De Stephen St Leger et James Mather
Avec Guy Pearce, Maggie Grace, Joe Gilgun, Vincent Regan, Peter Stormare
Après les sagas Taxi et Le Transporteur, et le carton mondial Taken (dont la suite est prévue en salle le 3 octobre en France), Europacorp nous ressort l'arme fatale de l'actionner dans toute sa splendeur.
Lock Out est un blockbuster d'anticipation où fusillades à la pelle, méchants-pas-beaux tatoués jouant des biscotos, testostérone au quintal, jeune femme (blonde) en détresse (ou presque) et son chevalier servant aux répliques qui font mouche, sont la base éternelle d'un divertissement popcorn plaisant mais peu inventif.
En 2074, les plus violents criminels sont envoyés dans une prison spatiale de haute sécurité, croupir dans les bras de Morphée grâce à une injection chimique. En visite pour contrôler ce système novateur, la fille du président des États-Unis (Maggie Grace) se voit prise en otage lors d'une mutinerie des prisonniers. Pendant ce temps-là, l'agent Snow (Guy Pearce) est arrêté et accusé à tort d'espionnage et de meurtre d'un agent de la CIA. Pour éviter la prison, il accepter d'aller porter secours et délivrer l'otage, devenue monnaie d'échange pour les mutins.
Le spectateur nage en terrain connu puisque Stephen Saint Leger et James Mather (dont c'est le premier long métrage) reprennent une multitudes de références ciné partant du même postulat. Ainsi Lock Out emprunte l'idée de départ de New York 1997 (de John Carpenter) avec une pointe du Cinquième élément (Luc Besson himself), une pincée de Fortress (de Stuart Gordon) et un soupçon de Prison Break. Mais les jeunes réal n'ont pas atteint leurs modèles.
Et pourtant, tous les ingrédients avaient de quoi remplir le cahier des charges : un thriller d'action qui ne ménage pas l'énergie de ses acteurs (et de ses spécialistes pyrotechniques), un agent gouailleur (Guy Pearce) façon Bruce Willis, dont les répliques sont de véritables punch lines et dont les muscles n'ont pas le temps de souffler. Convaincant en nouveau Wesley Snipes, Guy Pearce se recase dans l'action movie comme il entre dans un magasin de jouets (même s'il était moins à son avantage dans Le Pacte). Mais poussé jusqu'à la caricature, son personnage je-m'en-foutiste débonnaire finit par se plomber tout seul. Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures, Mr Snow !
Récit simpliste sur fond d'images sorties d'un jeu vidéo (qui parfois font pitié à voir...), Lock out se suit sans déplaisir mais sans réel entrain non plus. Les zygomatiques se soulèvent parfois mais finissent dans une léthargie attendue. Seuls quelques acteurs aux gueules improbables nous prennent en otage avec conviction lors de la mutinerie, comme l'excellent Joe Gilgun (Misfits), plus que jamais barge et déjanté à souhait.
En résumé : Lock out est certainement un bon exercice de style, copiant avec humilité sur les grands telle une série B qui se veut de grande envergure, faisant son petit effet. Il vaut mieux, comme l'agent Snow, prendre ce film à la rigolade.
Making-of :