Près de trois ans après le premier volet de Moi, Moche et Méchant, les Français Pierre Coffin et Chris Renaud (Le Lorax) remettent le couvert pour créer une suite en compagnie de leurs personnages fétiches, notamment le soit-disant méchant Gru et ses fameux Minions, toujours aussi déjantés et farfelus.
Dans cette nouvelle bande annonce, Gru a définitivement adopté les trois fillettes après avoir vaincu Vector, et s'est découvert un certain côté papa-poule. Qui l'eut crû ! En tout cas, pas la ligue anti-vilains qui vient le kidnapper. Avec plus de 2'30 de nouvelles images, on retrouve l'humour du premier volet. Gad Elmaleh a lui aussi repris du service pour le doublage de Gru, et sera accompagné d'Audrey Lamy.
Ils vous ont manqué ? Patience ! Ils reviennent vous faire mourir de rire le 26 juin prochain.
Les sorties ciné du 30/12/15
dimanche 31 mars 2013
Turbo : un p'tit gars qui en a sous la coquille !
"J'aimerais tellement aller vite !" Tel est le désir le plus fou d'un jeune escargot prénommé Turbo. Son rêve ? Devenir une superstar de la course. Pas facile quand on est un mollusque réputé pour sa lenteur ! Mais son obsession pour la vitesse fait de lui un laisser-pour-compte parmi les siens, car prudence et lenteur sont les mots d'ordre chez les escargots. Mais rebelle dans l'âme, il a décidé de ne pas se conformer à ce rythme de traînard. C’est alors que se produit un étrange accident qui va radicalement changer son existence : soudainement, il devient incroyablement rapide et embarque alors pour une aventure extraordinaire. Il n'a qu'une idée en tête : participer à la mythique course automobile et se confronter aux plus grands champions sur le circuit d'Indianapolis, aux États-Unis. Il devra surmonter tous les obstacles pour accomplir son rêve. Turbo est prêt à défier l’impossible en criant haut et fort sa devise : « Aucun rêve n’est trop grand, aucun rêveur n’est trop petit ».
Dreamworks vient de dévoiler la première bande-annonce de son film d'animation estival, qui sortira le 16 octobre en France. Sur la B.O de Rambo - désormais mise à toutes les sauces quand on parle de sport et de combat personnel pour arriver à son but - Turbo semble être un savant mélange des succès ciné de ces dernières années : une grosse poignée de Cars (énorme succès de Disney/Pixar), une pincée de Spider-Man, une lichette de 1001 Pattes... En espérant que la magie et l'humour Dreamworks fassent le reste !
Critique : Dead Man Down : Polar sombre qui se perd (03/04/13)
De Niels Arden Oplev
Avec Noomi Rapace, Colin Farrell, Domninic Cooper, Terence Howard...
Les hommes de main d’un criminel new-yorkais, Alphonse (Terence Howard), se font dégommer par un inconnu les uns après les autres. Pour seuls indices, le mystérieux tueur leur envoie des morceaux de photos façon puzzle et des mots aux sens sybillin. Tout en enquêtant avec son collègue Darcy (Domninic Cooper) sur leur ennemi déclaré, Victor (Colin Farrell) fait la connaissance de sa voisine, Béatrice (Noomi Rapace), une jeune femme défigurée après un accident de voiture, et qui vit avec sa mère (Isabelle Huppert). Malgré des réticences évidentes, elle accepte un rendez-vous avec ce beau brun ténébreux. Mais leur soirée ne va pas se passer comme il l'avait prévu. Béatrice lui relève ses véritables motivations : lui demander de tuer quelqu’un pour elle…
Sur le papier, Dead Man Down avait de quoi séduire : un casting original et hétéroclite aux origines multiples, un script de revenge movie aux allures de thriller sombre écrit par l'excellent J.H.Wyman (Fringe), et aux commandes le Danois Niels Arden Oplev, remarqué pour sa trilogie Millénium (adaptée de la saga littéraire éponyme, dont l'affiche s'inspire... rappelez-vous des couvertures noires bordées de rouge de la collection polar des éditions Actes Sud). Mais il s'avère que la transposition sur grand écran est un exercice délicat...
Pour sa première expérience américaine, Oplev a fait le choix d'une ambiance de polar plutôt séduisante de par sa volonté de ne pas tout exposer dès le départ, s'appuyant sur un chassé-croisé de personnages plutôt astucieux qui distille avec parcimonie les intentions de chacun. Sans oublier la naissance d'une histoire d'amour torturée
Si le cinéaste ne révolutionne pas le genre (on est quand même peu surpris du déroulement des événements), il s'applique à construire une atmosphère soignée à mi-chemin entre le ciné indépendant américain et le polar britannique (à la Luther) à coups de cité ouvrière et de gratte-ciels sans âme, de rues poisseuses et pluvieuses sans particularisme, et de cimetières et de hangars gigantesques pour la "touche gangster". On décèle l'envie du réalisateur de faire une histoire universelle, qui pourrait arriver n'importe où. Mais pourtant, ce genre appelle souvent à une réalité sociale bien plus marquée et très crue. On peut ainsi lui reprocher de ne pas utiliser ses décors plus en profondeur, car les personnages principaux, plutôt convaincants au départ, finissent par perdre leur point d'ancrage émotionnel - pourtant forts au vu de leur passé - et donnent l'impression de ne plus croire en ce qu'ils vivent.
