GREEN LANTERN
De Martin Campbell
Avec Ryan Reynolds, Peter Saarsgard, Blake Lively, Mark Strong…
Sortie le 14 juin 2011
Après les premières images dévoilées au Comic-Con 2010 (qui ont déçu), on pouvait s'attendre au pire. N'en déplaise aux détracteurs les plus farouches (et il y en a !) et les puristes du genre comics, cette adaptation de Green Lantern est un challenge honorablement relevé. À l'inverse de son rival Marvel, DC Comics n'a pas encore trusté les salles de cinéma avec tous ses super héros. Seuls Batman et Superman ont eu le droit à leur multiples opus. Face à ces deux géants, Green Lantern fait figure de petit poucet : mal connu du grand public, un héros sans richesses ni pouvoirs donnés à la naissance... L'exercice s'avérait périlleux.

Qui dit super-héros méconnu, dit obligation d'installer un univers et de l'expliquer aux profanes. De ce point de vue là, le réalisateur Martin Campbell s'en tire à merveille, tout en restant fidèle au matériau d'origine. Il ne nous assomme pas avec des millions de références pour nerds férus de comics, et parvient à donner du rythme à l'intrigue (un peu convenue, tout de même). L'évolution en parallèle du héros et du méchant - l'excellent Peter Sarsgaard, qui aurait mérité une plus grande place à l'écran - se fait naturellement. Mais le scénario pour y parvenir est un peu léger, voire brouillon. L'histoire semble vouloir incorporer beaucoup trop d'éléments.
Ce n'est jamais évident de commencer une nouvelle saga. Mais là, les dialogues sont parfois à la limite du risible. Les rares moments intéressants (la séance d'entraînement qui est extrêmement spectaculaire et imprévisible) sont plombés de longues et pénibles conversations moralisatrices sur la nécessité de prendre son courage à deux mains et de vaincre sa peur. Elles seraient moins lourdes si le film ne se prenait pas autant au sérieux. Et à quoi bon présenter des personnages qui ont tous des problèmes avec leur père si ce n'est pour ne pas explorer cette prometteuse prémisse ? Pourquoi avoir au générique des acteurs de haut vol telle que Angela Bassett, Tim Robbins ou encore Mark Strong si c'est pour leur coller un rôle insignifiant et monolithique ? Et que dire de l'éternelle ancienne petite amie faussement fâchée qui finira par tomber dans les bras du héros à la fin ? Une guimauve et des plans faussement romantiques qui n'ont d'intérêt que de justifier la présence de la belle Blake Lively (décidément cantonnée au rôle de bimbo comme dans Gossip Girl). Même si les sourires sont parfois arrachés, ils s'avèrent souvent primaires. Un peu de dérision façon Iron Man ou Watchmen n'aurait pas été vaine.

En résumé : un bon divertissement d'été qui ne tourne pas (trop) au marshmallows (vert), et qui laisse son imagination faire le reste à la sortie. Les filles auront au moins de quoi baver sur le corps d'Apollon de Ryan Reynolds à défaut d'apprécier les combats à coup de bague super-puissante. Pour les puristes, gardez les comics sous forme papier, vous ne pourrez être déçus ! D'ailleurs, ne bougez pas de votre siège avant la fin du premier générique. Vous manqueriez un teaser...