dimanche 20 mars 2011

Le phénomène Glee débarque (enfin) en France !

Voilà des mois que M6 mijote ce nouveau plat épicé venu de l’autre côté de l’Atlantique. Après de multiples tergiversations, on retrouvera la série Glee sur la 6e chaîne le 29 mars pour les premiers épisodes, puis elle basculera sur la TNT (W9). Ne lui ferait-on pas confiance ? Et pourtant, elle réunit en moyenne plus de 10 millions de téléspectateurs à chaque épisode, Chris Colfer vient d’obtenir un Golden Globe, Amber Riley a été invitée à la Maison Blanche pour les fêtes de Pâques… Excusez du peu ! Revue en détails de cette série musicale hors norme.

De quoi s’agit-il ?
Un nouveau prof d’espagnol du lycée McKinley décide de reprendre le flambeau de la chorale, le Glee Club, qui avait eu tant de succès 20 ans auparavant. Quelques lycéens, les laissés pour compte, s’inscrivent et revisitent les plus grands tubes de la pop de ces dernières années, de Madonna à Lady Gaga, de Bon Jovi à Britney Spears. Même quelques pom-pom girls et un quaterback sacrifient leur sacro-sainte popularité pour en faire partie, sans en subir les conséquences : tous sont les « Losers » de l’école, arrosés de granits colorés à chaque occasion. Un autre ennemi de taille leur fait des misères : le capitaine des cheerleaders, qui met tout en œuvre pour détruire cette chorale qui lui fait tant d’ombre.

Pourquoi on aime...
Malgré un synopsis des plus bateaux, des thèmes abordés classiques et une mise en scène conventionnelle, on développe une addiction certaine pour cette série. Les détracteurs diront que c’est une nouvelle version de High Shool Musical, où la mèche de Zac Efron a été remplacée par les courtes jupettes des Cheerleaders. Mais cela va plus loin que cela. Les personnages sont des plus attachants, chacun avec leurs failles, leur caractère et leur talent. La « Ryan Murphy Touch » a encore frappé ! Celui à qui on doit de Nip/Tuck a laissé scalpels, sexe et abus en tout genre pour donner la touche d’excentricité (même si on en attendait plus encore venant de lui) à Glee, qui définitivement, n’est pas une série comme les autres.
Malgré les stéréotypes incarnés par les élèves du Glee Club, le créateur de la série n’a pas hésité à ajouter des traits de personnalité à l’opposé de ce qu’on pourrait attendre dans ce genre de show. Ainsi on y retrouve une pom-pom girl catho et prônant l’abstinence (et qui tombera enceinte), un directeur d’école corrompu, une prof qui deale pour boucler ses fins de mois, un quaterback populaire qui préfère chanter dans une chorale de nazes et se faire la plus insupportable pipelette égocentrique du lycée… En résumé, un vrai désordre jubilatoire.
Pour relever des scénarios parfois un peu faciles, les dialogues sont d’une finesse rare et nous plongent dans une critique de la société américaine assez savoureuse. Et qui de mieux pour représenter l’excentricité et la langue de vipère acerbe que la magistrale Jane Lynch (récemment vu dans The L world). Son personnage de coach des pom-pom girls prête à tout pour faire tomber le Glee Club est tout simplement délicieux : désinvolte, cassante, sans retenue, machiavélique voire démoniaque, rajoute une sacrée dose de piments dans cette salade printanière. On aime qu’elle soit sadique !

 
© ABC family

Côté musique, l’éventail du choix des chansons est très large, passant du top 10 des tubes en vogue aux grands classiques, en passant par des comédies musicales. Il en faut pour tous les goûts. Sans oublier que cette série est une série familiale, donc regardée par des enfants (d’où l’édulcoration des paroles du  Rocky Harror Picture Show, très décrié à l’époque de sa sortie). Dans la saison 2, un épisode est même consacré à des titres originaux (plus ou moins tous réussis). Les voix des comédiens, toutes dans un registre différent, donne une belle harmonie, même si finalement, on entend souvent les mêmes. Et c’est avec fébrilité que je donne une mention spéciale à Chris Colfer qui m’a scotchée bien des fois avec sa voix cristalline (comme sur « Defying gravity ») (lire l'interview). J’ajouterais tout de même une critique : la série gagnerait en crédibilité et en intensité si les chansons étaient chantées en live.


© ABC family

Pour résumer
Certains diront que les chansons sont d’un commercial sirupeux, d’autres que les comédiens n’ont pas de talent. L’essentiel est cette série est un vrai spectacle de 45 min, vivant, frais, rythmé et que tout est fait pour divertir, nous faire sourire (voire rire). Glee envoie un message (peut être un peu naïf) aux jeunes générations : exit les populaires, les "Losers" prennent le pouvoir et deviennent cool et branchés.

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