Des séquences d'exposition jusqu'au cœur de l'intrigue (plutôt simplette et convenue), tous les ingrédients sont présents pour que l'on soit plongé dans l'histoire. Mais Oplev finit par se tirer une balle dans le pied dans la dernière demi heure en changeant totalement de registre et de ton. Facilité ou manque d'imagination pour trouver une fin convenable ? Oplev nous offre un final grand-guignolesque de film d'action à grand renfort d'explosions, de carnage avec des coups de feu à tout-va, et de sauvetage de la demoiselle-en-détresse-et-apeurée en règle. Résultat : le peu de crédibilité établie (déjà très faible depuis le début) tombe à l'eau et le chemin psychologique intéressant construit jusque-là par les deux personnages principaux (sur la moralité et le bien-fondé de leur désir de vengeance) est balayé à grand coup Tipex. Dommage !
En résumé : Sans pouvoir lui opposer de véritables reproches francs et massifs, Dead Man Down reste un film de série B agréable à regarder, mais sans véritable saveur, et qui ne convainc jamais vraiment de son utilité. Et pourtant, il est parfois touchant dans ses envolées dramatiques, trop inconstantes. On a tout de même plaisir à voir Domninic Cooper (Abraham Lincoln : chasseur de vampires, Captain America) et Terence Howard (Iron Man, Quatre Frères, Collision) à l'œuvre.
mardi 26 mars 2013
Critique : La Cité Rose : Un Gloubiboulga de banlieue (27/03/13)
De Julien Abraham
Avec Azize Diabate Abdoulaye, Idrissa Diabaté, Ismaël Ouazzani, Zouher Rahim, Anaïs, Begue, Ibrahim Koma...
La Cité Rose. Des barres d'immeubles en Seine-Saint-Denis où vivent des gamins au destin bien différent. "Mitraillette", 12 ans, est un garçon plein de vie et de rêves. Entre l'école et les copains, il joue dans le quartier en pensant à Océane, la plus jolie fille du collège. Et puis à Isma, son cousin de 16 ans, qui tombe dans les embrouilles lorsqu'il rejoint Narcisse, le caïd et dealer du coin. Sans oublier Djibril, son grand frère, la fierté de la famille car il fait des études de droit et qui habite avec sa copine à Paris. Tout ce petit monde évolue au sein du quartier où les envies et les rêves se paient cash.
"Je ne quitterais ma cité pour rien au monde !"
Contrairement aux nombreux films sur la banlieue déjà faits (L'Esquive, La Haine, Les Lascars, Les Kaïras...), La Cité Rose offre une vision bien plus bigarrée et ensoleillée que les tours HLM grises et ternes habituelles. Les couleurs y sont vivent et les décors chatoyants. Un regard d'enfant joyeux et émerveillé sur un lieu où il y fait bon vivre, où tout est permis, où le jeu et les rires se substituent aux drames et à la criminalité morbide.
Dédramatiser. C'est la mission première que s'est lancé Julien Abraham. Mais il n'en oublie pas pour autant de par des nombreux soucis que les habitants de la cité vivent au quotidien. Le réalisateur soulève de nombreuses questions de société plutôt intéressantes, sans moralisation, ni jugement : la survie économique de familles grâce au trafic, l'attrait des plus jeunes pour l'aventure qui paie, les relations amoureuses inter-ethniques, les difficultés d'insertion due à l'éloignement géographique ou sociale, les a-priori raciaux des banlieusards vs les Parisiens et inversement... Tout y passe !
Mais à vouloir trop en mettre, vouloir tout balancer, Abraham finit par noyer ses propos sans rien construire. On pose les sujets pour le fond mais tant pis pour la forme car 1h30, ça passe vite ! Résultat : le scénario n'est pas ciselé, les enchaînements se font à la truelle, les dialogues se paraphrasent souvent comme si le cinéaste avait peur de ne pas se faire comprendre, donnant aux répliques l'impression de sauter comme un disque rayé. Le tout fait un peu artificiel. C'est bien dommage, d'autant lorsqu'il s'agit d'établir un raisonnement social, comme lors de l'entretien d'embauche de Djibril, qui finit en parodie ridicule d'une pub pour l'intégration des minorités. Ou encore, lorsque le même Djibril se dispute avec sa copine, transformant l'argumentation en cris et gesticulations ridicules.
Côté interprétation, ce sont les enfants qui s'en tirent le mieux. Plutôt drôles et pétillants, ils jouissent de toute la gaieté et la fraîcheur de leur jeune âge. Contrairement à leurs aînés, qui débitent leur texte en oubliant leur naturel, faisant de leurs scènes les plus "intenses" des numéros de clowns, et de leurs personnages de vraies caricatures de film de gangsters imitant les séries policières. Peu crédibles et souvent à côté de leurs émotions, ils plombent les "scènes d'action" en devenant risibles et loin de la réalité. Et la direction d'acteurs est probablement la raison que le talent des comédiens. On est loin de l'excellent Rengaine, présenté récemment par Rachid Djaïdani (et primé à Deauville) auquel il est facile de se rattacher.
