De Erik Skoldbjærg
Avec Aksel Hennie, Wes Bentley, Stephanie Sigman...
Au début des années 80, la Norvège fait appel aux Etats-Unis pour trouver un moyen d'extraire le pétrole de ses sous-sols marins. Des plongées expérimentales sont menées avec des mineurs norvégiens et un américain volontaires. Les techniques sont encore rudimentaires et les phases de décompression interminables. Jusqu'au jour où l'accident se produit...
Après avoir créé une certaine sensation avec Hold Up retraçant le casse du siècle norvégien, et réalisé le non moins perturbant Insomnia, Erik Skoldbjærg re-visite à nouveau des faits réels. Cette fois, il s'attaque à la ruée vers l'or noir. Il débute son voyage dans les abysses de façon quasi documentaire, tout en insufflant un côté humain grâce à ce plongeur à la recherche de la vérité sur la mort de son frère. Cette première partie est plutôt fascinante et excitante avec les préparations aux différentes plongées à bord d'un caisson hyperbare, et l'exploration sous-marine elle-même. Le style épuré du réalisateur n'oublie pas d'insuffler une tension croissante, et de créer un film à l'atmosphère quasi asphyxiante. On a l'impression de participer aux premiers pas dans un monde inconnu, comme le premier pas sur la Lune. On se sent tout petit face à cette immensité.
Les mentalités, qui évoluent, sont aussi un terrain d'exploration : la Norvège devient d'un coup un pays attractif, surtout pour la première puissance mondiale, et s'enrichit elle-même profitant de la manne pétrolière. Mais sa dépendance à l'or noir entraîne une décrépitude morale. Tout est permis pour s'enrichir, quitte passer par la case "criminel". Captivant et malin.
La seconde partie vire trop brutalement au thriller; nerveux certes, mais cousu de fil banc un peu épais, avec des retournements multiples finissant par lasser un peu. Mais on suit avec intérêt Aksel Hennie qui est impeccable. Côté américain, Wes Bentley est à un chouilla à côté de la plaque, comme un peu perdu dans cette immensité océanique... ou mal dirigé peut être. Son rôle dans Things people do (critique à venir) lui rend un plus plus justice.