samedi 5 octobre 2013

[Critique] Planes : Y a-t-il encore un pilote chez Disney ? (9/10/13)

PLANES

De Klay Hall
Avec Teri Hatcher, Val Kilmer, Dane Cook, Stacy Keach, ANthony Edwards… (en VF : Fred Testot, Leïla Bekhti, Melissa Theuriot...)

Sortie le 9 octobre 2013



Dusty est un travailleur agricole. C'est un avion épandeur, chargé de balancer des engrais sur les cultures. Un job plutôt tranquille, qui ne donne pas le frisson. Dusty ne rêve que d'une chose : voler parmi les avions les plus rapides de la planète et devenir l'un d'entre eux. En plus de ne pas être tailler pour, Dusty a un problème majeur : il ne supporte pas l'altitude. Dommage pour un avion ! À plus de 300 mètres de hauteur, c'est la panique total et il s'évanouit. Mais Dusty est un fonceur. Il fait ami-ami avec un ancien de l'aéronaval, avec qui il s'entraîne durement pour concourir au Rallye du Tour du Ciel, course mythique pour tous les avions. Bingo ! Il réussit à se qualifier pour la course et commence à penser que tout est possible. Mais c'est sans compter sur l'impitoyable et terrible Ripslinger, tenant du titre. Dusty va devoir dépasser sa peur pour réussir. Aidé par une flotte d'avions un peu dingos venus des quatre coins du monde, il va tout faire pour gagner...


© The Walt Disney Company France Disney sans lancé sur la voie du recyclage de franchises qui ont fonctionné. Après La Fée Clochette, c'est Cars qui devient la source d'inspiration pour Planes -- malgré un second opus plutôt boudé par les spectateurs (où le héros avait déjà gagné une paire d'ailes...). Qu'à cela ne tienne ! On prend les mêmes, on remplace les roues par des ailes, et on recommence ! 
Assumé comme étant un dérivé du Monde de Cars dès les premières images, on n'aurait pu pensé que le scénario aurait créé la surprise en étant inventif. Le problème est que l'histoire est quasi la même que celle du premier opus de Cars : un campagnard rêveur qui a des rêves plein la tête et qui va tenter de prouver à tous ses détracteurs qu'il est capable de devenir un champion, avec l'aide d'amis fidèles. Aurait-on un problème d'inspiration chez la petite souris ? Aurait-il était fait dans but uniquement mercantile, pensant aux gamins qui n'auront qu'une envie : acheter le T-shirt, le mug ou le cartable estampillé des héros ailés ? Chug le camion, l'un des personnages, (fugace) dans le film, fait d'ailleurs la promo de ces produits "maison". Private joke ou réalité déguisée ? Ne soyons pas mesquins...

© The Walt Disney Company France Planes raconte une histoire classique d'un outsider, self-made man, qui vit des moments difficiles, un personnage auquel les créateurs ont pensé qu'il était facile de s'identifier. On a beau avoir gardé une âme d'enfant, les messages passés à coup de marteau sont simples et simplistes : entraide amicale face à l'adversité, dépassement de soi, mépris et vénalité des ennemis... De bonnes intentions portées par tous les Disney qui font ici produits recyclés. Le scénario bien triste est relevé par quelques blagounettes aux références pop, mais alignant les clichés, incarnés par une ribambelle d'avions de nationalités diverses. Le Britannique a forcément un côté aristo, l'Allemand est raide comme la justice, l'Indien doux mais épicé, et le Mexicain hâbleur et pas très fin. Des "side-kicks" sûrement trop nombreux pour pouvoir être exploités à fond, tout comme le "méchant" qui n'a que pour seul but narratif de gagner la course au nez et à l'hélice de Dusty. D'autres, plus éphémères, amènent des pointes de légèreté et de moments barrés, comme le collègue de travaille de Dusty qui perd la boule, complètement ravagé par les produits chimiques qu'il répand, la chanson d'amour d'El Chupacabra pour Rochelle, ou encore la petite voiture allemande capable de voler souffrant de bipolarité. Mais, ces tentatives de nous faire lever les zygomatiques sont trop succinctes et poussives pour être réussies.

© The Walt Disney Company France
Pourtant Planes invite à l'évasion et cherche le dépaysement avec tous ces contrées visitées pendant la course. Techniquement irréprochable, on peut malgré tout regretter le manque de précision dans les décors en second plan, loin d'être riches et détaillés, sans profondeur de champs. Un vrai manque, surtout lorsqu'il s'agit d'un film qui se passe dans les airs !


En résumé : Un film dont l'histoire ne décolle jamais vraiment mais qui ravira certainement nos chères têtes blondes ne dépassant pas le mètre vingt.  Ce qui faisait la qualité des Disney, à savoir la double lecture pour les petits et les grands, semble avoir disparu au profit des futurs produits estampillés Planes. Dans le même genre d'histoire, Turbo gagne largement la course.


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