En résumé : Si l'affiche peut faire penser (de loin) à La Cité de Dieu de Fernando Meireilles, La Cité Rose a bien du mal à y faire honneur. Si les nombreuses références aux films de trafiquants sont là (L'impasse pour sa construction, Scarface sur l'écran d'une télé, la fusillade comme dans Ma 6-T va craquer), les bonnes intentions ne suffisent pas. À force de vouloir trop en dire, on finit par noyer son sujet.
dimanche 24 mars 2013
[Critique] : Jack le chasseur de géants : Un géant s'est perdu en chemin… (27/03/13)
De Bryan Singer
Avec Nicholas Hoult, Ewan McGregor, Stanley Tucci, Eleanor Tomlinson, Ian McShane
Jack, jeune homme un peu rêveur qui se laisse vivre, habite avec son oncle dans une contrée lointaine. Lorsqu'il se rend au château pour vendre le peu de biens qu'ils possèdent, Jack tombe sur un moine en panique. Celui-ci lui donne un petite bourse qu'il vient de dérober en lui révélant que c'était l'un des plus précieux trésors de l'humanité : des haricots secs ! À première vue, Jack ne comprend la portée de la mission qui vient de lui être confiée. Mais quelques gouttes d'eau plus tard, il va être le témoin de l'enlèvement de la princesse et d'un conflit dévastateur depuis longtemps entretenu entre les hommes et les géants vivant entre ciel et terre. Assoiffés de vengeance, les géants n'ont qu'une seule idée en tête : piller et éradiquer les hommes. Mais Jack, aidé du plus fidèle au royaume, n'a pas dit son dernier mot.
Tué à coup d'effets spéciaux et de vide scénaristique
Bryan Singer revisite à sa manière le conte pour enfants Jack et le haricot magique, se prenant pour Peter Jackson dans Le Seigneur des anneaux. À coups de (très) gros budget et d'effets spéciaux à tout-va, il raconte une histoire classique et balisée, voire un peu dépassée (une princesse - ayant un faux air d'Olivia Wilde - à secourir, un méchant qui trahit sa patrie, un dévoué serviteur qui se sacrifie...) et le pire, sans réelle conviction. A-t-il passé toute son énergie à se débarrasser du projet pour se consacrer à X-Men : Le commencement auquel il a été pour un temps attaché ? Peut-être...
Si l'idée d'un blockbuster médiéval avait de quoi être alléchant, le résultat manque d'entrain et de jusque-boutisme dans ses idées. Jack et le chasseur de géants se retrouve la pellicule entre deux chaises : l'histoire façon contes de fées traditionnel ravira les plus petits, mais est en déséquilibre avec les images, parfois dures et glauques (voire flippantes façon Tim Burton) pour nos chères têtes blondes. Voir une tête de géant se faire écrabouiller avec un œil qui éclate au passage ne sera pas du goût des plus petits. Peut-être suis-je trop naïve... Que dire des effets spéciaux ! D'un autre âge, ils en deviennent un point faible. Les géants, normalement centre de l'attraction, sont visuellement plutôt décevants.
Quant au casting, si Nicholas Hoult est plutôt convaincant - avec pourtant peu de mots - dans Warm Bodies, il est ici plutôt fade dans le rôle de Jack. On attendait peut être un peu plus d'humour partagé avec son acolyte Ewan McGregor en capitaine infaillible de l'armée royale, qui se démène pourtant mais finit par brasser du vent. Dommage ! Reste tout de même des scènes de combat épiques contre les géants.
En résumé : Un récit qui tentera sûrement les enfants mais qui laissera un goût de trop peu aux adultes, qui ne s'ennuieront pas (tout à fait) pour autant...
Critique : 20 ans d'écart : Du rire et du charme (06/03/13)
20 ANS D'ECART
De David Moreau
Avec Virginie Efira, Pierre Niney, Charles Berling, Gilles Cohen...
Alice est une working girl qui ne vit que pour le boulot. Son ambition ? Devenir rédactrice en chef du magazine féminin Rebelle avant ses 40 ans. Mais son look BCBG coincée du bulbe ne fait pas rêver son patron, qui ne la voit pas à ce poste. Il lui préfère une bimbo exubérante québécoise qui transpire la sexualité. Qu'à cela ne tienne ! La belle Alice va profiter d'une rencontre fortuite avec Balthazar, un étudiant de 20 tout juste, pour fabriquer une idylle et montrer à son patron qu'elle a su rester branchée et sauvage. Sans pour autant mettre le jeune homme au courant, qui va tomber raide dingue d'elle...
