ANGEL FROM HELL
De Tad QuillAvec Jane Lynch, Maggie Lawson, Kevin Pollack (Mom), David Denman, Kyle Bornheimer...
Actuellement sur CBS
Allison est une dermato aux affaires florissantes, mais dont la vie privée est un peu chamboulée depuis la mort de sa mère. Un jour, elle se fait bousculer par Amy, une grande gueule avec un problème de boisson, qui prétend être son ange-gardien. Son existence va prendre une nouvelle tournure. Cette femme est-elle vraiment ce qu'elle affirme être ou est-ce seulement une "harceleuse" dérangée ?
Le concept d'Angel from Hell n'est pas révolutionnaire, et les arcs de narration, un poncif. Les oisillons en détresse ont toujours besoin d'une amie/confidente pour retrouver un sens à leur vie. Côté ange-gardien, nous avions déjà notre lot avec Drop Dead Diva, ou notre Joséphine nationale (sic). Ici, le showrunner utilise l'inévitable jeu de l'opposition de caractère des personnages pour justifier l'aspect comique. Pas sûr que j'aurais jeter un œil à cette série si Jane Lynch, l'inénarrable Sue Sylvester proviseur sarcastique, aux répliques acerbes et drôles de Glee, n'était pas au casting.
Il était temps que cette grande comédienne (au sens propre comme au figuré), connue pour sa spontanéité et sa répartie, ait sa propre série (en plus d'une émission télé). Angel from Hell laisse à l'actrice une place de choix, avec des répliques taillées sur mesure, débitées avec le ton "lynchien" inimitable. Mais pas sûre que cela suffise sur le long terme. Le terrain de jeu que lui offre CBS n'est pas aussi flamboyant lorsqu'on regarde le reste. La jolie Maggie Lawson, malgré un potentiel évident, a du mal à exister face à sa partenaire excentrique et lumineuse, et fait de son mieux pour être la fille attachante, contrepoint de l'extravertie Amy. Allison, son personnage, est une fille banale et loin d'être captivante. Les seconds rôles ? Entre jeu guindé et personnages clichés, ils ne relèvent pas le niveau. Kevin Pollack, pourtant habitué à surfer sur le tragi-comique, est ici sous-exploité. La faute aux scénaristes ? Assurément. Car l'humour, terne, tombe souvent à plat, excepté lorsqu'il sort de la bouche de Jane Lynch.
Le problème majeur d'Angel From Hell vient de sa construction, ou plutôt de sa non-construction. Amy aura beau être l'amie toquée qu'on tolère avec ses réparties hilarantes, une question se pose dès le départ : y a-t-il une véritable raison à sa présence auprès de l'héroïne ? La série tâtonne lorsque Amy tente de donner des leçons de vie à Allison. La demoiselle en question est jolie, intelligente, a du succès (même si elle n'a pas choisi le bon petit ami) et se fâche avec ses amis de temps à autre (situations résolues en quelques tours de passe-passe). Elle n'apparaît pas comme étant désespérée au point d'avoir besoin d'un ange-gardien. Au bout de 2 épisodes, on ne nous révèle rien à ce sujet... Comme beaucoup de séries, il faudra sûrement plusieurs épisodes pour trouver son rythme de croisière et un équilibre dans sa forme. Mais il va en falloir de l'imagination aux scénaristes pour garder l'omniscience du personnage d'Amy tout en respectant les raisons de ses interventions intempestives auprès d'Allison, et la possibilité d'en apprendre plus sur sa protégée (dont elle sait déjà normalement tout...). Un vrai casse-tête qui risque de finir par tourner en rond ! À moins d'une intervention divine...