dimanche 24 février 2013

Critique : Week-end royal... en promo (27/02/13)


WEEK END ROYAL
De Roger Michell
Avec Bill Murray, Laura Linney, Samuel West, Olivia Colman, Elizabeth Marvel...

1939. La guerre est sur le point de faire basculer l'Europe dans les combats contre l'Allemagne agressive. La Grande-Bretagne se prépare à prendre part au conflit et espère obtenir l'aide des Etats-Unis. Le roi George VI et son épouse traversent alors l'Atlantique pour se rendre sur le sol américain (pour la première fois), où les attend le président Franklin D. Roosevelt. Mais ces quelques jours qui s'annonçaient forts en stratégie politique et militaire se transforme en séjour à la campagne, où les us et coutumes américaines perturbent et étonnent les souverains britanniques. Ils se trouveront face à un Roosevelt plus intéressé par sa relation "amoureuse" avec sa cousine au 6e degré - officiellement présente pour le "soulager du poids du monde" - que par les relations internationales.

© Tobis FilmSi la rencontre des deux chefs d'Etat comme point de départ avait de quoi voir venir un film historique, basé sur une histoire d'hommes politiques, le résultat est davantage tourné vers une histoire d'hommes avant tout. Explorer l'histoire via l'intimité et les failles de ses dirigeants pour en comprendre leur complexité, leur vision et les enjeux diplomatiques n'était pas une mauvaise idée en soi.
© Diaphana DistributionCar quelque soit sa position, un homme reste un être humain avant tout. D'autant plus lorsque ces hommes participent à une "réunion informelle" à Hyde Park, considéré comme une date charnière de l'Histoire, ayant eu la conclusion que nous connaissons : l'engagement des USA aux côtés des Alliés et la victoire de l'Europe. Tout était pour le moins décisif; chaque geste anodin peut avoir de probables répercussions sur de nombreux pays.

© Diaphana Distribution
La forme, plutôt élégante et un raffinement So British, laisse place à un fond plutôt creux. Le scénario de Richard Nelson (Coup de foudre à Notting Hill) prend le parti d'appuyer sur le côté fantasque et dragueur invétéré de Roosevelt (pourtant d'un certain âge et physiquement diminué à cause de la polio) face à un jeu roi bègue collet monté, incapable de s'imposer. Il mélange ainsi vie publique et vie privée, mais d'une façon folklorique souvent pleine de clichés. En faire trop pour faire mieux rire, me direz-vous ? Cela n'en donne pas l'impression. Ici, le vaudeville n'est pas loin, mais souvent alourdi par des remarques et moqueries un peu faciles sur les habitudes des hôtes comme des invités.

© Tobis Film
A force de mélanger les genres, Week-end Royal finir par devenir un pot-pourri d'histoires, comme si Nelson n'avait pas su quel camp choisir. Ainsi la farce, parfois folklorique, côtoie le romantisme souvent spectaculaire (le président montre à celle qu'il veut séduire ses timbres, puis se fait masturber dans sa voiture au milieu de la campagne bucolique...). Et l'ennui n'est pas loin.
© Diaphana DistributionSi les protagonistes semblent être les spectateurs de leur propres scènes, on peut tout de même tirer notre chapeau à Bill Murray : l'acteur a un plaisir communicatif à incarner ce joyeux luron tout puissant, fantaisiste et amoureux des femmes. Sans oublier la délicieuse Laura Linney, (trop souvent oubliée au cinéma), en femme fragile, espiègle et adorable.


En résumé : Pas sûr qu'on embarque pour ce week-end comique un peu daté, au scénario pantouflard et à la caricature plutôt maladroite. Le charme désuet a parfois ses limites. Mais on peut compte sur la performance du président Murray et de sa First Lady cinématographique.

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