
De Park-Chan Wook
Avec Mia Wasikowska, Matthew Goode, Nicole Kidman...
Sortie le 1 mai 2013
India, tout juste 18 ans, est une adolescente hors du commun et un temps soit peu perturbée. Après la mort de son père dans un mystérieux accident de voiture, elle voit débarquer son oncle Charlie, qu'elle n'a jamais vu et dont elle ignorait jusqu'à l'existence. L'homme, énigmatique au charme ambigü, vient s'installer avec elle et sa mère, veuve inconsolable. Rapidement, la jeune fille suspecte son oncle de ne pas être celui qu'il prétend être, ou du moins, que ses motivations sont autres que celle de vouloir l'aider. Entre méfiance et attirance, India a du mal à se faire une idée...
Méfie-toi de celui qui te séduit

Park Chan-Wook nous embarque dans l'univers inquiétant d'une famille pas comme les autres, où tous semblent purs, allant jusqu'au bout de leurs émotions, même s'ils n'en aperçoivent pas pleinement les conséquences. India (Mia Wasikowska) et Charlie (Matthew Goode) voient ce que le commun des mortels ne perçoit pas, obsédés par leur instinct de conservation : gare à ceux qui se mettent en travers de leur chemin. Ils feront tout pour satisfaire leurs besoins et se protéger. Matthew Goode (A Single Man, Watchmen - Les Gardiens) a un charisme ravageur. Avec son œil qui frise et son élégante délicatesse, on lui donnerait le bon Dieu sans confession. Mentor d'India, il rend beau, sympathique et attachant le manipulateur maléfique qu'il incarne en réalité. Déroutant ! Quant à Mia Wasikowska, beauté délicate, à la sérénité grave et mature (déjà remarquée dans Jane Eyre), elle incarne avec subtilité cette jeune fille passive et plongée dans l'introspection.

Peu bavard, Stoker doit sa réussite a un rythme singulier et glaçant, où il règne une tension psychologique quasi suffocante. Repliée sur soi, cette famille fonctionne telle une cocotte-minute sous pression, où l'atmosphère est sur le point de tout faire exploser. Park Chan-Wook donne suffisamment d'ambiguïté à ses personnages et à cette histoire d'amour hors des conventions, sans trop insister sur les signes vampiriques insinués par le titre, pour nous scotcher. Et que dire de sa mise en scène fluide et raffinée, fétichiste et hyper sexualisée tout en sous-entendus ou carrément assumée ! Brillante (parfois un peu too much) et délicieusement manipulatrice. On en redemande !
En résumé : Tous les ingrédients sont là pour toucher, effrayer et provoquer le spectateur. Une histoire d'amour à la fois magnifique et tordue. Un véritable COUP DE CŒUR artistique, bien au-delà de mon penchant pour les vampires né avec mes études littéraires.