"On n'est pas que petit"
L'idée de départ de 20 ans d'écart repose sur l'image devenue tendance de la femme d'âge mûre qui préfère s'encanailler avec des jeunots plutôt que de jouer les femmes tristes en mariage. Pourquoi la femme n'aurait-elle pas le droit au même traitement que le vieux beau s'amourachant d'une petite minette ? Ca ne choque plus personne... La femme désirable passés 40 ans est désormais popularisée par des séries comme Cougar Town (avec Courtney Cox) et s'exhibe avec son toy boy dans tous les journaux people - Demi Moore et Madonna en tête.
Si le scénario est un peu classique, voire attendu (la rencontre improbable, la séduction en un claquement de doigt, l'amour à corps perdus, le mensonge dévoilé, la rupture et la renaissance de l'idylle), le film est rempli de charme. D'une part, ses répliques bien senties font mouche ("Sommes-nous toutes des mots-clés sur YouPorn ?" lance-Alice en conférence de rédaction, "C'est encore l'autre, la périmée ?" dixit le papa de Balthazar en parlant d'Alice, "Ils ont rétréci Dujardin ?", dixit une photographe en parlant de Balthazar) donne une légèreté tout en gardant la véracité de la situation. Si quelques clichés apparaissent de-ci, de-là, l'ensemble est plutôt intelligent, renvoyant une image peu éloignée d'une réalité touchante. Non, les femmes ne s'épanouissent pas qu'à travers l'existence d'un homme dans sa vie. Non, les quadra ne sont pas à mettre au rebut sexuel. Comme les hommes, elles ont le droit de s'affirmer, séduire, et vivre l'amour comme il leur plaît sans être jugées !
Et quelle quadra en la personne de Virginie Efira. Une belle surprise ! Plutôt habituée aux rôles de jolie fille lumineuse dans des petites comédies sans envergure, elle joue ici une MILF à croquer, sexy en diable et humour. Face à elle, Pierre Niney est tout simplement craquant. Sa bouille d'homme-enfant, sa naïveté gauche, son naturel désarmant et son humanité folle rend Balthazar plus qu'attachant (et sa scène de rupture encore plus poignante). Repéré comme étant l'un des espoirs du cinéma français de demain depuis J'aime regarder les filles - pour lequel il reçoit un prix au Festival de Cabourg - et nommé aux Césars cette année pour Comme des frères, le plus jeune sociétaire de la Comédie Française brille sans pour autant écraser les autres. La grande classe ! Les autres... une galerie de seconds rôle assez croustillants - voire extra-terrestre en ce qui concerne la directrice du groupe de presse. Charles Berling est grisant en père/gamin en pleine ébullition hormonale qui ne veut pas laisser s'envoler ses 20 ans.
En résumé : 20 ans d'écart est une romcom fraîche et légère, moelleux comme des nounours à la guimauve, mais pas que. Elle illustre parfaitement bien les différents accros de la vie que peut rencontrer une quadra célibataire, sans pour autant jouer les moralisatrice. Et ce couple éphémère livre une alchimie parfaite qui fait oublier la simplicité du contenu.
samedi 23 mars 2013
Critique : The Hit Girls : On connaît bien la chansonnette... (08/05/13)
De Jason Moore
Avec Anna Kendrick, Skylar Astin, Ben Platt, Brittany Snow, Anna Camp, Rebel Wilson...
C'est la rentrée universitaire. Beca, comme nombreux étudiants de première année, débarque au campus de Barden University, et découvre la folie ambiante qui y règne. Ne nouant pas le contact facilement, elle se réfugie sous son casque, son meilleur ami depuis qu'elle a décidé de devenir DJ professionnelle et de produire sa propre musique. Pour faire plaisir à son père, elle tente de s'intégrer malgré elle dans un groupe de filles qu'elle n'aurait jamais osé aborder auparavant : une chorale de chanteuses a-capella. Entre une peste dirigiste obsédée par la compétition, une nympho écervelée, une rondelette braillarde et une psychopathe mutique, elle a du mal à trouver sa place. Heureusement, l'une d'entre elle la prend sous son aile. Mais ça n'est pas pour autant qu'elle ne mettra pas son grain de sel ! Commence alors une aventure musicale faite de répétitions et d'entraînements acharnés, qui les mènent au championnat universitaire nationale. Car leur but : détrôner l'équipe des Troubadurs, vainqueurs du trophée depuis trop longtemps... mais dont un membre ne laisse pas indifférent la rebelle Beca.
Lorsqu'on s'intéresse au pitch de The Hit Girls, on se dit : voilà une version ciné de Glee (mais pas la cash-machine lancée en 3D) mélangé à High School Musical avec un tout petit brin de West Side Story (mais vraiment tout petit...), et un casting essentiellement venu du monde de la télé (Workaholics, Girls, Dr House, Mes plus belles années, The Mindy Project, The Good Wife...). Et quand on voit la filmo du réalisateur composée essentiellement de séries pour ado dégoulinantes de bons sentiments et de drames en tout genre (Dawson, Everwood, Les Frères Scott, Brothers & Sisters), on se dit AU SECOURS ! Mais le résultat n'est finalement pas si effrayant qu'il en a l'air sur le papier. Et on pourrait même dire qu'on le regarde avec un plaisir presque coupable en battant discrètement la mesure du pied. Car il faut le dire, le premier film de Jason Moore est plus intéressant pour ce qu'il a dans les cordes vocales que pour l'intérêt du scénario.
