De Ron Howard
Avec Daniel Brühl, Chris Hemsworth, Olivia Wilde, Alexandra Maria Lara, Pierfrancesco Favino…
Sortie le 25 septembre 2013
Sortie le 25 septembre 2013
La Formule 1 a connu son âge d'or dans les années 1970. Et qui de mieux pour le représenter que le duo à feu et à sang des pilotes James Hunt et Niki Lauda ! Ces deux sportifs automobiles sont sans aucun doute les plus grands rivaux que l’histoire que le sport ait jamais connus. Concourant pour les illustres écuries McLaren et Ferrari, tout les oppose, jusque dans leur caractère de sportif. L'un est charismatique et instinctif, bel homme et coureur de jupons (le play-boy anglais James Hunt), l'autre est bosseur, réservé, tacticien et méthodique (Nikia Lauda, surnommé "le rat"). Rush retrace le passionnant et haletant "combat" entre ces deux pilotes hors-normes, et suit leur vie instable, sur les circuits et en dehors.
Pour être honnête, c'est avec une certaine appréhension que je suis allée voir Rush. La signature de Ron Howard n'est pas seule gage de réussite, surtout lorsqu'il s'agit de se plonger plus de 2h dans un film sur des courses automobiles, sport auquel je ne connais pas grand chose et qui est pour moi synonyme d'ennui. Et finalement, c'est avec grande surprise que je suis rentrée dans l'histoire le pied au plancher ! Et c'est aussi un avantage que de ne rien savoir de leur vie et de leur parcours, car cela ajoute de l'intensité à l'histoire.
Le réalisateur va bien au-delà de la simple retranscription des courses, aussi mythiques soient-elles. L'essentiel ici réside dans l'affrontement psychologique que se livrent deux génies des circuits. On découvre que leurs sentiments exacerbés dépassent le simple esprit de compétition, et que leur haine mutuelle est finalement un moteur pour leur réussite.
Une histoire d'hommes avant-tout
Rush est d'abord réussit grâce à son casting fabuleux. Chris Hemsworth, qu'on connaît essentiellement pour ses rôles de super héros musculeux (Avengers, Thor, Blanche Neige et le chasseur...), s'offre ici un rôle sur mesure qui démontre qu'il sait faire autre chose. Certes, il endosse la peau du beau gosse de service sexe, drogue et rock'n roll, qui se promène avec une horde de groupies, change de filles tous les soirs... Mais ce choix était comme une évidence, au vu de la vie dissolue et bling-bling du véritable Hunt. Assurance, aplomb, présence (et yeux bleus acier du tonnerre), Hemsworth s'impose et vient d'affirmer une nouvelle facette de son jeu.
Daniel Brühl n'est pas en reste ! Loin d'être écrasé par la blondeur de son comparse de piste, il incarne avec justesse, subtilité et puissance ce drôle de bonhomme austère et méticuleux qu'est Niki Lauda, sans qu'un cheveux ne dépasse. Qu'il soit affublé d'une cicatrice gigantesque (due au terrible accident de course dont l'Autrichien s'est sorti de justesse) ou d'un dentier qui aurait pu gêner sa diction, l'acteur espagnol livre une prestation remarquable. Un bémol cependant : quelques répliques dites avec un son guttural pincé un poil exagéré à mon goût... Mais il EST Niki Laura, sans aucun doute.
Autre point positif : la reconstitution d'une époque hautement identifiable par ses codes couleurs, ses vêtements, ses coupes et attitudes... L'équipe au service de l'image et de la photographie nous plonge dans une atmosphère très 70's, avec un grain légèrement blanchi et grossi.
Un seul regret peut être ? Une mise en scène classique et linéaire, avec quelques répétitions de plans, comme les départs de cours (toujours commencés par l'arrière de la voiture qui démarre, gros plan sur la machinerie, les pistons qui accélèrent, puis départ caméra au ras du bitume...). L'ensemble au service d'un scénario un tant soit peut rigide dans la forme, qui démarre lentement et s'appuyant sur les clichés et les stéréotypes. Mais ceci ne gâche en rien le plaisir évident qu'on a à suivre le parcours des pilotes, attachants à leur manière.
En résumé : un petit bijou bourré d'adrénaline fait pour les néophytes comme pour les aficionados, dont le bruit des moteurs résonnera un moment dans votre tête. Certainement un des films de l'année.
Extrait :