samedi 3 septembre 2011

Festival de Deauville : Une ouverture sous les ovations


15H… L’effervescence est palpable sous un soleil estival. Les hommes en noir se préparent, oreillettes et lunettes fumées en place. Le tapis
rouge est déshabillé de son plastique protecteur, les premiers badauds scrutent la moindre rue à la recherche d’une star ou font la queue devant leur repère : l’hôtel Normandy. L’établissement a pour l’occasion revêtu son habit de lumière aux couleurs de la bannière étoilée.
Réalisé par Tate Taylor, jusque-là inconnu au bataillon, ce film tiré d’un best-seller The Help voit une brochette d’actrices plus fabuleuses et attachantes les unes que les autres : Emma Stone, Viola Davis, Octavia Spencer, Jessica Chastain ou encore Bryce Dallas Howard. Un film touchant, drôle et poignant à la fois, qui a tout d’un solide postulant pour les statuettes dorées de Hollywood. 

16H… Les premiers festivaliers commencent à s’agglutiner devant les barrières du Centre du Festival pour obtenir le précieux sésame afin d’assister à l’ouverture, et voir les stars se pavaner dans leur robe de soirée.

19h… Toujours coincé à l'extérieur. Les humeurs s’échauffent. Ca râle, ça se bouscule… Voilà 2h30 que j'attends pour entrer. Quelques jeux de coudes, la fournaise sous une tente et « amabilités » plus tard, la délivrance. L’immense salle de 1500 places se dévoile sous nos yeux. Et là commence le voyage...
 
20h… Après un mot de Monsieur le maire, Monsieur l’ambassadeur d’outre-Atlantique, arrive enfin l’immense Francis Ford Coppola. Quelques images de films du maître pour retracer une carrière couronnée de 11 Oscars et de 2 Palmes d’Or, et le voilà qui s’avance lentement vers son pupitre pour en quelques secondes « déclarer le 37e festival ouvert » en français dans le texte (ou presque). On lui pardonne…

20h30... Début du sublime film La Couleur des sentiments (The Help, en VO).




Cette œuvre faite en toute humilité (mais qui fait déjà un carton au box-office US après avoir affolé les ventes en librairie) mêlent les réflexions imagées de trois jeunes femmes - deux domestiques noires et une jeune apprentie-journaliste blanche – dans le Mississipi du début des années 60, alors que la lutte des droits civiques n’en est qu’à ses balbutiements. Entre comportement puant et dégradant des uns et solidarité, le courage et les valeurs humaines de autres, ce film démontre que malgré la stupidité de l’homme, il y a toujours de l’espoir. Émouvant, drôle, des personnages attachants, la recette d'une oeuvre sensible qui n'a pas le défaut de tomber dans le pathos facile du sujet. Une jolie (re)découverte des actrices Octavia Spencer et Viola Davis. L'une toute en retenue et expressions physiques, et l'autre, toute en verve et en langage fleuri. En espérant les revoir bientôt.









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