La série MR SELFRIDGE débarque avec ses 10 épisodes sur la chaîne OCS à partir du 2 juillet. Véritable succès outre-Manche, une deuxième saison est déjà en cours d'écriture pour une diffusion l'année prochaine.
Londres, début du XXe siècle. Un homme d'affaires américain au nom pompeux, Harold Gordon Selfridge, et au caractère tout aussi grandiloquent, installe un grand magasin sur Oxford Street. Son ambition ? Révolutionner les achats de ses dames (essentiellement) en leur proposant de nouveaux produits, tout en imposant sa "marque de fabrique" maison. Tissus flamboyants, parfums fleuris, accessoires brillants en tout genre font leur entrée sur les étales, bousculant toutes les conventions et les habitudes commerciales britanniques. Selfridge multiplie les "coups de pub" s'associant aux vedettes du moment et aux événements historiques, et en vendant ce qui était autrefois tabou. Ainsi, rouge à lèvres et à joues font leur entrée dans un magasin grand public, sans être caché dans un tiroir. L'aristocratie au début frileuse se fascine pour l'endroit et son propriétaire, qui use et abuse de toutes les opportunités que le "grand monde" lui offre. Mais sous ses airs d'entrepreneur bien sous tout rapport, il cache (plus ou moins) son goût immodéré pour les jupons, en particulier d'une chanteuse de cabaret, et pour le poker. L'un et l'autre risquent de lui coûter son mariage. Mais le grand magasin brille de tous ses feux, aussi grâce à ses nombreux employés, issus de différentes classes sociales. Chef du personnel, décorateur, stylistes, chefs de rayons, comptables, vendeuses... Tous ses côtoient, s'entraident ou se jalousent, s'aiment ou se séparent... Et sont les premiers acteurs du changement d'un pays en pleine mutation, coincé entre la rigidité des codes de bienséance et l'envie de tout faire voler en éclat pour plus de modernité.
"Nous allons révolutionner la mode"
Mr Selfridge retrace la vraie vie de Harry Gordon Selfridge, dont le magasin existe toujours sur Oxford Street, à Londres. Si c'est une série en costumes, elle ne fleure point la naphtaline ! Et qui de mieux pour incarner ce redoutable businessman au sourire carnassier et aux paroles enjôleuses que Jeremy Piven, déjà dans ce type de rôle avec Ari Gold dans la série Entourage (pour lequel il a reçu 3 Emmy Awards et un Golden Globe) ! Il était attendu après avoir incarné ce terrible personnage détestablement jouissif. Il incarne Selfridge avec panache, facétie (un brin de sur-jeu, diront certains) et une douce amertume. A l'écouter, il pourrait vendre de la glace aux Esquimaux, même avec son costume trois pièces noir, son haut-de-forme et sa barbe en collier. De quoi nous faire adhérer malgré nous à une série qui se veut révolutionnaire ? Si elle se pose en "petite sœur" de Downton Abbey, comédie britannique faisant un carton d'audience depuis quatre saison, elle n'en a pas tous ses atouts, mais se défend tout de même !
Au premier abord, Mr Selfridge attire de par sa galerie de personnages attachants, leurs péripéties sentimentales, et les nombreux événements et bouleversements historiques dus à cette période riche de la Grande-Bretagne. Bien évidemment, les littéraires retrouveront l'esprit d'Au Bonheur des Dames de Zola (en moins triste). Les sériphiles retrouveront l'esprit shopping de The Paradise, diffusé l'année dernière sur la BBC. Si Mr Selfridge a son identité propre, avec une reconstitution historiques minutieuse (des décors identifiables et des costumes fabuleux), son scénario est assez aléatoire tout au long de la saison. Tout d'abord, le spectateur doit être un peu patient pour commencer à l'apprécier, le temps aux personnages d'être présentés et de s'installer. Dès que la mécanique se met en route, on trouve un certain schéma régulier d'un épisode à l'autre, mais dont le rythme n'est pas toujours maîtriser. Si la série manque parfois de pêche, on ne s'ennuie pas pour autant ! Jeremy Piven se fait alors le Mr Loyal du spectacle, relançant une intrigue après l'autre.
On peut regretter que la "révolution" promise par l'homme d'affaires n'aille pas plus loin dans son audace. Les intrigues sont gentillettes, sans réel caractère, voire un peu brouillonne. Voir les gens bien-pensant choqués qu'on puisse mettre du maquillage en vitrine, ou les clientes gênées de demander à un vendeur de lui sortir des sous-vêtements, n'est pas la panacée d'une effronterie magistrale. On s'en amuse, mais on reste sur notre faim.
Voilà qui contraste avec le personnage haut en couleurs, hors norme pour la société, n'ayant peur de rien joué par Jeremy Piven ! Pourtant l'écriture n'a pas été confiée à un débutant : ce n'est autre qu'Andrew Davies, auteur de la série originale House of Cards (thriller politique des années 90, situé dans la Grande-Bretagne d'après Thatcher) et des deux Bridget Jones, qui tient la plume de Mr Selfridge. Serais-je devenue plus exigeante au vu des récents succès de la chaîne HBO, aventureuse et impertinente dans le choix de séries ? Sûrement... Et pourtant, un brin "nostalgique", je ne peux m'empêcher de tomber sous le charme désuet de cette Angleterre élégante vêtue de corsets et de crinoline, de coiffures choucroutées, aux convenances strictes qui donnent un goût sucré d'interdit lorsqu'elles sont transgressées.
Voilà qui contraste avec le personnage haut en couleurs, hors norme pour la société, n'ayant peur de rien joué par Jeremy Piven ! Pourtant l'écriture n'a pas été confiée à un débutant : ce n'est autre qu'Andrew Davies, auteur de la série originale House of Cards (thriller politique des années 90, situé dans la Grande-Bretagne d'après Thatcher) et des deux Bridget Jones, qui tient la plume de Mr Selfridge. Serais-je devenue plus exigeante au vu des récents succès de la chaîne HBO, aventureuse et impertinente dans le choix de séries ? Sûrement... Et pourtant, un brin "nostalgique", je ne peux m'empêcher de tomber sous le charme désuet de cette Angleterre élégante vêtue de corsets et de crinoline, de coiffures choucroutées, aux convenances strictes qui donnent un goût sucré d'interdit lorsqu'elles sont transgressées.
En résumé : Mr Selfridge vous emmènera faire un lèche-vitrine agréable sans pour autant passer par la caisse. En sera-t-il autrement pour la 2e saison, qui entraînera le personnel du grand magasin dans les tourments de l'avant Première Guerre mondiale ?