Peu inventive, l'histoire réchauffe les vieilles recettes des teen movies lycéens : la rebelle indépendante qui vient bousculer les lignes, l'amourette interdite pour cause de rivalité des clans, la vengeance à tout prix, les saloperies balancées par une garce dirigiste...). Et tous les stéréotypes sont là pour les faire vivre avec son quota communautaire : l'asiatique qui ne se mélange pas à d'autres communautés, la lesbienne black et la bimbo (pour une fois brune) de service, la bonne copine rondouillarde qui jure...
Le scénario ne laisse aucune place à la surprise quant à son déroulement. Pourtant, quelques bonnes idées rafraîchissantes s'immiscent de temps en temps histoire de relever le manque d'énergie des répétitions et de la compétition dans son ensemble. Le film pâtirait-il de l'habitude créative de son réalisateur qui pense séries-faites-pour-s'épanouir-dans-la-longueur ? Peut être...
On peut tout de même compter sur des personnages totalement atypiques pour donner une touche d'humour décalé. Ainsi on remarque avec bonheur Rebel Wilson (Mes Meilleures Amies, Bachelorette), habituée au second rôle déjanté, toujours prête à l'auto-dérision. Il faut la voir en train de faire "la danse de la sirène", son "jogging à l'horizontal" et autres pitreries faciales et verbales. On apprécie aussi Lily, ce personnage quasi mutique qui, avec son filet de voix à peine audible, balance des phrases des plus glauques, voire flippantes. Et que serait un film sur l'univers estudiantin sans des habitués du genre comique de répétition Christopher Mintz-Plasse (Kick-Ass, Fright Night, Superbad), Jacob Wysocki (Terri), John Michael Higgins (Bad Teacher), Elizabeth Banks (Hunger Games) !
Comme Save the Last Dance et autres dérivés du genre (Sexy Dance et ses nombreuses suites), The Hit Girls ne changera pas la face du monde, mais est au final un bon divertissement. Le talent musical certain du cast - masculin comme féminin - et les mash-up originaux orchestrés pour l'occasion font des scènes chantées un point fort du film. Un petit bémol tout de même... Pour de l'a capella, on peut regretter la présence d'une boite à rythme récurrente un peu lourdingue présente en renfort derrière les voix des chanteuses. Mais ça n'est qu'un détail. The Hit Girls offre de jolis moments comme la battle organisée entre les différents chœurs dans une piscine vide, avec un choix de chansons plutôt surprenant et l'audition de Beca, duo de chocs et de charme entre un gobelet en plastique et Anna Kendrick. On découvre ainsi avec intérêt le beau brin de voix de l'actrice (Twilight, Scott Pilgrim, In the Air, 50/50) qui surprend par son jeu tout en retenu au milieu de ce bazar organisé et son sens... du rythme. Sans aucun doute une star qui ne demande qu'à briller !
En résumé : The Hit Girls a été pensé comme une série musicale qui demandait plus de 2h pour raconter son histoire. On ne s'ennuie pourtant pas; on se surprend même à sourire, malgré quelques blagues un peu foireuses. Heureusement, les scènes musicales relèvent l'ensemble ! Succès attendu puisque la suite est déjà en route pour 2015 !
mardi 19 mars 2013
Critique : The Place Beyond the Pines: De l'importance de ses actes et de leurs conséquences (20/03/13)
THE PLACE BEYOND THE PINES
De Derek Cianfrance
Avec Ryan Gosling, Bradley Cooper, Eva Mendes, Ray Liota...
Cascadeur à moto, Luke (Ryan Gosling), est réputé pour son spectaculaire numéro du "globe de la mort". Un jour, il découvre qu'il a un fils que lui a caché son ex (Eva Mendes). Pour subvenir à leurs besoins, il plaque tout et s'improvise braqueur de banque. Mais il va bientôt croiser la route d'Avery, un policier aux dents longues (Bradley Cooper), décidé à grimper rapidement les échelons. Mais celui-ci découvre que sa hiérarchie est gangrenée par la corruption. Mais il est déterminé à réussir, quitte à laisser son propre fils de côté. 15 ans plus tard, le destin réunit les enfants de Luke et Avery dans la même école.
Pour mieux apprécier le film et ses rebondissements, mieux vaut ne pas trop en dire. Sinon, ce serait du gâchis.
Derek Cianfrance continue d'explorer la famille à travers une fresque linéaire en trois actes, bâtie à partir d'un événement déclencheur et de ses conséquences, étalée sur près de deux décennies.
