
De quoi s'agit-il ?
Avec La Colline aux coquelicots, point de promenade bucolique dans des champs de fleurs rouges et éphémères, où d'étranges animaux imaginaires côtoient les hommes. C'est l'histoire d'Umi, une lycéenne orpheline de père, qui vit au sommet d'une colline surplombant la mer à Yokohama, dans les années 1960. Elle tombe secrètement amoureuse de Shun, lycéen comme elle, avec qui elle partage la passion du journalisme. Ensemble, ils vont tout faire pour sauvegarder "Le Quartier Latin", une vieille bâtisse où se réunissent les passionnés de philosophie, de poésie, de sciences. Mais leur relation va prendre une tournure inattendue lorsqu'ils découvrent un secret autour de leur naissance...
"On dirait un mauvais mélodrame"

Et pourtant, cela n'empêche pas La Colline aux coquelicots de regorger de riches détails et de clins d'oeil (le nom du bateau pris par les héros se nomme comme le studio), d'un soin particulier donné aux couleurs, parfois pastel. L'ambiance surannée du Japon des années 1960, coincée entre tradition et modernité, est pour une fois chez Ghibli ancré dans une période historique en pleine évolution : un pays qui s'industrialise après la guerre de Corée et une capitale qui attend impatiemment ses premiers Jeux olympiques d'été. Cet enthousiasme se retrouve dans cette jeunesse respectueuse des valeurs ancestrales mais résolument tournée vers l'avenir. Cette "révolution" sociale est symbolisée par l'envie des héros de sauver cet endroit qu'ils aiment tant : "Le Quartier Latin". Seul véritable moment fort du film, la renaissance de ce lieu culturel d'exception fait appel à l'imagerie du coquelicot, seule fleur capable de pousser sur les champs de bataille. Une fois de plus, on retrouve la préservation de la nature et du passé, un thème cher au père Miyazaki...

En résumé : La Colline aux coquelicots n'est pas un chef d'œuvre mais un conte qui nous prend par la main, tout en douceur, dans laquelle on aime s'oublier (et dont la douce musique nous poursuit longtemps).