De Oliver Hirshbiegel
Avec Naomi Watts, Naveen Andrews, Douglas Hodge, Charles Edwards…
Sortie le 2 octobre 2013
31 août 1997. L'Angleterre perd une princesse et sa Reine de cœur, Lady Di. Diana s'ouvre sur cette funeste nuit avant de revenir sur son histoire, deux ans plus tôt, lorsque la princesse de Galles fait la connaissance du Dr Hasnat Khan, chirurgien cardiologue anglo-pakistanais. De leur rencontre naît une histoire d'amour passionnelle, mais qui doit rester dans l'ombre pour être vécu pleinement. Mais le secret est difficile à maintenir lorsqu'on est exposé en permanence aux médias…
"The legend is never the whole story"
S'inspirer de personnages et d'événements réels représente toujours un challenge. Prendre le parti de retracer les deux dernières années d'une icône telle que Diana exposait Stephen Jeffreys, le scénariste, à des critiques quel que soit le résultat du film. Car bien évidemment, Diana est contesté de par la véracité des faits, même si la production a mis un point d'honneur à mener d'importantes recherches et investigations. Basé sur le livre Le Dernier amour de Diana, de Kate Snell (consultante sur le tournage), Diana s'appuie sur une histoire d'amour que l'intéressé, Hasnat Khan, n'a jamais confirmé publiquement. Il a même été jusqu'à dire dernièrement dans les journaux anglais que le film était basé sur des "rumeurs" et qu'il sonnait "complètement faux. Une passion qui pourtant, selon les dires de Kate Snell, était bien plus forte que celle qu'on a connu avec Dodi Al Fayed, celle-ci n'étant qu'un prétexte pour rendre jaloux le chirurgien.
Sujet sensible par définition puisqu'il touche à la famille royale, la personnalité à la fois lumineuse et sulfureuse de Diana, princesse qui a osé divorcer du prince Charles, offre une autre dimension et un caractère d'autant plus explosif que la sortie s'accompagne d'une nouvelle théorie du complot quant à sa mort (impliquant soit disant les forces armées britanniques).
Une version bien fade et rose bonbon
Si Stephen Frears et son The Queen avait bien été accueilli par les sujets de Sa Majesté, Diana n'aura sans doute pas les mêmes honneurs, et fera grincer quelques dents comme en son temps La Dame de fer, de Phyllida Lloyd. Si l'intention de départ était louable, le résultat sent plutôt la guimauve et la bluette naïve rose bonbon. Exclusivement concentré sur cette romance clandestine (mais ayant fait le miel de nombreux tabloïds), Diana dresse un portrait entre intimité et personnage officiel presque trop parfait. Si dans la réalité, Lady Di était adulée pour son engagement auprès des autres, le film essaie de faire d'elle une femme presque sainte, tout en étant une rebelle n'ayant qu'une envie : vivre une vie "normale" n'écoutant que ses émotions. Et d'appuyer encore et encore sur son dévouement auprès des plus nécessiteux comme si on n'avait besoin d'être convaincu de son grand cœur pour pardonner ses escapades.
Cette histoire aux allures de contes de fées tourne vite au vinaigre ou plutôt à la mièvrerie niaise et dégoulinante, filmée avec une platitude exaspérante et une lourdeur appuyée. Laissant une impression d'ennui sans fin. Et pourtant, Naomi Watts ne démérite pas ! Les attitudes, le regard par en-dessous, le phrasé ont été étudiés avec une précision militaire. Mais il ne suffit pas d'un brushing impeccable pour incarné Lady Diana. Malgré un jeu impeccable, on n'arrive pas à se détacher complètement de l'image iconique de la princesse et adhérer à cette histoire. Un manque d'implication sans doute aussi dû à l'interprétation de Naveen Andrews, qui semble ne pas savoir ce qu'il fait là, tant il paraît parfois mal à l'aise face à sa partenaire. Peut-on mettre cela sur le compte de la déférence que son personnage a pour la princesse ? Sûrement pas, puisque le médecin la considérait comme une femme comme une autre. On l'a préféré en tant que passager perdu sur une île déserte dans la série Lost...
En résumé : Pari perdu pour Oliver Hirshbiegel. S'attaquer à un tel personnage aurait demandé finesse et légèreté, termes que le réalisateur a apparemment ignoré. Dommage !