mardi 16 février 2016

[Avis] The Finest hours : lame de fond héroïque (24/02/16)

THE FINEST HOURS

De Craig Gillespie (Une fiancée pas comme les autresFright Night, Million Dollar Arm)
Avec Chris Pine, Casey Afleck, Ben Foster, Holliday Grainger, John Ortiz, Kyle Wallner, John Magaro, Eric Bana...



Tiré d'une histoire vraie
Dans la nuit du 18 février 1952, une tempête monstre frappe les côtes du Massachusetts. Deux pétroliers se brisent contre les vagues cette nuit-là. Le mécanicien en chef du SS Pendleton et son équipage font tout pour maintenir à flots ce qu'il reste du navire en attendant les secours. Pendant ce temps, une équipe de quatre garde-côtes menée par un jeune sauveteur mal-aimé (et bientôt marié) prend la mer à bord d'une embarcation minuscule et va à la rescousse de la trentaine de marins rescapés du SS Pendleton.



Bizarrement, The Finest Hours s'est fait très discret dans le paysage médiatique et publicitaire récent alors que son potentiel est énorme. Et oui, Disney sert aussi faire des film catastrophe ! Ce long-métrage est un film à grand spectacle ambitieux tout en gardant le classicisme du genre, sans surprises majeures, mais incluant nombreuses intrigues, des personnages principaux aux valeurs héroïques et un déploiement de ressorts techniques ahurissants. La reconstitution de la tempête en mer est impressionnante (même si parfois les raccords CGI entre le "vrai" et le "faux" océan sont parfois visibles). Gare à ceux qui n'ont pas le pied marin ! Des scènes épiques sont à retenir : celle du passage de l'immense banc de sable n'étant jamais positionnée au même endroit, le bidouillage de l'équipe du Pendleton pour se stabiliser sur un banc de sable, et la récupération plus que périlleuse de l'équipage du pétrolier, bien trop nombreux pour la coque de noix venue les sauver. Malgré nous, on sent la tension monter et on boit la tasse en même temps que les marins (merci la 3D, pas si inutile cette fois) ! 


Après une scène d'exposition un chouilla longue mais nécessaire, tout est mis en place pour glorifier ces marins qui mettent leur vie en jeu à chaque sortie en mer. Si Chris Pine et Casey Affleck habitent de façon magistrale leur rôle, on peut regretter que les personnages secondaires soient des esquisses de caricatures et que certains, comme l'excellent Ben Foster soit sacrifié en étant sous-utilisé. 
Côté narration, le combat acharné et haletant des sauveteurs et des marins est constamment interrompu par des allers-retours sur la terre ferme, où attendent familles, épouses et amis, éprouvés par l'angoisse. Mais s'ils laissent souffler le spectateur entre deux vagues, ces va-et-vient narratifs quasi chronométrés empêchent de s'immerger totalement dans le récit, et contredisent le côté désordre/improvisation de la lutte contre les éléments. On voudrait bien larguer les amarres une bonne fois pour toute mais le mélodrame installé avec la relation du futur marié et de sa dulcinée a tendance à jeter l'ancre trop souvent pour se laisser emporter par les flots. 

En résumé : Un blockbuster au style rétro plutôt réussi car technique impressionnant, et familial (il ne faudrait pas oublier le message de courage, confiance et espérance bien venu en ces temps moroses). Dommage qu'il se perde un peu dans les méandres du sentimentalisme dramatique dans sa construction, à grand renfort de douces mélodies de Carter Burwell, du flot de neige continu ou de pluie incessante...

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