Si l'on devait résumer Natalie Portman en quelques mots ? Simplicité, classe et naturel. L'actrice Oscarisée a tout d'une grande et son parcours parle pour elle. Et pourtant, elle m'est apparue comme une femme-enfant, réservée et intimidante, mais tellement accessible et au caractère bien trempé ! Petite robe noire avec quelques dentelles, un maquillage nude très discret et un rire mutin. Il n'en faut pas plus pour être séduit par l'interprète de Jane dans Thor : le monde des ténèbres, nouvel opus du dieu de la foudre, dirigé par Alain Taylor. Après un face à face joyeux avec Tom Hiddleston, rencontre avec la belle... tout en douceur.

C'est plutôt fun de pouvoir utiliser son pouvoir scientifique humain pour aider les super héros. Evidemment Jane n'est pas capable de se battre, mais elle a son arme secrète qu'est la science. Donc c'était logique que mon personnage est un impact humain sur tous ces dieux. J'ai un tout petit peu d'expérience dans les films d'action (avec Star Wars, entre autre) et j'aime les rôles physiques, donc pourquoi pas être la prochaine femme super héros ! (rires)

Jane est le genre de femme dont le coeur se brise lorsqu'un homme la délaisse, même si elle est intelligente, indépendante et carriériste. Lorsqu'on la retrouve au début du film, elle a vécu des moments difficiles, et a beaucoup pleuré. Mais elle a voulu tourner la page en déménageant à Londres, en se focalisant sur son travail, en essayant de sortir avec d'autres hommes… Mais la colère est là et les retrouvailles sont plutôt tendues ! (rires)
Est-ce que vous l'avez imaginée en train d'écouter de la musique pour noyer son chagrin ?
J'ai une bande son liée à Thor à cause de Chris (Hemsworth), avec qui j'ai passé pas mal de temps dans la caravane le matin avant le tournage. Ce mec est le genre "Monsieur nouveautés musicales" donc il avait toujours de nouveaux titres à me faire écouter. Et du coup, j'associe Thor à All Jay, Bon Iver…

C'est toujours un véritable challenge pour moi de travailler sur fond vert/bleu. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai voulu faire Thor parce que c'était un problème que je n'ai pas réussi à résoudre sur Star Wars. Même au bout du troisième épisode, je n'étais toujours pas à l'aise et je n'avais pas compris ce qu'il fallait que je fasse (rires). J'étais effrayée de devoir recommencer, mais j'ai voulu affronter ma peur et la dépasser. C'est un formidable exercice pour un acteur, car il faut tout imaginer et créer tout un monde en se disant "tout ce vert, c'est une ville entière, avec des vaisseaux spatiaux qui passent dans le ciel". On retombe en enfance d'une certaine façon. Et de voir le résultat final, c'est comme de voir une photo de soi dans un lieu de vacances où l'on n'a jamais été (rires). C'est assez surréaliste !
Vous aimez faire le grand écart entre vos rôles. Depuis votre sacre avec Black Swan, vous avez été dans des comédies légères (Sex Friends et Votre Majesté), comment choisissez-vous vos rôles ?

Dans les comics de Marvel, les femmes sont plutôt traitées comme des potiches ou au mieux des faire-valoir. "Normal" pour les années 1950-60 me direz-vous. Comment voyez-vous leur place dans ce monde d'hommes et de super héros aujourd'hui ?


Chaque réalisateur est comme un pays différent et amène un univers personnel. Kenneth Branagh a eu la lourde tâche de mettre tout en place depuis le début, les personnages, les décors... Et il travaille avec beaucoup de précisions, de détails, comme dans une pièce de théâtre. Et Alan Taylor a façonné un monde beaucoup sombre, plus "crasseux". Il est capable de créer des scènes épiques et visuelles incroyables. Mais il ne se contente pas d'un film d'action basique. Il sait donner un sens profond et une intention à toutes les scènes. Il a quand même un doctorat en philosophie ! (rires)
Il aime aussi tuer ses personnages principaux… Méfiez-vous !
Oh, je sais... Il va falloir que je fasse attention à ma peau ! (rires)
Une partie du film a été filmé à Londres, et pourquoi pas à Paris la prochaine fois ?
Ce serait formidable. Vous êtes prêts à voir votre ville détruite ? (rires)
Prochaine étape, la réalisation ?
Je commence l'adaptation de Une Histoire d'amour et de ténèbres, un roman d'Amos Oz, un auteur israélien. Ce ne sera pas une œuvre politique, mais l'histoire d'une famille à un moment donné dans l'Histoire. Le meilleur moyen d'amener les gens à se comprendre est de raconter des histoires personnelles.
Entretien réalisé par Marie