La révolte - Partie 1
De Francis Lawrence
Avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Woody Harrelson, Elizabeth Banks, Julianne Moore, Stanley Tucci, Philipp Seymour Hoffman...
On retrouve Katniss Everdeen après qu'elle a brisé le dôme des Jeux et remis en cause le pouvoir du Capitole. Elle a été sauvée par le District 13, quartier fantôme soit-disant détruit par les bombes du pouvoir en place. Entre deux cauchemars, elle tente de se reconstruire dans ses murs souterrains, auprès de sa mère, de sa sœur et de Gale. Mais la Présidente Coin ne lui laisse que peu de temps pour le faire. Elle veut profiter du vent de rébellion qui est en train de gagner les 12 autres districts pour mener la guerre contre la dictature du Président Snow. Sous l'influence de Plutarch Heavensbee, elle convainc Katniss de devenir le visage de ce mouvement de révolte naissant à travers des clips de propagande. La jeune femme accepte du bout des lèvres. Mais son engagement sera total lorsqu'elle verra que son ami Peeta est toujours en vie et aux mains de pouvoir adverse. La lutte par la communication et les images commencent... Qui va la remporter ?
La révolte - partie 1, comme son nom l'indique, se présente comme un épisode de transition avant l'apothéose finale, comme a pu l'être le penultiem de la saga Harry Potter. Son rythme est bien plus lent que les précédents, et prend le temps de mettre en place la stratégie de propagande des deux adversaires. Résultat : on a environ 45 minutes de véritables enjeux dramatiques sur les 2 heures de superproduction industrielle. On a perdu l'insolence, l'insubordination et l'insurrection pure qui ont fait le succès des deux premiers volets. Il tombe dans la lourdeur de l'habituel et inévitable confrontation entre les oppresseurs contre les oppressés. Il est évident que c'est l'un des thèmes centraux ne pouvant être évité. Mais le film aurait gagné en intensité dramatique si cette opposition s'était contentée d'apparaître dans le premier tiers du film, pour ensuite s'accélérer et finir par des scènes d'action cathartiques (non moins habituelles dans ce genre de long-métrage).
Pas de Jeux donc avec son lot de flèches décochées, de stratégie d'équipes ou de sang versé. On ne participe même pas (et Katniss non plus d'ailleurs...) au seul épisode de raid pour libérer des prisonniers façon SWAT, car les caméras censées suivre Gale et les autres soldats sont coupées au moment critique. Le film se concentre sur le duel politique que se livre Snow et Coin. Comme dan notre réalité, ils manipulent les foules avec leurs armes : les images jouant sur la corde sensible.
Les deux Oscarisés que sont le regretté Philipp Seymour Hoffman et Jennifer Lawrence délivrent leur dialogue de façon un peu monotone, sans éclat comme s'ils n'était pas vraiment concernés (comme dans ces mini-clips que fait répéter Plutarch à Katniss). Etaient-ils déjà lassés d'avoir fait les précédents opus ? En même temps, le script ne donne pas à son héroïne l'opportunité de faire quelque chose d'extra-ordinaire cette fois-ci. La jeune femme, dont les robes et la verve épataient le public du show télévisé présenté par Stanley Tucci, est bien moins fine et drôle. Malgré tout, on se laisse avoir par ses moues endeuillées, ses mimiques remplies de sanglots et de hocquets, le tout en gros-plans, tantôt rayonnants, tantôt tristes. Reste que pour une fois, la part belle est donnée aux seconds rôles, en particulier celui d'Elizabeth Banks, toujours aussi gentiment déjantée.