JE ME SUIS FAIT TOUT PETIT
De Cécilia Rouaud
Avec Vanessa Paradis, Denis Menochet, Léa Drucker, Laurent Lucas...
Il y a des films écrits d'avance et qui nous laissent le goût amer de la déception. D'autres qui ont la fraîcheur d'une banalité faite de rencontres et de partage. Je me suis fait tout petit fait partie de ces derniers. Pour un premier film, Cécilia Rouaud nous propose une balade romantique à travers des tranches de vie du quotidien loin d'être évident, mais qui finit toujours par s'illuminer grâce à de petites étincelles de bonheur.
Yvan est un prof qui rêve d'évasion mais dont le cœur a été meurtri par sa femme. Celle-ci l'a quitté il y a cinq ans en laissant leurs filles vivre chez la sœur névrosée d'Yvan, et en partant vivre une bluette avec un autre homme en Thaïlande. Renfrogné et malheureux, il veut changer de vie et partir s'installer en Bretagne. C'est alors que débarquent dans sa vie un enfant haut comme trois pommes que son ex a eu avec un autre homme, ainsi qu'une jeune femme aussi maladroite dans la vie qu'en amour. Lorsqu'un nounours rencontre un papillon, que peut-il se passer...
Et si... ?
Dès le premier quart d'heure, on pourrait en vouloir à Cécilia Rouaud d'avoir scénarisé une rencontre balourde digne d'un téléfilm du dimanche soir, d'avoir grossit les traits des personnages à les rendre parfois à la limite de la caricature (un dépressif, une tête de linotte farfelue, une excentrique bourrée de toc, un pseudo-ami encombrant mais trop gentil...) et de leur faire changer de comportements passant d'un extrême à l'autre en un clin d'œil.
Résultat : le jeu des acteurs sonne parfois faux, presque récité. Le rôle de grincheux de Denis Ménochet n'a pas beaucoup de nuances, et celui de Vanessa Paradis semble être trop proche de la fée Clochette pour être crédible. Tout cela empaqueté dans un ruban de mollesse rythmique, et une fin complètement téléphonée et remplie de poncifs.
Et pourtant, malgré tout cela, une alchimie se crée petit à petit entre les personnages, à mesure que chacun se reconstruit. Une succession de petits bouts de vie banale tisse les liens entre tout ce petit monde, parsemé de maladresses, de tendresse et de drôlerie tout en douceur.
Finalement, les minutes passées transforment Je me suis fait tout petit en une jolie comédie, avec un gros dur au cœur de midinette interprété par un Denis Ménochet qui dévoile un charisme imposant tout en gardant une virilité fragile, et une douce allumée qui tombe amoureuse comme elle change de chaussettes, jouée par une Vanessa Paradis ensorceleuse et libérée.
En résumé : Une comédie romantique très inégale mais avec une distribution qui fonctionne et nous laisse une légèreté certaine en sortant de la salle.