Le XIXe siècle est une période prolifique côté littérature. Edgar Allan Poe est l'une des principales figures littéraires du romantisme américain en donnant ses lettres de noblesse à des nouvelles considérées comme précurseurs du genre policier en littérature outre-atlantique. Son influence dans de nombreux domaines autres que la littérature sont reconnus tels que dans le cinéma, la musique et même le monde scientifique. Et pourtant, le personnage est des plus instables et torturés, soit disant maudit, abusant de stupéfiants et d'alcool pour ne pas sombrer dans la folie. Comme on ne saura jamais de quelle façon il est mort. Comment se sont déroulés les derniers jours de la vie de l'auteur avant sa disparition ? C'est de ce postulat que part le film de James McTeigue,
L'Ombre du mal, qui dépoussière les histoires macabres de l'écrivain pour en faire la matière principale de son intrigue.
De quoi s'agit-il ?
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Edgar Allan Poe (John Cusack) n'est plus l'auteur à succès d'antan. Il passe ses nuits à s'enivrer et laisse sa plume de côté, faute d'inspiration. Jusqu'au jour où la police, incarnée par l'inspecteur Fields (Luke Evans) vient le trouver pour qu'il l'aide à débusquer l'auteur d'horribles crimes inspirés par ses œuvres. Comble de l'horreur : l'auteur devient par obligation le biographe du tueur en série en racontant ses "exploits" diaboliques dans le journal local, car le criminel a enlevé et enseveli Emily, la femme qu'il aime (Alice Eve). Le temps lui est compté s'il ne veut pas arriver trop tard... Poe fait alors son possible pour se mettre dans la peau de celui qui l'imite cruellement, en frôlant en permanence les limites de la folie car il n'est rien de plus troublant de de voir se matérialiser des fictions inventées et couchées sur papier.
Jeu du chat et de la souris classique
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On est très vite mis dans le bain : dès les premières minutes de
L'Ombre du mal, nos nerfs sont mis à rude épreuves. Le film s'ouvre sur une scène violente, glaçante, totalement inspirée de l’univers littéraire sombre et tortueux d’Egar Allan Poe. Les férus du genre trouveront une ressemblance avec l'ambiance noire et poisseuse de
From Hell ou encore S
leepy Hollow.
Ces premières instants laissent présager un film nerveux, dont les meurtres perpétrés permettent une plongée dans les écrits du Maître, sinon on se serait cru dans un thriller d’époque quelconque, sans rapport avec Edgar Poe.
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Heureusement l'excellent John Cusack campe un Poe intelligent, ambitieux, et même amoureux, mais rongé par ses démons.
"Cette mélancolie qui me suit comme un chien noir", dit-il désabusé de voir partir les femmes qu’il aime. Dans la réalité, Poe a perdu sa femme Virginia, et dans le film, les scénaristes imaginent qu’Emily, un amour naissant, est enlevée par un tueur sadique. Egal à lui-même, Luke Evans est plus que crédible dans son rôle d'enquêteur, sans en faire trop ni trop peu, mais sans faire d'étincelles. Quant à Alice Eve, on a le regret de constater que la blonde plantureuse est totalement transparente.
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Malgré un début prometteur qui pouvait se permettre toutes les audaces avec un casting masculin à la hauteur,
L'Ombre du mal tourne au film "classique" qui ne renouvelle pas le genre. Pourtant auteur du visuel et original
V pour Vandetta, McTeigue rallonge ici la sauce concernant le scénario, mais reste convenu, même s'il s'arrête sur des scènes particulièrement cradingues -- dont on se serait bien passées (certains ne verront un système de balancier de la même façon). Et pourtant, il y avait matière en ce qui concerne le côté psychologique des personnages. McTeigue présente un Edgar A. Poe très porté sur la boisson (même alcoolique) alors qu'il était également très lucide, supérieurement intelligent, dur, travailleur et arrogant. Ces traits de personnalités sont vaguement évoqués dans le film mais laissent assez rapidement la place à un Poe désemparé, presque pitoyable. Chez le tueur, ils sont quasi inexistants. Un comble ! A peine survolés... Lles raisons qui l'ont poussé à agir sont très floues et vite expédiées. On se retrouve devant des effets narratifs sans intérêt et la fin semble écrite à
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la va-vite parce qu'il fallait bien trouver un final. Dommage.
En résumé : Un début prometteur mais... qui ne tient pas ses promesses. Et pour autant, on ne déteste pas. L'ambiance due à une superbe photographie y est sans doute pour quelque chose.