vendredi 8 février 2013

Critique : Hotel Transylvanie : Joyeux et monstrueux bazar (13/02/13)

HOTEL TRANSYLVANIE
De Genndy Tartakovsky
Avec (les voix VO de) : Adam Sandler, Selena Gomez, Steve Buscemi...
(en VF : Virginie Efira, Alex Goude...)

Les monstres ne sont généralement pas des froussards. Mais s'il y a bien une chose qu'ils détestent, ce sont les humains. Ces choses vivantes, envahissantes, trop curieuses et dangereuses... C'est à cause d'eux qu'il a vécu l'enfer et perdu celle qu'il aimait. Depuis, Dracula s'est réfugié en haut d'une montagne abrupte, dans un château isolé qu'il a transformé en hôtel 5 étoiles pour monstres en quête de quiétude. Ainsi, zombies, squelettes, loups-garous (et toute la jeune meute infernale), l'homme-invisible, Frankenstein et madame, la Momie et d'autres bestioles diformes et colorées non identifiées -- mais vraiment très moches -- s'y retrouvent pour passer du bon temps. 
© Sony Pictures Releasing France
Mavis
Tous s'y retrouvent pour une occasion bien spéciale : l'anniversaire de la "jeune" Mavis, fille de Dracula et ado éternelle qui fête ses... 118 printemps. Celle-ci a des envies de liberté et de découverte du monde, alors que son papa chéri lui demande de ne pas franchir la ligne ennemie pour aller chez les hommes. En ado rebelle et têtue, Mavis n'en fait qu'à sa tête. C'était sans compter le plan échaffaudé par son papounet hyper-protecteur. Mais ce qu'il n'avait pas prévu, c'est l'arrivée d'un touriste échevelé et débrouillard dans son petit paradis. Et encore moins que celui-ci tape dans l'œil de sa fi-fille d'amour. Il a beau sorti le grand jeu à coups de quenottes aiguisées et d'amis peu fréquentables, l'humain a de la ressource et une tenacité à toute épreuve...

© Sony Pictures Releasing France
Jonathan "l'affreux" humain et Dracula
Si les studios d'animation ont déjà dégaîné de nombreux films de bébêtes de tous poils (Monstres et Cie en tête et plus récemment Tim Burton avec son Frankenweenie), il est fort à prier que Hotel Transylvanie fasse son effet auprès du public. Ne serait-ce que grâce à son réalisateur, tout droit sorti du monde des cartoons puisque il est à l'origine des cartoons Laboratoire de Dexter et de Samuraï Jack, ou plus récemment la série digitale Star Wars - Clone Wars.

© Sony Pictures Releasing France
Des copains du Comte
On se revoit tous petits devant la télévision le dimanche matin, en train de regarder les Tex Avery et autres Hanna Barbera, références assumées de Genndy Tartakovsky (en interview ici sous peu). Et c'est bien là toute la différence avec les autres productions du moment : l'humour et le trait cartoonesques, à grand renfort d'exagération des silhouettes, des mouvements des personnages, qui irrémédiablement nous font soulever les zygomatiques.


© Sony Pictures Releasing France © Sony Pictures Releasing France Une technique absolument fabuleuse qui nous fait voyager sur des tables volantes, croiser des lucioles, jusque dans les moindres détails : les couverts en forme d'instruments de torture, le cercueil d'acuponcture, les porte-clés parlants... et le rendu des textures et des mouvements des tissus est incroyable. Sans oublier le comique de situation (gaffes, gags et autres farces), de répliques qui tombent à pic, et d'allusions discrètes aux films de la Hammer. Un cocktail relevé par l'accent est-européen tordant pris par Adam Sandler dans le rôle de Dracula. Toute canines dehors pour protéger "sa" fille, prunelles de sa non-vie, le comédien dépoussière à grands coups de rires ce petit monde farfelu à en réveiller les morts.


© Sony Pictures Releasing France
Frankensteinn
Si ce train fantôme a un tout petit peu de mal à démarrer, il nous embarque avec bonheur... ou horreur. Si l'histoire d'amour fleur-bleu peut tirer sur la corde des plus sensibles d'entre nous, on peut juste regretter la sempiternelle morale de fin rappelant qu'il faut accepter l'autre tel qu'il est et ne pas faire de différence (on se souvient alors qu'on s'adresse vraiment au jeune public), et une fin un temps soit peu expédiée.


En résumé : Une belle surprise. Extravagance et rigolade sont au rendez-vous.

(un peu de patience... bientôt à lire ici mon reportage dans les Studios Sony, à Los Angeles)

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