mercredi 16 décembre 2015

[Mini-critique] Star Wars : le réveil de la force : Abrams un copieur très habile (16/12/2015)

STAR WARS : LE REVEIL DE LA FORCE 



De J. J. Abrams
Avec Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac, Adam Driver, Harrison Ford, Carrie Fisher, Lupita Nyong'o, Domhnall Gleeson, Andy Serkis...



Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine… Des années ont passé depuis que l’Alliance rebelle a terrassé l’Empire. Luke Skywalker, chevalier Jedi qui a permis cette victoire historique, est porté disparu. Sa sœur, Leia devenue Générale tente de retrouver sa trace alors que les troupes armées du Premier Ordre sèment la terreur dans la galaxie… 


Vous n'en saurez pas plus car il serait criminel de vous en révéler davantage, selon Disney/Lucasfilm. Que peut-on dire donc sans rien spoiler ? J. J. Abrams est un fan de la première trilogie et cela se sent. Il respecte ce qui compte vraiment, livrant avec Le Réveil de la Force à la fois un remake et une suite dans la continuité de la dernière trilogie. En résumé, il a fait du neuf avec du vieux. C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures sauces. Heureusement, le résultat final n'a pas collé à la marmite ! Il est plutôt efficace et divertissant sans être spectaculaire, mais sans éviter quelques écueils.

J.J. Abrams, opère un retour aux fondamentaux salvateur, préférant se concentrer sur la tragédie familiale plutôt que se noyer dans un déluge d’effets spéciaux aseptiséIl mise sur la nostalgie des retrouvailles en faisant revenir des personnages cultes (quelques rides en plus) ayant marqué de manière indélébile toute une génération, et en ajoutant du sang neuf avec de jeunes padawans prenant la relève avec brio. Daisy Ridley et John Boyega gagnent en épaisseur au fur et à mesure du film et gagnent la confiance du spectateur pour la suite. Quant au magnétique Adam Driver, il arrive à jouer les équilibristes entre force et fragilité avec subtilité.

Le réalisateur construit un univers cohérent avec celui de la saga d’origine. On replonge dans l'univers sans trop de difficultés, comme si on était en 1986 (les scènes d'intérieur des vaisseaux ennemis sortent tout droit de la première trilogie). Mais il instille discrètement des touches de modernité (une héroïne bad-ass et super dégourdie, un héros black...). De nombreux rebondissements et faits font lien avec l'actualité et l'évolution politique du monde contemporain, donnant à cet Episode VII un côté très actuel. Il déploie une narration fragmentée mais avec un rythme pied au plancher (parfois trop rapides). on ne voit pas les 2h15 passer. Les scènes d’action sont trépidantes, et enchaînent des révélations (cruciales) en cascade (non, je ne dévoilerai rien !) dans la deuxième partie du film. Le tout sans oublier les marques (légères) d’humour et la romance, qui combleront les fans. Qui ne craquerait pas pour le nouveau petit robot BB-8 ?!

Quelques  regrets tout de même : un épilogue un peu expédié et un dernier acte qui se perd dans une série de combats un peu foutraques et mal agencés. Il nous manque de vrais morceaux de bravoure cinématographique marquant les esprits (ex : le combat avec Darth Maul ou la course de pods...). Et si les effets spéciaux ne sont pas 100% artisanaux (ce qui paraît évident pour ce genre de blockbuster), on retrouve des créatures masquées en plastique plutôt bien faites ! Dommage que les personnages en images de synthèse joués par Lupita Nyong'o et Andy Serkis soient si peu réussis (Spoiler : (ligne à surligner si vous voulez le lire) le second ressemblant beaucoup trop à Voldemort).


Quand même... un goût de déjà-vu
Le scénario n'est pas forcément original, puisqu'il suit le même chemin narratif que l'épisode I - Un nouvel espoir, avec quelques emprunts à L'Empire contre-attaque (SPOILER (suite à surligner si vous voulez la lire) : le garçon de ferme qui s'ennuie ferme sur Tatooine est devenu une jeune femme à la recherche de pièces détachées de vaisseaux à vendre pour survivre, R2-D2 poursuivi par les troupes de l'Empire est remplacé par un droïde pourchassé par le Premier Ordre car il détient un secret immense; le costume du méchant Kylo-Ren est physiquement une copie made in China de Dark Vador, dont la filiation est à nouveau révélé sur une passerelle, au-dessus du vide dans une base spatiale sombre et glaçante... Il ne manque plus que la célèbre réplique "je suis ton père" ! Le bar où Luke et Han Solo se rencontre la première fois est repris, peuplé de nouvelles créatures galactiques. Même l'Etoile de la Mort est présente, en modèle plus grand)


Le retour du héros qu'on n'attendait plus
Malgré ses 73 ans (si si !) Harrison Ford renaît lui aussi ! Dès ses premières répliques, on sent que l'acteur est ravi d'être là et fait oublié ses derniers rôles joués en pilote automatique (et fait oublié le désastreux Indiana Jones 4). Tel un gamin, il pilote le Falcon Millenium le regard pétillant et malicieux, et partage avec une tendresse non feinte ses retrouvailles avec Carrie Fischer, alias Leia. 


Pour résumer : un opus plus violent que les précédent qui rebooster la saga, et qui fera sans nul doute de nouveaux adeptes parmi la nouvelle génération.

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