De Zach Snyder
Avec Henry Cavill, Michael Shannon, Amy Adams, Russel Crowe…
Sortie le 19 juin 2013
Sortie le 19 juin 2013
John, ou quelque soit son nom, vit de petits boulots en petits boulots, changeant d'identité au gré des endroits où il pose son sac. Peu loquace et solitaire, il préfère s'éloigner lors qu'un conflit éclate. Par peur ? Lâcheté ? Non, une façon d'être qu'il a développé pour garder son secret : il n'est pas né sur Terre. Depuis tout petit, il possède des pouvoirs surnaturels et ne veut pas les utiliser à mauvais escient. Plus tard, il s'engage dans un périple afin de comprendre d'où il vient et pourquoi il a été envoyé sur notre planète. Mais il devra affronter la pire menace et devenir un héros incarner l'espoir pour toute l'humanité au lieu de la peur, et ainsi sauver le monde de la destruction totale.
Sept ans après la tentative de sequel de Bryan Singer, Superman Returns, l'homme aux collants bleus et à la cape rouge refait son apparition dans les cieux de Metropolis sous la houlette de Zach Snyder et Christopher Nolan. Un brin de nostalgie ou une envie de recréer une franchise qui pourrait renflouer les caisses de Hollywood en mal de blockbusters qui fonctionnent ?
Si on ne doute pas du talent de Nolan, on pouvait craindre l'arrivée de Snyder sur le projet qui, depuis le succès de 300, n'a pas franchement convaincu (Watchmen, Le Royaume de Ga'Hoole et Sucker Punch). Si l'homme est vu comme un visionnaire à l'esthétique artistique faite pour le grand spectacle, il n'en demeurait pas moins un choix risqué. Surtout avec un budget qui crève le plafond !
Si Marc Webb a réussi à relancer la franchise marvellienne de l'homme-araignée l'année dernière avec The Amazing Spider-Man, on ne peut pas être aussi catégorique avec Man of Steel. Si le nouveau Spider-Man n'avait pas les faveurs des fans (Andrew Garfield n'étant pas "taillé" pour le rôle, selon ses détracteurs), il s'est montré convaincant grâce à son empathie, et son caractère "humain" avant tout, avec ses faiblesses et sa sensibilité. Si Henry Cavill est, lui, physiquement parfait pour endosser le costume du Kryptonien, il lui manque ce supplément d'âme (et un peu de charisme ?) pour incarner le sauveur de la planète. Ce n'est pas à coups de hurlements marquant sa rage et ses efforts, et ses moues de chiens battus dans les moments plus intimes qui font de lui un Superman à la hauteur ! (même si, j'avoue, il est craquant...). Mais ne nous trompons pas de cible...
Au vu des bandes annonces, on supposait que Man of Steel serait plus intimiste, avec un héros faillible et accessible. Que nenni ! Sur près de 2h30 de film, on passe au moins 2h dans de l'action pure et dure. Les Kryptoniens "ennemis" sont de véritables machines de destruction massive, quasi indestructible (Michael Shannon est génialement terrifiant), faisant des scènes de combats de guerres quasi nucléaires, et des duels fracassants, détruisant tout sur leur passage. Ici, pas de problèmes de conscience avec les dommages collatéraux !
Le soucis majeur réside dans la structure du récit, parfois bancale avec ses flash-backs et souvent invraisemblable (même pour de la SF), et dans le scénario résolument guerrier, laissant peu de place à l'évolution émotionnelle des personnages. Les scènes d'action priment sur l'identité complètement morcelée du super-héros qui, finalement, en devient moins attachant. Si les effets de style sont plus que présents, le rythme n'est pas tenu. À force de vouloir en mettre plein la vue, on finit par en avoir la nausée, donnant à l'ensemble un effet brouillon (je sens que je vais me faire taper dessus en disant cela...). Même pendant le peu de scènes tournées caméra au point, tout tremble. Et que dire du traitement de ce pauvre Jonathan Kent ?! Une honte...
Les effets spéciaux sur fond vert foisonnent tellement qu'on ne finit par ne plus rien voir. Dommage, car pour une fois, le spectateur peut découvrir Krypton avant sa destruction (qui a d'ailleurs des allures de planète de heroic fantasy) dans une scène d'exposition plus développée que dans les précédents opus. Et que dire des dialogues ! Même si on ne vient pas voir ce genre de film pour ses répliques, il fait toujours meilleur effet de ne pas tomber dans l'excès. Ici, certaines d'entre elles sont dignes de séries B, prévisibles au plus haut point, voire parfois gnan-gnan. Où sont les punch-lines qui ont fait la renommer d'autres films de super-héros ? N'est pas Iron Man qui veut apparemment...
En résumé : Malgré tous ces défauts, on prend un (tout) petit plaisir non dissimulé à voir du spectaculaire, et un beau gosse sauver le monde. Mais quel dommage que l'ensemble soit dépourvu d'âme et d'une réelle incarnation. Man of Steel ne bénéficie pas de l'effet Nolan comme sur The Dark Knight. Dommage !