samedi 24 septembre 2011

Critique : Dream House : La réalité est-elle vraiment celle qu'on voit ? (5 octobre)

Quelque part entre Cowboys et Aliens, Les aventures de Tintin et le secret de la Licorne (dans lequel il interprète Rackham le Rouge) et The Girl with the Dragon Tattoo, Daniel Craig a fait un détour sur le plateau de Dream House, réalisé par Jim Sheridan. Deux fois Oscarisé (pour My Left Foot et Au nom du père) et 16 fois nominé, ce dernier s'aventure ici dans un thriller psychologique (au budget modeste), qui voit un homme se débattre avec son passé et son présent plus que troublant.


De quoi ça parle ?

Will Atenton (Daniel Craig) a tout pour être heureux : une femme sublime qui l'aime (Rachel Weisz), des enfants adorables, une belle maison dans un quartier résidentiel en Nouvelle-Angleterre et le succès professionnel dans l'édition. Un jour, il quitte son poste pour s'occuper davantage de sa famille. Alors qu'il s'installe dans cette nouvelle vie, le couple découvre que son domicile est le lieu d'un triple assassinat épouvantable, dont ressort un seul survivant : le père de famille. Intrigué, Will se met à chercher des réponses lorsqu'il se pense responsable de cette tragédie. Sa seule piste est la voisine d'en-face, Ann Patterson (Naomi Watts) qui était proche de la famille tuée. Tous les deux vont reconstruire le puzzle de l'histoire, tout en découvrant l'inimaginable...


Voilà l'un des films qui m'a laissée perplexe en sortant de la salle. Comme un arrière goût de superficiel.
Comment parler de ce film sans en révéler la moelle ? A première vue, le trailer (ci-dessous) en disait déjà un peu trop (à mon goût) quant au rôle du père dans la tuerie de cette famille. Mais comme tout bon thriller, il fallait donner sa chance au scénario. Celui-ci joue sur des faux-semblants, des trompe-l'oeil et des twists qui sont utilisés pour faire douter le spectateur. L'intrigue se dévoile à mesure que Will avance dans son enquête pour trouver l'assassin. On se place alors du point de vue de ce père et on prend partie pour lui, jusqu'à ce qu'il doute de lui-même. On en vient alors à douter de notre propre perception de l'intrigue. Encore plus troublant, le réalisateur nous plonge dans deux réalités qui au début paraissent distinctes, mais qui finissent par s'entremêler, nous faisant perdre nos repères. On ne sait plus bien ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. Perturbant ! On ne peut alors compter que sur son sens de la déduction, aussi fiable, s'il en est.

Comme Will, on se prend à imaginer qu'une deuxième réalité existe, pour ne pas voir la vérité vraie en face, aussi insupportable qu'elle est. L'imagination peut alors sauver une vie du chaos ou la faire tomber dans la folie pure. On pourrait voir dans Dream House qu'une histoire de fantômes. Et si on n'y croît pas, ce n'est alors qu'une histoire d'imagination. Libre au spectateur d'y voir ce qu'il a envie de croire. Et voilà qui est le plus dérangeant. Car on n'y croit pas tout à fait. Et c'est bien dommage car tout n'est que question de croyance. Et pourtant, ce procédé nous avait tous laissé la bouche grande ouverte à la fin du fabuleux Shutter Island, du grand Scorsese, avec Leonardo di Caprio. La faute au budget ? Aux acteurs ? Au réalisateur ? Au scénario ?

Si le couple Daniel Craig et Rachel Weisz fonctionne bien (et pour cause !), le reste sonne faux. Les indices laissés par Sheridan sont souvent trop gros pour ne pas être visibles à 3 km. Ne serait-ce que le basique changement d'apparence de Daniel Craig lorsqu'il doute de sa responsabilité dans le meurtre de cette famille. Et comment ne pas en vouloir au réalisateur lorsqu'il sort les violons pour la scène finale, tellement prévisibles... Mais je n'en dirai pas plus, ce serait une faute professionnelle...
Mais il faut bien l'avouer tout de même, a posteriori, lorsqu'on repense à tous les éléments qui semblaient insignifiants au départ et que l'on met bout à bout, il flotte un parfum final à la Sixième Sens de Night Shyamalan.


En résumé : Tout n'est pas à jeter, loin de là. On passe tout de même un bon moment. On ne demande qu'à y croire ! Je suis curieuse de voir la réaction du public car rarement un film m'a laissée une impression mi-figue, mi-raisin.
(Petite note : l'affiche de nos voisins outre-Atlantique est bien plus frappante et adaptée à celle qui nous a été proposée de ce côté de l'océan... je dis ça, je dis rien...)


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