COMMENT TUER SON BOSS ?
De Seth Gordon
Avec Jason Bateman, Jennifer Aniston, Colin Farrell, Jamie Foxx...
Qui n'a pas déjà pensé à occire son affreux patron une bonne fois pour toute ? A l'évocation de son titre, on pouvait attendre de Comment tuer son boss ? une comédie à l'humour poil à gratter et aux situations un brin sulfureuses. Mais il n'en est rien, ou peu de choses. Tout est question de dosage pour rester dans le politiquement correct. Parfois trop sage, voire inoffensif pour nos zygomatiques, il n'atteint pas le côté irrévérencieux d'un Very Bad Trip, dynamique et sans temps mort, ni compromis. Le résultat donne une comédie potache sans réelle prise de risque, et qui ne laissera pas un souvenir impérissable. Et pourtant, aux commandes se trouve Seth Gordon, l'un des réalisateurs des séries à succès Modern Family et The Office.

Et pourtant le scénario tient dans sa main un casting de luxe, des personnages bien trempés et une idée pour le moins originale.
Une nympho (Jennifer Aniston), un psycho (Kevin Spacey), un blaireau (Colin Farrell) comme le souligne l'affiche française face à leurs employés qui les détestent et qui veulent leur peau. Ce trio de patrons, largement porté par l'excellent Kevin Spacey en boss tyrannique et imprévisible, écrase un temps soit peu le trio d'employés (Jason Bateman, Charlie Day et Jason Sudeikis), sans relief ni aspérités.

En revanche, le rôle de
Jennifer Aniston est un parfait contre-emploi, qu'on aimerait plus souvent lui voir jouer. Dommage qu'elle soit
sous-"exploitée". Son langage fleuri et coquin en émoustillera peut-être plus d'un... De même : trop peu de Jamie Fox, "mauvais garçon" tatoué du crâne. Un petit bémol tout de même bien dommage : le parti-pris de
Colin Farrell de se jouer de son image de beau gosse était une bonne idée (il est méconnaissable !), mais il finit par agacer en
en faisant des tonnes avec son trop plein de phrasés façon Robert De Niro dans
Taxi Driver.


Le scénario retombe malheureusement comme un soufflé mis au frigo. Le rythme, commencé par un prologue de mise en situation classique des situation personnelle de chaque personnage, finit par
se prendre les pieds dans le tapis et l'humour de devenir pataud voire redondant. Les scènes s'enchaînent sans réelle cohésion entre elles, finissant par l'habituelle morale à l'américaine, sortant de nulle part.
En résumé : un cabotinage de stars, offrant le minimum syndical, qui fera sourire les spectateurs les plus indulgents (ou baver les fans de l'ex-Rachel dans Friends, à moitié nue sous une blouse) en cette période estivale (sic).