LES CINQ LEGENDES
De Peter Ramsey
Avec les voix US de Chris Pine (et Gaspard Ulliel en VF), Isla Fischer (Nolwen Leroy en VF), Alec Baldwin, Jude Law, Hugh Jackman...
Et si les personnages de dessins animés jouaient aux Avengers pour faire disparaître un méchant qui fait peur aux enfants ? Les monstres ont déjà eu droit de cité dans les studios Dreamworks, notamment avec Monsters & Cie (dans lequel un affreux poilu bleu se rend chaque jour chez des enfants par les portes de placard pour recueillir leur cri d'effroi). Mais celui que doivent combattre Les Cinq Légendes est d'un tout autre genre. Le Croquemitaine est sorti du tréfonds de la Terre pour faire à nouveau régner la peur sur le monde et implante ses visions cauchemardesques dans les rêves des enfants. Tapi dans l'ombre, il ne pense qu'à une chose : éliminer les Gardiens en volant aux enfants leurs rêves et leurs aspirations... Le Père Noël, la Petite Souris, le Marchand de Sable, le Lapin de Pâques n'ont pas l'intention de le laisser faire. En s'alliant à Jack Frost, nouvellement nommé Gardien des enfants par la Lune, tous vont contrer les plans diaboliques de l'affreux.
La grande guerre des films de Noël commence cette semaine. C'est Dreamworks qui démarre les hostilités, ou plutôt les festivités, avec Les Cinq Légendes, parfait conte de fin d'année où imagination, originalité, sens de l'humour (et second degré) et surtout, quelques poussières de magie, nous font tous retomber en enfance. De la féérie en barre de celle qui fait que l'on croit aux lutins et au Père Noël, à la Petite Souris, au Marchant de Sable, au Lapin de Pâques et au méchant Croquemitaine...
A quelques différences culturelles près (la Petite Souris ressemble plus à une fée, d'ailleurs appelée Fée des dents), nous connaissons tous ces personnages imaginaires qui ont bercé notre enfance. Mais bien peu d'entre nous ont déjà entendu parler de Jack Frost. Ce jeune homme au destin tragique est une sorte de gentil génie farceur, qui fabrique de la glace et des tempêtes de neige à volonté à l'aide de son bâton magique. Un ado solitaire, rebelle au grand cœur et malicieux, qui n'a qu'une envie : exister "pour de vrais" auprès des enfants qui... ne croient pas en lui.
Inspiré des livres de William Joyce, auteur pour enfants, Les Cinq légendes dévoile l'univers méconnu des héros de conte de fées, à la manière de superhéros contemporains. "Alors que l'histoire de Superman et de Batman est ancrée dans une véritable mythologie, nous demandons à nos enfants de croire dur comme fer à des personnages qui n'ont aucune histoire", confie William Joyce, convoqué par Dreamworks pour étoffer l'univers déjà riche des romans. "Je me suis demandé si j'étais le seul à pointer ce mystère...".
A grand coups de vols dans les airs, de voyages en traîneau du Père Noël, de glissades dans les trous spatio-temporels, on pénètre dans les coulisses de l'entreprise de la Fée des dents (et de ses milliers de mini-fées qui remplacent chaque nuit les dents de lait contre des pièces de monnaie), dans celle du Père Noël où l'on découvre que ce sont les Yétis qui fabriquent les jouets et non les lutins, trop fainéants (mais chhuuttt.... il ne faudrait pas les froisser !). On apprend comment les œufs de Pâques finissent par magie dans les jardins du monde entier, tous colorés (et peints à la main, s'il vous plaît !).
Et ce n'est pas tout car des secrets bien mieux gardés sont dévoilés : saviez-vous par exemple que le Père Noël est un ancien criminel tatoué reconverti ? Que le Lapin de Pâques est un bunny pas si mimi que cela, mais un géant armé de boomerangs ? Ou que le Marchand de Sable est le plus adorable des personnages jamais dessinés, silencieux comme le sommeil et magique comme ces trainées de poussières d'or qui le suivent partout ? On vous le dit : tous les personnages sont à tomber !
Et la réalisation est absolument fabuleuse ! La finesse et la richesse des dessins, de l'animation, et de la 3D est infinie (enfin une 3D qui vous embarque !). Sans compter les traits d'humour qui, ici ou là, pimentent l'histoire (délicieuse petite souris de la légion européenne, froissée d'être démasquée par la Fée des Dents...) jusqu'au dénouement final. Près de 20 ans après sa naissance, le Studio Dreamworks n'a plus rien à envier à son aîné au grandes oreilles ou à son cousin Pixar. Il offre un travail de plus en plus sophistiqué, même si les scénarios manquent encore d'un petit quelque chose en plus pour atteindre la magie, la drôlerie et l'humanité de certaines productions Pixar.
Avec Les Cinq Légendes, Dreamworks souffre de moins en moins de la comparaison et n'a pas à rougir du résultat. D'autant plus avec le casting de voix 5 étoiles qu'il a réuni. Magique Alec Baldwin avec son accent russe à tordre de rire, le non moins excellent Jude Law, à qui les rôles de méchant et triste vont décidément bien (on le verra aussi très dur et peu compatissant dans Anna Karenine sous peu). Sans oublier l'Aussie Touch de Hugh Jackman parfait en bunny boomerang, dur à cuire au cœur de velours.
Le studio au pêcheur perché sur la Lune ne compte pas en rester là. Il a déjà prévu la sortie de trois films en 2013, à commencer par
The Croods (ou la virée sauvage d'une adorable famille de cro-magnon, en pleine crise d'évolution et de survie), et
Monsters Academy (sortie prévue le 10 juillet chez nous).
En résumé : Un film d’animation émouvant et enchanteur. Une merveille visuelle doublée d’un joli conte de Noël, magique et divertissant. GROS GROS coup de cœur et un vrai bonheur.
Et le making-of du doublage....
Et la "récolte des dents"...