Le réalisateur avait déjà bluffé les cinéphiles avec Blue Valentine. Mais avec The Place Beyond the Pines, son ambition est décuplée. Il veut décoller son étiquette de "ciné-indé bon pour Sundance". Et il y parvient avec nuances, grace et esthétisme (sans parler du premier plan très serré sur les abdos du beau Gosse-ling, qui en fera baver plus d'une...). À coups de plans séquences d'une beauté mélancolique, il nous balade dans son drame avec subtilité, avec son ton inimitable mêlant thriller et mélo. Si les les abordés ne sont pas nouveaux (crime, poids de l'hérédité, destin presque déterminé et fatalité...). Le moindre détail superflu aurait pu tout faire basculer dans le larmoyant interminable. Cianfrance dose habilement son récit pour lui donner un côté intemporel et une belle complexité sans lourdeur.
S'il essaie de nous émouvoir sans y parvenir vraiment, sa mécanique narrative forte est infaillible. Elle sert au mieux ses personnages : chaque partie à sa raison d'être, se complétant sans s'opposer. Habitué des ruptures de rythme, tantôt discrètes, tantôt abruptes sans pour autant endommager son œuvre, il distille une mélancolie à fleur de peau sur fond de thriller classieux avec une intrigue à tiroirs parfaitement huilée. On peut tout de même regretter quelques grosses ficelles scénaristiques et une conclusion un tout petit peu faible en intensité par rapport au début. Mais on peut lui pardonner tant l'ensemble reste en tête un moment...
Cianfrance se pose en narrateur omniscient sans jamais porter de jugement sur ses personnages. Il filme un état de fait qu'il ne questionne pas ni ne moralise. Au départ, on ne sait pas quel chemin il va prendre, car on suit l'histoire de Luke avec toute l'attention qu'elle mérite. Si on est habitué aux moues de gros dur attendrissant de Gosling - qui se prend pour un James Dean peroxydé et archi-tatoué, on (re)découvre Bradley Cooper (récemment nominé à l'Oscar pour Happiness Therapy) dans un rôle qu'on lui connaît peu : celui d'un arriviste cynique, qui préfère s'occuper des problèmes des autres plutôt que de resoudre les siens et de s'occuper de ses proches. Et cela lui va bien ! L'autre jolie surprise est la belle Eva Mendes qui, loin de ses habituelles partitions de potiche, livre ici sa plus belle prestation depuis longtemps. Sans fard ni franfreluches, elle apporte avec subtilité le brin de féminité à cette histoire d'hommes avec un personnage tout en contradiction. Les deux plus jeunes, Dane DeHaan (Des hommes sans loi, Chronicle) et Emory Cohen (le fils de Julia dans la série Smash) ne sont pas en reste ! L'un pourrait être le frère de Léo DiCaprio tandis que l'autre un Brando rajeunit. Ados à fleur de peau, ils complètent le casting à merveille, reflétant le mal être instauré par leur géniteur.
En résumé : Un film sombre et passionnant sur la paternité et la transmission, ou comment les actes des aînés affectent les générations futures, servi par le charismatique Ryan Gosling et le troublant Bradley Cooper. Du grand cinéma !
lundi 18 mars 2013
Critique : Warm Bodies : Et la romcom ado renaît ! (20/03/13)
WARM BODIES Renaissance
De Jonathan Levine
Avec Nicholas Hoult, Teresa Palmer, John Malkovitch...
Voilà quelques mois que nous attendions l'arrivée de Warm Bodies, l'un des prétendants cinématographiques au remplacement de la saga Twilight. Si les vampires - et leurs bons sentiments - sont retournés dans leur crypte pour de bon, une autre espèce de morts-vivants les a remplacés : les zombies. On pouvait craindre le pire...
Suite à une Apocalypse de nature inconnue, ils ont envahi le monde. Mais l'un d'entre eux (Nicholas Hoult), décidément peu à l'aise avec sa condition de mort pas tout à fait vivant. Unique, il réfléchit et se pose des milliers de questions existentielles. Et il n'aime pas faire de mal aux humains. Et pourtant, après avoir dévoré un jeune homme, il va se lier d'amitié avec la petite amie de ce dernier (Teresa Palmer, vue dans Numéro Quatre). Vous avez dit glauque ? Mais
non ! Cette relation va bousculer les conventions établies entre les hommes et les zombies. Ca ne vous rappelle rien ? Le petit truc en plus réside dans le caractère du personnage principal : malgré son état de zombie, il revit les souvenirs humains de la vie qu'il a engloutie, et garde un lien avec ses sentiments. Ces réminiscences vont le pousser à dépasser ses instincts les plus primaires pour laisser place à sa part d'humanité...
"Why can't I connect with people ? Oh I forgot... this is because I'm dead !"
Si la toile de fond pourrait faire penser à la série qui cartonne The Walking Dead (car la moitié de la population a passé l'arme à gauche et déambule dans les rues en grognant), la comparaison s'arrête très vite. Car Warm Bodies est avant tout une comédie romantique. Et là, vous pensez "encore une bluette adolescente sans profondeur" ? Sûrement pas. Jonathan Levine n'y tient pas. Il préfère jouer sur l'humour entre deux scènes (un peu) gore, ajoutant un peu de romantisme par-ci par-là et un côté dramatique à la condition de ce zombie qui n'a qu'une envie : "se connecter aux autres". Un style qui change radicalement de ce qu'a déjà fait le réalisateur (remarqué pour sa dramedy 50/50 sur le cancer), même si ce dernier avait déjà tâter de l'hémoglobine avec All the boys love Mandy Lane (dans lequel une reine du lycée et ses amis se voient attaqués par un invité non convié à la fête).
