De Andrew Niccol
Avec Saoirse Ronan, Max Irons, Jake Abel, Diane Kruger, William Hurt...
Une fois n'est pas coutume, la planète va devoir faire face à une invasion extra-terrestre (sic). Mais cette fois-ci, en plus de conquérir du terrain en envahissant les planètes les unes après les autres, les "méchants aliens" envahissent le corps des humains. Confortablement installés en tant que "nouvelle âme" chez leurs hôtes, ils prennent petit à petit le contrôle de toute l'humanité pour en faire un monde parfait et pacifique. Bien évidemment, une jeune fille refuse de se laisser faire. Répondant au doux nom de Melanie Stryder, elle fait partie du dernier bastion d'hommes 100% humains qui font tout pour ne pas se laisser "contaminer" et voir leur esprit "disparaître"au profit des âmes envahissantes. Sa méthode ? Elle se raccroche de toutes ses forces à l'image de l'homme qu'elle aime et de celle de son petit frère en poussant son âme parasite (plus tard appelée Gaby) à les rechercher. Bien évidemment, rien ne va se passer comme prévu : les deux "jeunes femmes" vont être poursuivie par une "traqueuse" à la recherche d'informations sur le groupe d'hommes restants. Toutes deux fugitives, elles vont rejoindre le noyau dur de la résistance, se lier d'amitié mais... ne tomberont pas amoureuses du même homme. Un brin schizophrène, vous dites ?

Là où Twilight pêchait dans les atermoiements sans fin de Bella, marqués par de longs regards langoureux échangés avec Edward, la voix "intérieure" de Mélanie (voix-off de l'actrice) permet d'entendre l'esprit rebelle se faire entendre alors qu'elle est coincé dans un corps qui n'est pas le sien. Belle image du mal-être adolescent... mais concrètement, Mélanie/Gaby est un être totalement schizo ! Et pour le retranscrire, on dit "merci" à la magie du son et de l'image. Car le cinéma permet de retranscrire avec fluidité, ce que sa version papier alourdit en devenant parfois incompréhensible, car on finit par ne plus savoir qui s'adresse à l'autre.
"Est-ce que Mélanie est toujours à l'intérieur ?"

On sent que Niccol a voulu se concentrer sur "l'humain" et ses émotions plutôt que sur l'aspect science fiction. Malheureusement, comme dans le livre, il ne se passe pas grand chose et les enjeux sont quasi-inexistants. Mis à part quelques scènes dites d'action pour meubler (le passage éclair à la pharmacie, le raid pour trouver de la nourriture transformé en course-poursuite avec la "traqueuse"...), on reste dans la grotte avec les résistants et on attend désespérément que ça passe. Et ce n'est pas les incursions répétées de la traqueuse (jouée par Diane Kruger) aux méthodes un tantinet bourrines (bravo le pacifisme défendu par les aliens ! Paie ta cohérence !) qui change vraiment la donne. N'apportant rien d'innovant par rapport au matériaux initial, Andrew Niccol aurait-il succomber aux sirènes des producteurs en jouant le yes-man de base ? Repose en paix cher réalisateur...


En résumé : Qui contrôle l'esprit d'Andrew Niccol pour qu'il soit tombé bien bas ? Ces Âmes Vagabondes manquent de chaleur et d'enjeux, et finissent en histoire d'amour banale qui s'étire sur deux longues heures. J'avais espéré à l'annonce du réalisateur, me voilà déçue. Et dire qu'une suite est déjà en chantier !