Si le ciné étiqueté 'art et essai' connaît quelques heures sombres et a un avenir chaotique, cela n'a pas empêché la ville de Paris d'inaugurer hier en grande pompe un complexe de 7 salles, réparties sur près de 5000 mètres carrés, se targuant d'avoir un satut d'indépendant. Et c'est tant mieux !
Selon la Mission cinéma de la ville, la capitale comptera en 2015 pas moins de 62 salles de plus qu'en 2000, avec la volonté d'en construire dans les quartiers qui en sont dépourvus. Qu'a cela ne tienne ! La place Maquis-du-Vercors à la porte des Lilas n'attendait plus que l'implantation de l'Étoile Lilas (créé par le groupe Étoiles Cinémas, en association avec Cap Cinéma) pour habiller cet endroit aux multiples passages mais sans âme. Un pari (très ?) risqué mais qui a le mérite d'exister.
Haut de 4 étages, un cube noir estampillé de son nom de star en lettres blanches surplombe désormais une esplanade en bordure de périphérique. Un endroit exposé stratégique au vu du trafic piétonnier et motorisé de la place. Pensé comme un cinéma de quartier pour riverains en manque de grand écran, l'Étoile Lilas dispose en plus de ses 1500 places (en solo ou en duo) d'un pub irlandais et d'un restaurant japonais, pour les petits creux d'entre deux toiles, ou les gros appétits d'après films d'action.
Quant à la programmation, elle varie du blockbuster aux longs-métrages pour cinéphiles avertis, laissant une grande place à la production française. Le premier sans doute pour assurer un minimum vital financier, et le second pour justifier le label si farouchement défendu. Pour assurer sa promotion, des festivals et des avants-premières honoreront les lieux, sans oublier une place prépondérante pour la jeunesse, avec un ciné-club pour les bambins.
L'inauguration, où se sont pressés de nombreux curieux, élus locaux, quelques membres de la grande famille du cinéma et journalistes en quête de nouveauté, a accueilli la ministre de la Culture, mais aussi quelques comédiens venus présentés leur dernier film, tels qu'Alexandra Lamy et William Hurt au côté de Sandrine Bonnaire, réalisatrice de J'enrage de son absence (sortie prévue le 31 octobre). D'autres avants-premières étaient aussi de la partie comme Populaire de Regis Roinsard (critique ici sous peu), Amour de Michael Haneke (Palme d'or de Cannes cette année) et Mes Héros d'Eric Besnard. Les convives venues en grand nombre partager petits-fours, bonbons et coupette de champagne sont reparties avec l'espoir de voir l'Étoile Lilas illuminer le ciel de l'est parisien assez longtemps pour faire découvrir et rêver les habitants des environs.