On peut dire qu'Adam Levine rend quelque peu ses lettres de noblesse au genre teen movie, qui a tendance à prendre régulièrement le chemin de la facilité débilitante. Si l'intrigue est simpliste et cousue de ficelles épaisses (si on accepte l'autre tel qu'il est, l'amour triomphera de tout dans ce monde d'égoïstes... pffiioouu !), et les retournements de situation attendus au tournant, elle nous attrape et ne nous lâche plus car elle est bien amenée. Le réalisateur s'amuse et son engouement est communicatif. Avec une mise en scène simple mais efficace, une direction artistique recherchée mais pas prétentieuse, il nous embarque dans ce monde froid et bizarre sans qu'on rechigne.
Levine reprend les codes de la romance adolescente mais ne s'en tient pas aux longs regards langoureux sur une musique sirupeuse et aux baisers chastes interminables. De l'ultra repris Roméo et Juliette, il subtilise avec parcimonie quelques détails : ses héros s'appellent "R" et Julie, il détourne la scène du balcon avec malice, ajoutant un côté stupide (bien dosé) au lover un peu pâlot. Et il joue avec la musique pour donner la parole à celui qui n'en a presque pas, comme font souvent les ado qui n'osent avouer ce qu'ils ressentent. Pour autant, il ne tombe dans la compil' rose bonbon et dégoulinante. Le clin d'œil viendra avec quelques notes de la BO de Pretty Woman... mais je n'en dis pas plus. L'humour plutôt adulte n'est pas en reste. Bien dosé, il fait mouche à coups de comique de situation et d'auto-dérision zombi-esque. Un coup de chapeau à la performance de Nicholas Hoult et à Rob Corddry : leur conversation grognée vaut se pesant de... chair fraîche !
En résumé : Warm Bodies est finalement une bonne surprise et fera taire les détracteurs du genre. Car malgré son immaturité scénaristique, il a un charme fou (comme ses acteurs principaux). Loin du cliché de l'amourette cul-cul, il vous fera sourire... souvent.
lundi 4 mars 2013
Et Drop Dead Diva ressuscite... encore !
En janvier dernier, la chaîne américaine Lifetime a annoncé que la série Drop Dead Diva n'aurait pas de saison 5, malgré des audiences plus que correctes. Les fans qui n'avaient rien vu venir, étaient restés sur leur faim après un final de la saison 4 au suspense intenable.
Apparemment, la chaîne a dû faire ses comptes car finalement Jane, Fred, Stacy et Grayson seront de retour pour une nouvelle saison. Alors pourquoi ce revirement ? La chaîne avait expliqué un changement de ligne éditoriale incompatible avec la poursuite de la série. En réalité, Lifetime n'avait pas trouvé d'accord satisfaisant avec la production de Sony TV. Reste à savoir quand la diffusion sera prévue. En attendant, on est aux anges !
Pour ceux qui ne connaîtraient pas la série...
Deb est un mannequin / actrice de 24 ans fiancée à Greyson, un jeune et brillant avocat. Elle est victime d’un accident de voiture alors qu’elle se rend à une audition pour présenter l’émission Le Juste Prix. Arrivée au paradis, elle passe une toute autre audition... face à un employé de Saint-Pierre. Elle trouve finalement le moyen de se faire renvoyer dans le monde des vivants, mais son âme vient se loger dans le corps de Jane Bingum, une brillante avocate, décédée quelques heures auparavant. Mais à son grand regret, cette dernière affiche une taille 46 mais un QI de 30 points supérieur à la moyenne. Tout d’abord choquée par ce changement, la bimbo va vite découvrir que "la beauté intérieure" existe et que ses nouvelles capacités vont lui ouvrir de nouveaux horizons.
Daniel Radcliffe, un monstre ? il le sera !
Depuis l'arrêt de la saga Harry Potter, Daniel Radcliffe a embrassé une carrière bien loin des uniformes et des lunettes rondes. Il n'a de cesse de casser son image de jeune garçon propret à la cicatrice en éclair. Après avoir fait le buzz sur la Toile aux côtés de John Hamm dans une baignoire dans A young Doctor's Notebook, surpris avec sa chorégraphie lors de la dernière cérémonie des Oscars, il s'est fait remarqué au festival de Sundance avec le film Kill Your Darlings (dont la sortie n'est pas encore prévue en France). Il y incarne Allen Ginsberg, le sulfureux poète bisexuel, fondateur de la "Beat Generation". L'ex-apprenti sorcier a choqué car on le voit dans le plus simple appareil (ce qu'il avait déjà fait sur scène à Broadway dans Equus), être initié à l'alcool et aux drogues (pas si loin de la réalité), et dans une scène de sexe très hot…
Et comme TvCinephages l'avait annoncé il y a quelques mois, le comédien britannique va poursuivre sa métamorphose vers un personnage plus sombre en incarnant le diabolique Frankenstein. Dans cette nouvelle version du célèbre roman de Mary Shelley imaginée par par Paul McGuigan (Slevin), il incarnera "la Créature". Un personnage complexe, aussi touchant que brutal, et au physique ravagé. Produit par la Fox, le film sera scénarisée par Max Landis (le fils de John), qui avait déjà signé le script du très réussi Chronicle. Avec Frankenstein, Daniel Radcliffe devrait revenir à une ambiance gothique comme il les aime, déjà expérimenté dans l'angoissant La Dame en noir. Voilà qui montre que l'acteur n'a pas froid aux yeux !
