FRANKENWEENIE
De Tim Burton
Avec les voix US de Charlie Tahan, Martin Short, Catherine O'Hara, Martin Landau, Wynona Ryder…
Sortie le 30 octobre 2012
Sortie le 30 octobre 2012
Le jeuneVictor Frankenstein (sic!) est un gamin solitaire qui n'a pour seul ami que son chien Sparky. Un peu freak sur les bords, les sciences sont pour lui un refuge et une promesse d'un quotidien plus fun. Alors que ses parents essaient de lui construire une vie plus sociable grâce au baseball, Victor voit son chien adoré se faire écraser. Il compte alors sur les pouvoirs salvateurs de la science pour ramener son meilleur ami à la vie. Quelques éclairs plus tard, Sparky est de retour parmi les vivants (quelques pièces raccommodées en plus) mais Victor ne veut pas ébruiter ce secret. Bien évidemment, le fougueux Sparky n'en peut plus de rester enfermé... Il s'échappe et la ville toute entière s'aperçoit que contrôler la vie peut avoir des conséquences inattendues et... monstrueuses.
Un modèle de poésie noire et d'humour rose bonbon
Si les dernières oeuvres de Tim Burton ont laissé les plus fidèles du maître du macabre quelque peu perplexes, voire fâchés, (La planète des singes, Alice au pays des merveilles et Dark Shadows en tête), Frankenweenie les réconciliera avec les travaux de ses débuts. Finie l'autoparodie sans renouvellement !
"Sometimes, adults don't know what they're talking about"
Nul ne sera surpris par l'inventivité de la mise en scène (qui démarre dès les premières images, où le célèbre générique de la maison aux grandes oreilles est revisité), ni par la capacité du cinéaste à fluidifier n'importe quelle idée frapadingue. Le réalisateur a le don unique de donner de la grâce aux histoires les plus lugubres, tout en asseyant son univers.
Les décors de New Holland, banlieue proprette des Etats-Unis, rappellent le quartier dans lequel Burton a grandi. Ils rendent compte d'une atmosphère très particulière et fascinante : à la nuit tombée, les ombres envahissent les rues et transforment le quartier en une espèce de forêt dangereuse (idée déjà exploitée dans Edward aux mains d'argent).
Burton ressuscite le 7e art qui l'a nourri. Il fait avec Frankenweenie moins dans la critique sociale et plus dans la compilation fantastique. L'intrigue de son court est étoffée avec l'arrivée de personnages secondaires aussi drôles que loufoques, et gagne en "monstruosité" avec le retour des légendes burtoniennes, des créatures effrayantes ou rigolotes telles que Dracula, Batman, les Grimlins, Frankenstein, Godzilla, King Kong et même Vincent Price (acteur d'épouvante déjà honoré par un court-métrage fait par Burton, qui lui a ensuite donné le rôle du créateur d'Edward, dans Edward aux mains d'argent). On notera aussi quelques ressemblance esthétiques avec des personnages déjà existant comme celui de Victor avec le Victor dans Noces Funèbres et le prof de sciences avec le dresseur de souris dans Coraline.
En résumé : Frankenweenie est un véritable bijou filmé comme un classique des années 30. Il vous fera sourire, soulever les poils et ouvrira votre cœur en deux. Si ça n'est pas gage d'une statuette dorée en février prochain, je n'y comprends plus rien !
Disney a sorti pour l'occasion de superbes affiches rétro rendant hommage avec plein d'amour et de malice aux vieux films film d'horreur que Burton aime tant. (© Disney Pictures)