
De Roger Michell
Avec Bill Murray, Laura Linney, Samuel West, Olivia Colman, Elizabeth Marvel...
1939. La guerre est sur le point de faire basculer l'Europe dans les combats contre l'Allemagne agressive. La Grande-Bretagne se prépare à prendre part au conflit et espère obtenir l'aide des Etats-Unis. Le roi George VI et son épouse traversent alors l'Atlantique pour se rendre sur le sol américain (pour la première fois), où les attend le président Franklin D. Roosevelt. Mais ces quelques jours qui s'annonçaient forts en stratégie politique et militaire se transforme en séjour à la campagne, où les us et coutumes américaines perturbent et étonnent les souverains britanniques. Ils se trouveront face à un Roosevelt plus intéressé par sa relation "amoureuse" avec sa cousine au 6e degré - officiellement présente pour le "soulager du poids du monde" - que par les relations internationales.


La forme, plutôt élégante et un raffinement So British, laisse place à un fond plutôt creux. Le scénario de Richard Nelson (Coup de foudre à Notting Hill) prend le parti d'appuyer sur le côté fantasque et dragueur invétéré de Roosevelt (pourtant d'un certain âge et physiquement diminué à cause de la polio) face à un jeu roi bègue collet monté, incapable de s'imposer. Il mélange ainsi vie publique et vie privée, mais d'une façon folklorique souvent pleine de clichés. En faire trop pour faire mieux rire, me direz-vous ? Cela n'en donne pas l'impression. Ici, le vaudeville n'est pas loin, mais souvent alourdi par des remarques et moqueries un peu faciles sur les habitudes des hôtes comme des invités.
A force de mélanger les genres, Week-end Royal finir par devenir un pot-pourri d'histoires, comme si Nelson n'avait pas su quel camp choisir. Ainsi la farce, parfois folklorique, côtoie le romantisme souvent spectaculaire (le président montre à celle qu'il veut séduire ses timbres, puis se fait masturber dans sa voiture au milieu de la campagne bucolique...). Et l'ennui n'est pas loin.

En résumé : Pas sûr qu'on embarque pour ce week-end comique un peu daté, au scénario pantouflard et à la caricature plutôt maladroite. Le charme désuet a parfois ses limites. Mais on peut compte sur la performance du président Murray et de sa First Lady cinématographique.