Critique : The Sessions : privé d'un corps mais pas de sensations (06/03/13)
De Ben Lewin
Avec John Hawkes, Helen Hunt, William H. Macy...
Si le corps de Mark est condamné à l'immobilité par la polio, il n'en est pas moins un homme accompli. Journaliste à part entière et poète à ses heures, il mène une existence quasi normales quelques heures par jours, entre ses visites à l'église ou encore au parc aidée d'une auxiliaire de vie, et son obligation de rester dans son caisson à oxygène. Question de survie. S'il noue facilement contact avec les gens, et en particulier avec la gente féminine, il en va autrement lorsqu'il s'agit d'amour. Agé de 38 ans, un manque le ronge jusqu'à ce que celui-ci devienne une nécessité : il ne veut pas mourir sans avoir connu les plaisirs de la chair. Après de longues discussions avec son directeur de conscience -- qui n'est autre qu'un prêtre très ouvert d'esprit -- il contacte une assistante sexuelle, une professionnelle thérapeute du sexe pour handicapés. En six sessions, Cheryl l'initiera aux joie de l'amour physique. Mais pas que...
Comment peut-on avoir une vie sexuelle épanouie lorsqu'on est prisonnier de son corps, allongé en permanence ? Pour y répondre, le réalisateur australo-américain Ben Lewin s'est inspiré de la véritable histoire de Mark O'Brian, un poète et écrivain lourdement handicapé, et de sa propre vision du handicap, ayant lui-même eu la polio étant enfant.
Si côté technique est plus que banal (un montage pas très funky et une esthétique passe-partout et sans relief), The Sessions est littéralement porté un scénario intelligent finement travaillé et la "performance" toute au naturel de ses acteurs principaux. Là où certains se seraient vautrés en rajoutant du pathos au pathos de la situation de Mark) ou d'une impudeur voyeuriste, Ben Lewin a préféré jouer la carte de l'humour décalé et enlevé, voire sarcastique, instillé avec beaucoup d'auto-dérision et de douceur.
Ce qui pourrait être perçu comme un calvaire insurmontable (ce qu'on peut bien imaginer) devient une histoire avant tout humaine plein de sensibilité, d'échanges, de discussions profondes mais pas rébarbatives. Les conversations que Mark a avec le prêtre devenu son confident sont d'une richesse déconcertante et touchante à la fois. Ils abordent des thèmes que la majorité d'entre nous se refuserait d'aborder, même de penser. William H. Macy est remarquable sous la soutane, en totale contradiction avec son rôle de dépravé dans la série Shameless.
Les scènes de sexe, immanquables au vue du sujet, sont filmées avec une distance qui instaure une pudeur mesurée, sans pour autant masquer les corps. L'écriture libre et l'interprétation tout en laisser-aller renvoie au spectateur cette humanité désarmante de deux êtres qui, malgré tout ce qui les sépare, se rapprochent tout en gardant une dignité qui force le respect.
On ne peut que saluer la performance de John Hawkes (qui vient de recevoir l'Independant Spirit Award pour ce rôle) qui, arrive en ne jouant que de la tête, à transmettre des émotions vraies sans pour autant tomber dans le misérabilisme et la recherche de compassion dégoulinante. Quant à Helen Hunt -- dont l'anatomie n'aura plus de secret pour personne -- elle s'efface complètement pour devenir cette femme devenue un cadeau du ciel pour Mark et une "sainte" aux yeux de son mari, qui approuve son métier. Une "performance" probablement moins forte que son partenaire de jeu, mais qui lui a quand même valu une citation à l'Oscar cette année en tant que Meilleure actrice.
On peut regretter à ce sujet que les motivations de Cheryl pour cette profession ne soient pas un peu plus développées, voire creusées. Manque peut-être aussi ce grain de folie ou ce petit-truc-en-plus qui a fait d'Intouchables (auquel on pense forcément) un film antidépresseur qui fait du bien. En tout cas, on ne sait pas si The Sessions fera avancer le débat et la cause des handicapés sur ce terrain-là mais il aidera à coup sûr à comprendre que l'assistance sexuelle peut être un choix possible, répondant à un besoin de découverte du corps, de l'intimité, sans parler de prostitution.
En résumé : Si le sujet était plus que sensible, voire casse-gueule, Ben Lewin nous embarque avec simplicité et humanité dans une histoire subtilement écrite, sans voile et fabuleusement interprétée.
Un vrai coup de cœur !
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