DALLAS BUYERS CLUB
De Jean-Marc ValléeAvec Matthew McConaughey, Jared Leto, Jennifer Gardner…
Sortie 29 janvier 2014
1985. Dallas, Texas. Ron Woodroof (Matthew McConaughey) est un électricien et champion de rodéo. Homophobe, ce cowboy redneck balade sa testostérone à la ceinture, menant une vie de débauche sans limite, alignant autant la gente féminine que les rails de cocaïne. Puis, sa vie prend un nouveau tournant lorsqu'il apprend par hasard qu’il est malade : une forme agressive de VIH, peu connu à l'époque. Le médecin lui donne 30 jours à vivre. Il survivra 7 ans de plus... Refusant de se laisser mourir sans se battre, il se documente sur ce virus, qu'on croyait réservé aux drogués et aux homosexuels. Il découvre ainsi qu'il existe un remède au Mexique, mais que ce traitement n'est pas autorisé par l’administration américaine. Contre l’avis de l’agence fédérale des médicaments, mais sous l’œil bienveillant d’un médecin compréhensif (Jennifer Gardner), il organise l’importation de ce traitement alternatif aux États-Unis. Avec l’aide de Rayon (Jared Leto), un transexuel également séropositif, il met en place un « club d’acheteurs ». Son but ? Faire bénéficier aux malades comme lui cette thérapie parallèle en échange d’un abonnement de 400$. Philanthrope, mais pas trop...

Si dès le départ, le personnage de Matthew McConaughey et sa situation nous mettent mal à l'aise, nous déstabilisent et portent un regard tranché, on finit par compatir pour cet homme aussi odieux que déterminé. Ce qui s'annonçait être un film gênant et grinçant est finalement davantage un portrait édifiant d'une société intolérante car mal informée, n'utilisant pas un ton moralisateur ou la larme facile). La mise en scène conventionnelle est efficace, d'autant qu'elle est accompagnée d'un humour acide-amer sur la maladie.
Des personnages "larger than life"

On est fascinés, dérangés, mais surtout bouleversés par ces comédiens qui offrent toutes les nuances de leurs personnages, finalement pas aussi détestables ou marginaux qu'ils étaient présentés au début. Malgré l'inévitable décrépitude des corps, meurtris par la maladie, les acteurs les habitent de façon remarquable, laissant comme un goût étrange de schizophrénie confondant le rôle et l'acteur.
En résumé : Une grosse claque, où les acteurs prennent toute la place, sans pour autant faire oublier le propos, peu traité au cinéma. Et la preuve d'une grande modestie ou déférence du réalisateur face à ses acteurs...