lundi 13 janvier 2014

71e édition des Golden Globes : entre paillettes et surprises


La soirée des Golden Globes 2014, organisée par l'Association de la presse étrangère à Hollywod (HFPA), a débuté avec le traditionnel  défilé sur le tapis rouge des plus belles tenues des stars. Et par le feu d'artifices de blagues des présentatrices de la cérémonie, les comédiennes Tina Fey et Amy Poehler, comme l'année dernière. Les deux trublions de la soirée s'en sont pris une fois de plus à Taylor Swift, mais ont aussi raillé le beau Leo DiCaprio sur ses nombreuses liaisons avec des femmes plus jeunes que lui... L'une des meilleures saillies a été inspirée par le film Gravity, dans lequel George Clooney et Sandra Bullock jouent deux astronautes à la dérive dans l'espace. "Gravity est l'histoire de George Clooney, qui préfère partir à la dérive dans l'espace plutôt que de passer ne serait-ce qu'une minute avec une femme de son âge", a ironisé Tina Fey devant une salle hilare. Ambiance !


American Bluff s'est imposé dimanche comme le grand vainqueur des 71e Golden Globes, avec trois récompenses, tandis que 12 years a slave (la critique ici sous peu) a sauvé l'honneur in extremis avec son unique trophée de meilleur drame, malgré sept nominations.
La cérémonie a également distingué Leonardo DiCaprio pour Le loup de Wall Street et Cate Blanchett pour Blue Jasmine, alors que les rêves de trophées français se sont évanouis avec les échecs de La vie d'Adèle et de Julie Delpy.

American Bluff, le thriller aussi brillant que loufoque de David O. Russell (la critique ici sous peu), s'est adjugé le trophée de la meilleure comédie et a distingué ses deux actrices principales, Jennifer Lawrence (second rôle) et Amy Adams (actrice de comédie). La première, robe blanche et lèvres rouge sang, avait déjà remporté l'an dernier le Globe de la meilleure actrice de comédie pour Happiness Therapy, également signé par Russell. "Je tremble tellement. Ne me faites plus jamais ça, cela fait trop peur. Merci, merci !" a déclaré l'actrice de 23 ans. Amy Adams, 39 ans, qui transforme l'essai pour sa cinquième nomination, a quant à elle remercié Russell pour "écrire des rôles aussi formidables pour les femmes", et a rendu hommage à sa fille, pour lui avoir "appris à accepter la joie et ignorer la peur".

David O. Russell a dû en revanche s'incliner pour le trophée de la réalisation, qui est allé au Mexicain Alfonso Cuaron pour le thriller spatial Gravity.
Leonardo DiCaprio a pour sa part remporté le deuxième Golden Globe de sa carrière pour son rôle de Caligula des temps modernes dans Le loup de Wall Street de Martin Scorsese, une plongée hallucinée dans la finance débridée des années 90. "C'est un honneur incroyable. Jamais je n'aurais pensé gagner un Golden Globe dans une comédie", a déclaré l'acteur de 39 ans. "Je dois remercier M. Scorsese. J'ai grandi dans une génération qui a été influencée par votre travail. Merci de m'avoir fait prendre le risque de faire ce film".
Le trophée de la meilleure actrice dramatique est allée à l'Australienne Cate Blanchett pour sa composition saisissante d'une femme aux confins de la folie dans Blue Jasmine de Woody Allen.
Sculpturale dans un fourreau de dentelle noire, l'actrice de 44 ans a remercié son réalisateur: "Merci de m'avoir choisie, au lieu de l'une des autres femmes extraordinaires qui sont dans cette salle ce soir".

Les trophées d'interprétation dramatique masculins sont allés à Matthew McConaughey (acteur principal) et Jared Leto (second rôle) pour leurs rôles de malades du sida luttant contre leur mort annoncée au début de la pandémie, dans Dallas Buyers Club (la critique ici sous peu).
Matthew McConaughey a rappelé que le projet, réalisé par Jean-Marc Vallée, avait été "rejeté 86 fois. Personne ne voulait y mettre le moindre sou".

12 years a slave, qui se profilait pourtant comme l'un des favoris de la soirée, repart finalement avec le seul trophée -- prestigieux au demeurant -- de meilleur drame. Son réalisateur, Steve Mcqueen, s'est déclaré "sous le choc".

Hommage spécial à Woody Allen, absent comme toujours


Les chances françaises se sont quant à elle envolées, La vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche n'ayant pu s'imposer face à La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino (Italie) pour le trophée du meilleur film étranger. Et Julie Delpy (Before Midnight) a dû s'incliner face à Amy Adams.
Parmi les autres lauréats, Spike Jonze a remporté le meilleur scénario pour Her (la critique ici sous peu), Disney a décroché le Globe du film d'animation pour la Reine des neiges et Bono l'emblématique chanteur de U2, est reparti avec le Globe de la meilleure chanson ("Ordinary Love", pour Mandela, un long chemin vers la liberté).

Un hommage spécial, pour l'ensemble de sa carrière, a également été rendu à Woody Allen -- absent de la cérémonie, comme à son habitude. Diane Keaton a parlé en son nom et a rappelé la place éminente des femmes dans le cinéma du maître. "Les femmes de Woody ne peuvent pas être mises dans des cases. Elles luttent, aiment, dominent, elles sont drôles et faillibles. Elles sont, au final, la marque de fabrique du travail de Woody", a-t-elle dit.

Côté télévision, les grands gagnants de la soirée sont la série culte Breaking Bad (meilleure série dramatique et meilleur acteur pour Bryan Cranston) et le téléfilm de Steven Soderbergh Ma vie avec Liberace (meilleur téléfilm et meilleur acteur pour Michael Douglas). Michael Douglas, qui interprète Liberace avec un brio déjà récompensé aux Emmy Awards, a salué son partenaire à l'écran, Matt Damon, "l'acteur le plus courageux et le plus talentueux avec lequel (il a) travaillé".

(avec AFP)


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