Avec Amanda Seyfried, Shiloh Fernandez, Max Irons, Gary Oldman...
Le Chaperon rouge débute s'ouvre sur l'amitié de longue date entre Valérie (Amanda Seyfried) et Peter (Shiloh Fernandez), fils d’un simple bûcheron. Depuis tous petits, ils jouent ensemble, puis développent avec le temps une amourette fleur bleue d'adolescents. Mais les parents de Valérie ne l'entendent pas de cette façon. Ils viennent gâcher cet amour débutant en annonçant les fiançailles de leur fille à Henry (Max Irons), un forgeron, fils de bonne famille. Alors que Valérie et Peter s’apprêtent à prendre la fuite pour vivre leur amour, leurs plans sont soudainement remis en question par le meurtre de la sœur de Valérie par celui qu’on surnomme "Le loup". Celui-ci est redouté de tous les villageois depuis des siècles. Et pourtant, ils ignorent tout de lui. Contrôlé pendant des décennies en sacrifiant un animal à chaque "lune de sang", il vient tout à coup se repaître de sang humain. Le père Salomon (Gary Oldman), habitué des rituels surnaturels, est alors appelé à la rescousse pour abattre la bête. Mais rapidement les doutes portent sur Valérie, belle et innocente qui serait capable de converser avec le monstre...
Le film s'installe dans un décor médiéval, avec ses cahutes en bois et sa forêt ancienne (dont les cimes sont filmées étrangement comme celles de Twilight...), un peu cheap et peu vraisemblable. Ce Chaperon rouge n’est pas une adaptation particulièrement inventive du célèbre conte pour bambins. Concentrée sur la recherche de l'identité de ce mystérieux loup, la réalisatrice se perd dans un long jeu, dont les règles suivent la loi des polars de gare. À savoir, ceux qui ont le plus de preuves accumulés contre eux sont les coupables les moins probables.
Les classiques ne sont plus ce qu'ils étaient. Ils sont adaptés, édulcorés, pétaradant, offrant toujours plus d'action (souvent gratuite), d'émois timides( voire aseptisés), des dialogues forcés, des clichés ultra éculés... Et tout cela sans lecture au 3e degré. Le suspense ici autour de l'identité du loup ne fonctionne qu'à moitié, les gens se suspectant tour à tour alors que le méchant est plus ou moins rapidement démasqué. On a l'impression que d'une façon ou d'une autre, le récit s'étire en longueur, cherchant régulièrement à retrouver son souffle, avec le risque probable de perdre son spectateur en route.
Une fois de plus (comme dans Twilight) Catherine Hardwicke a voulu faire du romantisme sa trame principale. Mais aussi grands et bleus soient les yeux d'Amanda Sayfried (qui font 90% de son jeu) et aussi vaine soit la tentative de scènes d'amour, les sentiments de la jeune fille ne sont pas palpables, avec l'un de ses prétendants comme avec l'autre (pourtant fougueux). Et tout comme dans Twilight, de nombreuses séquences de romantisme surannées où les amoureux courent dans un champ. Too much ? Assurément. Et que dire de la scène finale ? Même les spectateurs les plus ancrés dans le film verront leurs zygomatiques frémir involontairement tant elle est ridicule et lourdingue (comme le personnage du père Salomon, incarné par Gary Oldman, qu'on ne pensait pas capable gaspiller son talent dans un tel film).
Ed Westwick / Shiloh Fernandez |
Un conseil : venir voir ce film le cerveau débranché, prendre tout au premier degré, et ne pas s'arrêter au classique duel bons contre méchants. Mais dommage que ce film ne s’adresse qu'aux adolescents. Car une version pour adultes aurait probablement fait un meilleur film. Mais peut être les grands pontes de la Warner n'y auraient pas vu la planche à billets verts venus des entrées fonctionner de la même façon !