indépendance face à ses parents, son refus de se conformer aux normes, la difficulté des entraînements quasi militaires, la confiance placée en l'autre - ami ou ennemi… Des thèmes déjà abordés dans le récent, et injustement boudé, La Stratégie Ender

Divergente © Summit EntertainmentDivergente offre un thriller initiatique sur fonds de dérives plutôt intéressantes : une armée contrôlée par les érudits, sous prétexte qu'ils ont la connaissance, pour faire entrer la population dans le rang. Malgré une scène d'exposition bien trop longue, le film accroche le spectateur assez facilement. La réalisation sobre et tendue, et des moments de suspens intense, n'empêchent pas une photographie sombre et réaliste. Voilà qui fait oublier quelques maladresses comme des scènes drôles malgré-elles (elle, lui… un t-shirt enlevé… un tatouage révélé… je vous laisse deviner la suite. Ou une grande-roue escaladée avec la facilité d'une échelle. Ou encore un simple "Je t'aime" pour tout déclencher), un dénouement un peu parachuté comme un sabre dans une motte de beurre, et une romance dont les acteurs laissent penser qu'ils s'en seraient bien passée. Si le beau gosse de service Théo James est à l'aise dans son rôle de militaire sans peur et (presque) sans reproches, jouer les lovers n'est pas vraiment son truc. Mais il faut bien un peu de tendresse dans ce teen movie ! Mais attention, en prônant toujours l'abstinence avant le mariage ! Faudrait pas déconner, quand même…

Divergente 1 © SNDLe reste du casting original est assez inégal, entre stars du petit écran et du ciné indé, mais pas désagréable à regarder. Ainsi Shailene Woodley retrouve Miles Teller (toujours aussi tchatcheur et lourdingue), qu'elle a croisé dans The Spectacular Now. La demoiselle a bien grandi depuis La vie secrète d'une ado ordinaire. Elle n'a rien à envier à Jennifer Lawrence, même si, son charisme dans ce type de fille est peut être un petit peu en-dessous de celui de son aînée. Elle sera sûrement plus à l'aise dans le genre de Nos étoiles contraires à venir. Zoé Kravitz (fille de Lenny), joue désormais dans la cour des blockbusters, imitant son père présent dans les deux premiers volets de Hunger Games, et s'en sort pas si mal. Quant à Kate Winslet, improbable dans ce type de film, fait figure de relai inter-générationnel. Elle, physiquement transformée depuis l'énorme succès de Titanic, passe le flambeau à la génération suivante. L'héroïne déterminée et amoureuse du film de James Cameron est passée du côté obscure des personnages vindicatifs, digne représentante de l'âpreté politique. Et cela lui va bien !

En résumé : Malgré des inégalités, Divergente est un teen movie plutôt intelligent et bien fait, prenant trop peu de risques, qui (on espère) ne manquera pas de s'étoffer dans les volets suivants.

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